Contrat sylvo-cynégétique : quel bilan pour ce nouveau mode de relation entre forestiers et chasseurs ?
Quel changement a représenté pour vous l’arrivée du contrat sylvo-cynégétique ?
Pour être franc, avant nous ne faisions pas forcément le lien entre population de grand gibier et santé de la forêt. Le rêve de tous chasseurs est une population dense d’animaux dans une forêt avec beaucoup de fourrés pour l’accueillir. Le contrat nous a ouvert les yeux sur la relation étroite entre population de grand gibier et capacité de la forêt à se renouveler et donc à offrir un lieu d’accueil de bonne qualité aux animaux. C’est aussi le moyen d’en apprendre plus sur les techniques sylvicoles.
Avec l’équipe ONF en place, il y a un vrai travail de pédagogie qui s’est installé. Nous avons récemment réalisé une tournée pour échanger sur la préservation des sols forestiers, le rôle indispensable du chasseur face aux évolutions climatiques. C’était très intéressant ! Cela ouvre les esprits et permet de comprendre mieux l’utilité de notre action en faveur de l’écosystème forestier.
Oui, il faut aussi un contrat de confiance et cela se construit ! Nous, les chasseurs, nous sommes clients de l’ONF et aussi partenaires. Il faut garder à l’esprit les deux pans de cette relation.
Six ans après, diriez-vous que ce contrat vous a été utile ?
Cela a permis de rapprocher les points de vue mais comme toujours, beaucoup de choses se jouent aussi sur le relationnel. La règle du bonus/malus doit être mieux définie pour mieux comprendre comment l’ONF souhaite l’utiliser.
Pour un forestier, c’est quoi l’équilibre sylvo-cynégétique ? Olivier Richer vous répond !
"Au-delà des chiffres et des indicateurs j’ai l’habitude de dire : le bon équilibre, c’est quand tout le monde est content ! Les chasseurs, les forestiers et les agriculteurs. Sur le massif domanial d’Orléans, les plans de chasse ont fortement augmenté. Aujourd’hui, selon les massifs, les densités de grands animaux permettent de régénérer la forêt sans avoir recours aux protections, mais peuvent constituer une difficulté pour les chasseurs à réaliser leur minimum. Aussi, chasseurs et gestionnaire travaillons ensemble pour ajuster le plan de chasse. Malgré une batterie d’indicateurs, il est très difficile de suivre les populations, c’est donc souvent une succession de coups de balancier. Un coup dans un sens, un coup dans l’autre. C’est pourquoi le dialogue, la qualité des observations de terrain sont essentiels. Le contrat sylvo-cynégétique est une bonne chose car il nous oblige à faire le point sur le sujet avec les chasseurs tous les 3 ans et de chercher ensemble des solutions, de mieux comprendre chacun nos enjeux."