Comment estimer la pression des ongulés sur la forêt ?
L’abroutissement de la végétation forestière par exemple révèle la présence d’animaux forestiers qui participent à l’écosystème et à sa biodiversité. Les indices de consommation par les cerfs, biches, chevreuils et autres sangliers sont recherchés prioritairement sur les semis ou les plants qui ont une importance pour le forestier car c’est l’avenir et donc la pérennité de la forêt qui sont en jeu.
Ces futurs arbres doivent être en nombre suffisant et posséder une bonne conformation. Les abroutissements, les frottis et la mise à nu des racines peuvent, par leur intensité, compromettre leur développement normal, voire provoquer leur disparition. De la notion d’indice de présence d’animaux, on passe à celle de dégâts forestiers qui seront quantifiés par un diagnostic.
La récurrence des dégâts indique une pression trop forte sur la jeune forêt
Observer et quantifier les dégâts
Il existe différentes méthodes pour évaluer cette intensité. Elles reposent toutes sur un échantillonnage statistique permettant d’évaluer un taux de dégâts. Les relevés sont effectués dans les parcelles sensibles à la dent des ongulés : celles dans lesquelles les futurs arbres présentent globalement une hauteur inférieure à 1,50 m.
Les chasseurs peuvent être invités à participer avec le forestier à la réalisation de ces relevés parcourant la totalité de la parcelle mais excluant les lisières, lieux d’alimentation privilégiés des animaux. L’observation des dégâts se limitera sur les semis et/ou plants ayant un intérêt recherché par le forestier.
Comparaison entre deux parcelles : pression modérée des ongulés à gauche, pression forte des ongulés à droite
Ces relevés aboutissent à une notation permettant de discriminer par analogie aux feux tricolores :
- Une situation satisfaisante – couleur verte (taux de dégâts < 15 %) ;
- Une situation dégradée – couleur orange (taux de dégâts entre 15 et 25 %) ;
- Une situation compromise – couleur rouge (taux de dégâts supérieur à 25 %).
Sur la base de ce diagnostic établi pour chaque lot de chasse, deux types de situations se présenteront. Si la situation est satisfaisante, forestier et chasseur définiront comment la perpétuer par des pratiques cynégétiques et sylvicoles vertueuses. Si la situation est dégradée ou compromise, il faudra mettre en place des actions pour revenir à une situation satisfaisante.