L'ONF protège les dunes de l'Aquitaine par des couvertures à base d'arbousiers
Les dunes littorales du Sud-ouest sont sujettes à une forte érosion. Après l’épisode de tempêtes de l’hiver 2013-2014, l’ONF a engagé de multiples travaux dunaires pour cicatriser les nombreuses zones attaquées par l’action du vent. Dans le cas de Lège-Cap-Ferret ou de La Teste-de-Buch par exemple, le front dunaire s’est fortement érodé, nécessitant des interventions récurrentes de stabilisation, par des couvertures de branchages denses en houppier de pin maritime. Cependant, la ressource en pin peut être quelques fois difficilement mobilisable : distances éloignées entre chantiers sylvicole et dunaire, manque de disponibilité en période de travaux, quantités nécessaires trop importantes, etc.
Afin d’éviter aussi des surcoûts et des reports de chantier, le service de Développement littoral et risques naturels de l’ONF expérimente à Lège Cap-Ferret une espèce d’arbuste présente en abondance en forêt domaniale : l’arbousier. Essence de sous-bois en pinède, elle est habituellement peu mise en avant sur les territoires. Elle est bien souvent coupée lors d’opérations sylvicoles (éclaircies, coupes rases) ou de travaux de Défense de la forêt contre les incendies (DFCI).
Techniquement, comment ça se passe ?
- La mécanisation des travaux forestiers permet aujourd’hui l’utilisation de tracteurs avec bras pince- sécateur permettant en une seule opération de couper les matériaux et de les stocker en fagots.
- Le tracteur repasse ensuite dans la parcelle et, grâce au bras modifié en grappin, stocke les branchages sur la remorque, les transporte sur la dune et les dépose en tas.
- Compte tenu du sol et de la pente, l’étendage des branchages se fait grâce à une pelle mécanique équipée sur bras hydraulique d’une griffe appelée "fléco".
- Les branchages sont repris par la griffe et "saupoudrés" sur la zone à traiter sur une épaisseur de 20 à 30 cm.
L'arbousier une essence locale qui cicatrise la dune
Avec l'arbousier (Arbutus unedo), les coûts sont supérieurs à celui d’une couverture traditionnelle de genêt, mais nettement inférieurs (-30%) à ceux d’une couverture de houppier. En 2018, l’expérimentation a été renouvelée en utilisant une pince plutôt qu’une griffe fléco pour l’étendage. Le résultat était intéressant puisqu’il a permis de diminuer le coût à l’hectare de 20%, se rapprochant des prix des couvertures de genêts ou de pins de dépressages.
L’utilisation de l’arbousier est une très bonne alternative aux couvertures traditionnelles en houppier de pin sur des zones qui demandent des couvertures très denses. Cette technique permet d’augmenter le choix de ressources en matériaux et de valoriser l’arbousier. Elle évite par la même occasion l’extraction en coupe rase des têtes de pins et donc le passage intensif d’engins.