Courléon (Maine-et-Loire) : après la tempête, repenser la forêt

Dans la nuit des 16 et 17 juin 2021, une tornade a balayé les massifs forestiers situés sur les départements du Maine-et-Loire et de l'Indre-et-Loire, impactant très fortement les forêts de Gizeux (37) et Courléon (49). Après inventaire, les forestiers estiment qu'un tiers des parcelles de la forêt de Courléon avait été fortement impacté et que 10% de la forêt avaient été rasés par la tempête. Quelques explications sur un processus long pour reconstituer la forêt de Courléon aux côtés de la commune.

Des milliers de m3 de bois de chablis (arbre déraciné) et volis (arbre brisé) ont été mis à terre en ces jours de juin 2021. Pour les Pays de la Loire, le volume de chablis récolté s'élève à 6 200 m3, soit 9 300 stères en forêt communale de Courléon. La commune de La Breille les Pins a également été touchée pour environ 650 m3.

Réactivité indispensable à l'approche de l'été

La tornade étant survenue au début de la période estivale, il était indispensable de réagir rapidement afin que le bois à terre ne perde pas plus de valeur. La chaleur provoquant rapidement le bleuissement du bois et les entreprises étant fermées au mois d'août, les délais étaient courts. La réactivité Frédéric Bezet, technicien forestier territorial à l'Office national des forêts (ONF) Pays de la Loire et du technico-commercial Régis Soubigou, du service Bois Pays de la Loire - Bretagne, alliée à la bonne coopération avec les entreprises de travaux forestiers locales, a permis une exploitation en un temps record, à la mi-septembre.

45 hectares de la forêt communale de Courléon ont été impactés par la tempête, comme ici (en juin 2021) sur cette parcelle où de nombreux arbres étaient au sol. - ©ONF

Des drones au service des forêts

A la suite des dégâts, des prises de vue aériennes ont été réalisées par Marine Boulogne, pilote de drone à l'ONF Bretagne. Cela a permis d'estimer les surfaces impactées et de lancer la réflexion sur le devenir de la forêt. Ce survol de drone a été complété par la suite par des images satellite "Sentinel" : il a été rapidement possible de réaliser qu'un tiers des parcelles était fortement impacté et 10% de la forêt rasés.

Ces images permettent maintenant d'établir un plan d'action pour la reconstitution (régénération naturelle, plantation, réflexion autour des essences forestières, financement, etc.) de la forêt dans les années à venir et de décider si l'aménagement forestier du massif communal doit, ou non, être réécrit.

L'inventaire par drône a permis de gagner en réactivité pour mesurer l'impact de la tempête, exploiter les chablis, et permettre plus rapidement aux forestiers de faire de la place aux semis naturels déjà présents - ©ONF

Panser et repenser la forêt de Courléon collectivement

Le 26 janvier 2022, Frédéric Bezet, forestier référent sur le massif communal de Courléon, en partenariat avec la commune, a réuni sur site élus et grand public pour illustrer et expliquer les dégâts et les enjeux à venir pour la forêt. "Il fallait présenter aux élus et aux habitants les conséquences de cet événement climatique violent" précise-t-il. "Et proposer des itinéraires techniques sylvicoles, adaptés aux dégâts de chaque parcelle impactée".

Un des objectifs de cette réunion était d'imaginer collectivement la forêt de Courléon de demain et de répondre aux inquiétudes des administrés qui ont vu disparaitre brutalement 10% du massif en une nuit de tempête.

Regarder vers l'avenir

Sur les 300 hectares que compte ce massif, 45 ont été impactés légèrement à très sévèrement... le défi à relever est donc important pour la commune et pour l'ONF !

Frédéric Bezet a pu exposer lors de cette réunion les différentes options qui s'offrent à la commune et aux forestiers pour reconstituer les peuplements impactés (essences, régénération naturelle, plantations, calendrier, projection, expérimentation). Une fois décidées, il restera alors aux élus et aux forestiers à trouver les financements nécessaires pour accompagner Courléon dans sa renaissance après la tempête.

Les objectifs de cette réunion publique étaient multiples. Elle a permis d'offrir aux participants la possibilité d’être force de proposition. La principale attente des personnes présentes était de diversifier au maximum les essences de reboisement (diversification limitée par un contexte stationnel pauvre, et une pression des cervidés importante).

Frédéric BEZET, Technicien forestier territorial

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