Arbre Conseil® Métiers

Une journée avec Bernard Stéphan, expert Arbre Conseil®

Publié le 30/07/2012
Quelques cordes et un collègue grimpeur agile, des appareils spécifiques extrêmement précis, un ordinateur capable de savants calculs et un œil aiguisé, ce sont les outils de Bernard Stéphan, expert Arbre Conseil® qui se déplace sur toute la France pour réaliser des tests d'ancrage racinaire sur des arbres.
©Nathalie Petrel / ONF
Aujourd'hui, Bernard Stéphan est venu à Lescar, en Pyrénées-Atlantiques, à la demande de Vincent Pontois, expert Arbre Conseil® ONF et d'Alain Bruzy, chef du bureau d'études ONF Pyrénées occidentales.

Ils ont été sollicités par les services municipaux pour approfondir l'expertise d'un Cèdre jouxtant l'Hôtel de ville : après d'importants travaux de terrassement à proximité, ce splendide spécimen est-il dangereux, pour les hommes comme pour le bâtiment ?

©Nathalie Petrel / ONF
Rendez-vous est pris tôt le matin avec Olivier Belghazi, chargé d'études paysagères et responsable du patrimoine arboré de Lescar, accompagné de son équipe.
©Nathalie Petrel / ONF
Bernard Stéphan détaille les opérations qui vont être effectuées : mesure de résistance à l'inclinaison, allongement des fibres ligneuses, résistance à la tension.

Le but est de mesurer très précisément ces paramètres, au 1/2 degré et au micron près, pour déterminer la solidité du système racinaire.

©Nathalie Petrel / ONF
Il est temps pour Frédéric Menjou, grimpeur, de jouer à l'écureuil pour aller fixer le câble de tension dans la partie supérieure du tronc.
©Nathalie Petrel / ONF
Pendant ce temps, Bernard Stéphan dégage légèrement le collet du Cèdre et fixe l'inclinomètre le plus bas possible.

Cet appareil mesure l'inclinaison du plateau racinaire.

©Nathalie Petrel / ONF
Le grimpeur monte le plus haut possible dans ce Cèdre qui mesure environ 30 mètres.

Un système de cordes assure sa sécurité.

©Nathalie Petrel / ONF
Le tensiomètre est placé au milieu du câble.

Fragile, cet appareil est protégé des chocs dans sa housse rembourrée.

©Nathalie Petrel / ONF
Les capteurs d'élongation sont placés entre 50 et 80 cm du sol.

Ils donnent la capacité d'élongation des fibres de bois.

©Nathalie Petrel / ONF
Le treuil permet de provoquer une tension similaire à celle d'un vent soufflant à 120 km/h.

Les mesures, transmises en continu, sont stoppées bien avant le point de basculement, évidemment.

©Nathalie Petrel / ONF
La tension subie par le Cèdre ne se voit pas à l’œil nu, mais du sol, on surveille quand même le géant !
©Nathalie Petrel / ONF
Les données s'enregistrent directement sur un logiciel spécialisé.

Elles seront compilées a posteriori.

©Nathalie Petrel / ONF
Il faut une demi-journée au moins pour effectuer un relevé complet : deux séries de mesures sont prises perpendiculairement.

Bernard Stéphan fixe donc une seconde fois ses élastomètres.

©Nathalie Petrel / ONF
Bernard Stéphan et Vincent Pontois mesurent la circonférence de l'arbre avec le compas forestier.

Sa silhouette sera également photographiée. Les mesures externes sont tout aussi importantes que les autres car elles permettent d'estimer la forme et la profondeur du système racinaire qui assure la stabilité et la résistance.

©Nathalie Petrel / ONF
Une dernière montée et une dernière descente pour le grimpeur : en fin de mesure, Frédéric Menjou va retirer tous les câbles.
©Nathalie Petrel / ONF
L'histoire de l'arbre et de son environnement proche sont importants à connaître.

Selon qu'il a poussé isolé ou en groupe, ou qu'il y a eu d'importants aménagements paysagers (travaux en sous-sol, coupe d'arbres voisins, modification des sols...), il n'aura pas la même résistance.

©Nathalie Petrel / ONF
Alors, solide, fragile ? La réponse n'est pas immédiate, car Bernard Stéphan va maintenant devoir compiler et examiner les nombreux paramètres qu'il a relevés.

La ville de Lescar recevra bientôt un rapport détaillé.

©Nathalie Petrel / ONF

Les experts Arbre Conseil® de l'ONF sont capables de déterminer précisément les risques liés à un mauvais état des arbres, et d'alerter sur leurs défauts et altérations, tout en respectant leur fonctionnement et leur physiologie.

Les expertises sont conduites selon un protocole qui peut aller jusqu'à trois phases :

  • une première phase visuelle, où l'expert utilise des jumelles, un maillet, une sonde pédologique
  • une deuxième phase utilisant des outils tels que le Resistograph® ou le tomographe. Cela permet de mieux appréhender l'intérieur de l'arbre, un peu comme une radiographie, pour déterminer des dégradations par des champignons
  • enfin, la troisième phase de ce test de traction, réalisée par l'un des trois experts formés en Allemagne et équipés d'un outillage très spécifique.