Stocker du carbone en forêt de la Pyramide contre le changement climatique
Dans la forêt de la Pyramide, qui appartient au département du Rhône, les vagues de canicule successives ces dernières années ont conduit au dépérissement des sapins. Les écorces se décollent, les cimes rougissent au grand dam des forestiers qui n’ont aucune solution hormis la coupe sanitaire. Un réel besoin en reboisement est ainsi apparu pour reconstituer cette forêt dégradée par le changement climatique.
Dans ce contexte, l'entreprise WeNow, développeur d’un dispositif connecté qui permet à tout conducteur de réduire ses émissions de CO2, s’est associée à l’Office national des forêts (ONF) et au département du Rhône pour contribuer financièrement au reboisement de la forêt de la Pyramide. Ce projet de reboisement a obtenu fin juillet la labellisation "bas carbone" auprès du ministère de la Transition Ecologique et Solidaire.
Le "label bas carbone", une garantie effective
En fin d’année 2018, l’Etat a lancé officiellement le "label bas carbone", un cadre permettant de faire le lien entre porteur de projet et entreprises et ainsi faciliter la réalisation d'actions contribuant à l’objectif de neutralité Carbone affichée pour 2050. Pour garantir leur intégrité, les opérations labellisées respectent un cahier des charges strict. Ces projets rentrent dans une logique de responsabilité sociale et environnementale de l’entreprise, ils ne sont idéalement que l’aspect final de la démarche. Cette démarche n’est pas obligatoire contrairement aux mesures compensatoires pour la biodiversité, mais elle repose sur la même philosophie : éviter, réduire et compenser.
Avec ce projet inédit de partenariat autour du label, le Département veut s’initier à des choix de gestion répondant à des épisodes climatiques extrêmes, aux étés plus chauds et aux hivers plus doux. "Ces partenariats nous permettent de financer une partie de nos investissements, et d’expérimenter de nouveaux choix de gestion", explique Antoine Duperray, vice-président délégué au développement durable, à l’eau, aux forêts et à l’environnement du Conseil départemental du Rhône.
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L'enjeu est de taille... Les forêts, victimes des évolutions du climat, jouent un rôle fondamental dans l’atténuation de ses effets : le bois stocke le CO2, protège la biodiversité et améliore la qualité de l’air. Un mètre cube de bois en forêt stocke environ une tonne de gaz carbonique, les forêts réduisent ainsi l’impact du changement climatique sur notre environnement. L’utilisation des produits bois récoltés permet ensuite de prolonger le stockage du carbone et d’éviter des émissions de gaz à effet de serre en se substituant à des matériaux à plus fort impact carbone. La filière forêt bois est ainsi identifiée comme le principal puits de carbone en France. Cependant, le reboisement reste cher, entre 5 000 et 10 000 euros par hectare, ce qui pourrait compromettre le potentiel de lutte de la filière.
Nous bénéficions des conseils, de l’expertise et du réseau de l’ONF, qui s’est toujours montré très disponible pour répondre à nos questions. Une convention tripartite a été élaborée avec l'Office national des forêts et la jeune société WeNow, et nous avons obtenu la labellisation bas carbone cet été. Même si la mise en œuvre prend du temps, nous souhaitons que ce type de projet se développe.
6 300 arbres replantés
C'est une stratégie gagnant-gagnant pour le département du Rhône et WeNow. Le reboisement de la forêt de la Pyramide va permettre aux clients de WeNow de compenser tout ou partie de leurs émissions et tendre vers la neutralité carbone.
En contrepartie, dans la forêt départementale de la Pyramide, 6 300 arbres sont replantés durant l'automne 2020 sur une surface de 5,3 hectares. Les essences qui composent le reboisement sont adaptées au réchauffement climatique : du cèdre, des pins et quelques feuillus.
Les entreprises mesurent leurs émissions de CO2 et leur dépendance aux énergies fossiles. Ensuite, elles mettent en place des mesures de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre en interne, avec l’écomobilité ou le télétravail par exemple. C’est à la fin, lorsqu'il reste une empreinte résiduelle, qu’elles financent des projets pour compenser leur émission carbone sur une base volontaire.