Chasse en forêts domaniales du Loiret : histoire, patrimoine et gestion forestière
Alerte : Arbre couché route forestière de la Fontenelle
La route forestière de la Fontenelle n'est pas une route ouverte à la circulation des véhicules, mais les cyclistes, cavaliers et promeneurs qui l'empruntent sont appelés à la prudence.
Un arbre, endommagé par les fortes pluies et rafales de vent, est tombé en travers du chemin près du carrefour de Brisevent.
Les bois de son houppier ont déjà été retirés. Une seconde intervention à été commandée pour retirer le tronc au plus tôt.
Pour votre sécurité, ne montez pas sur l'arbre et choisissez plutôt un autre itinéraire de balade.
Recommandation : Vigilance sentier des Sources
Le sentier reste ouvert et accessible, mais les forestiers vous appellent à la vigilance sur une section où des trous ont été creusés de part et d'autre du chemin. Pour votre sécurité, respectez bien les panneaux et rubalises qui identifient la zone en travaux.
Objectif des travaux : assainir cette zone humide et créer des mares qui offriront un biotope favorable à de nombreuses espèces. Mares qui deviendront aussi un espace pédagogique pour les écoles locales !
Merci pour votre compréhension et votre prudence pendant la durée des travaux.
L’histoire des forêts domaniales du Loiret est étroitement liée à la pratique de la chasse. Depuis l'Antiquité, ces vastes étendues boisées sont des terrains de prédilection pour chasser le cerf et le sanglier.
Devenues forêts royales au début du Xe siècle avec Hugues Capet, de nombreux monarques comme Philippe le Bel, François Ier et Louis XIV viennent y pratiquer la chasse à courre. Ils laissent leur empreinte dans l’architecture et façonnent ces forêts telles que nous les connaissons aujourd’hui, avec de grandes allées rectilignes et des carrefours en étoile, lieux où se rassemblaient les équipages de vènerie.
En 1827, ces forêts deviennent domaniales, c’est-à-dire propriété de l’État. En 1965, l’Office national des forêts est créé et en devient le gestionnaire.
Un patrimoine historique et artistique
La chasse a marqué notre paysage mais aussi la culture française à travers bien des aspects : notre langage avec des expressions comme « rentrer bredouille » ou « prendre les devants », notre gastronomie, la peinture avec de grands noms comme Eugène Delacroix ou Gustave Courbet, la sculpture, les arts décoratifs, la littérature et la musique.
Reconnue au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco, la trompe de chasse est un bel exemple de traditions cynégétiques et forestières transmises de génération en génération.
Utilisée au XVIIe siècle comme outil de communication servant à guider les veneurs dans les laisser-courres, elle est encore sonnée de nos jours dans les forêts domaniales du Loiret, enseignée dans plusieurs écoles de musique du département et mise à l’honneur lors de représentations publiques.
Le groupe de trompes de l’Office national des forêts participe à la valorisation de cette tradition depuis 1989. La formation de sonneurs est composée de 24 forestiers passionnés venant de toute la France, dont 5 actuellement basés en Val de Loire. Ils assurent chaque année l’animation musicale d’une douzaine d’événements majeurs et de rencontres institutionnelles, comme les Journées européennes du patrimoine, le Salon international de l’agriculture ou celui de la chasse et de la faune sauvage à Mantes-la-Jolie, ainsi que les commémorations du 11 novembre. C’est l’une des formations les plus reconnues au niveau national.
En septembre 2023, ils ouvraient la 26ème édition de la fête de la Sange à Sully-sur-Loire :
Une pratique culturelle toujours vivante
Pratique sportive élevée au rang d’art par les rois, activité traditionnelle et populaire ayant nourrit nos ancêtres et notre culture commune, la chasse a évolué au fil du temps, des sociétés et des enjeux.
Bien que les habitants des grandes villes connaissent peu l’héritage et le rôle de la chasse aujourd’hui, ces thématiques forestières et rurales sont néanmoins bien vivantes dans le Loiret.
Elles sont représentées dans des lieux d’exposition comme le musée de la chasse au château de Gien qui est une référence nationale sur ce thème, mais également lors d’événements grand public.
La fête de la Sange, évoquée plus haut, rassemble ainsi 20 000 personnes chaque année pour son grand week-end chasse, pêche et nature à Sully-sur-Loire.
A chaque édition, les forestiers de l’agence ONF Val de Loire tiennent un stand pour rencontrer les visiteurs, émerveiller les petits et informer les grands. Les thématiques sont nombreuses : la forêt publique, ses animaux, la gestion forestière multifonctionnelle et durable, les missions de l’ONF. Mais aussi les effets du dérèglement climatique, la recherche et les solutions mises en œuvre à l’échelle nationale et locale. Et bien sûr la fête de la Sange offre un excellent cadre pour mettre en avant la chasse en forêts domaniales d’Orléans et de Montargis, son utilité, son fonctionnement, son cadre, les prix et les calendriers.
Découvrez le stand ONF pour la fête de la Sange 2023 :
Pour en apprendre plus sur la fête de la Sange, revivez l’édition 2022 : Retour sur la Fête de la Sange qui réunit tous les amateurs de nature (onf.fr)
Une nécessité pour la forêt
Sans grands prédateurs et sans chasse, les forêts domaniales seraient très sérieusement menacées par les cerfs, chevreuils et leurs voisins sangliers.
Quand ils sont présents en trop grand nombre on dit que l’équilibre sylvo-cynégétique n’est plus préservé. C’est-à-dire qu’ils mangent ou endommagent plus de jeunes arbres que ne peut produire une forêt, ce qui empêche la régénération et met tout l’écosystème en péril. Leur surnombre occasionne aussi plus de dégâts pour les cultures voisines et davantage d’accidents de la route.
Or actuellement, malgré les chasses déjà réalisées, plus de 50% des surfaces des forêts domaniales françaises sont en situation de déséquilibre forêt-ongulés.
Le massif de Châteauneuf, en forêt domaniale d’Orléans, a connu un très fort déséquilibre dans les années 1990 et au début des années 2000, ce qui a fortement impacté le renouvellement forestier dans cette zone. Des adaptations ont été faites pour diminuer les populations de cerfs, avec de bons résultats. Aujourd’hui l’équilibre sylvo-cynégétique est satisfaisant partout dans le Loiret et les spécialistes de l’ONF veillent à le maintenir.
Ce sujet est suivi de près par les forestiers qui réalisent des mesures et analysent les données afin de déterminer le nombre d'animaux qui doivent être prélevés dans chaque forêt pour tendre vers l’équilibre. Ces objectifs sont fixés dans un plan de chasse triennal, qui encadre l’activité des chasseurs. Une évaluation de l’atteinte des objectifs prévus au contrat cynégétique et sylvicole est effectuée tous les trois ans.
La chasse contribue également au financement de la gestion des forêts publiques françaises en générant des recettes, comme les ventes de bois, la pêche, les concessions et les activités concurrentielles. Cette gestion inclut la mise en œuvre d’une sylviculture durable, des aménagements prenant en compte les usagers et les spécificités de chaque forêt domaniale, une exploitation des bois raisonnée et sécurisée avec des normes strictes, la commercialisation de ces bois pour alimenter la filière bois française, ainsi que la préservation de l'environnement et l’accueil du public.
Fonctionnement de la chasse en forêts domaniales
La pratique est encadrée par des directeurs, guides et correspondants locaux de chasse, ainsi que des techniciens assermentés. Interlocuteurs privilégiés des chasseurs, ils assurent le suivi et veillent au respect des plans de chasse et des règles de sécurité.
Deux options sont possibles. Les chasseurs peuvent louer un lot de chasse :
Ou bien chasser à la journée avec un guide de l’Office :
Plusieurs modes de chasse peuvent être pratiqués à la journée :
- battue : chasse en groupe où des traqueurs rabattent le gibier vers des tireurs postés en périphérie de l’enceinte ;
- traque-affût : forme de battue où les tireurs se positionnent en hauteur à l’intérieur de l’enceinte chassée ;
- chasse à l'approche : pratique consistant à s'approcher discrètement au plus près du gibier identifié avant de tirer ;
- chasse à l’affût : méthode qui consiste à rester caché en silence et à attendre qu'une proie recherchée passe à portée ;
- chasse à l’arc : une technique proche de la taque-affût, mais avec un arc.
Calendriers de chasse pour la saison 2024-2025
Les pages ci-dessous donnent les dates précises pour chaque forêt domaniale du département.
On y retrouve les jours chassés, les zones, ainsi que de l'information pour mieux comprendre cette activité et ses enjeux.
Promeneurs, travailleurs, chasseurs, nous sommes tous des usagers de la forêt avec un rôle à y jouer.
Apprenons à nous connaître et à nous respecter !
Les acteurs incontournables
L’Office français de la biodiversité, créé en 2020 suite à la la fusion entre l’Agence française pour la biodiversité et l’Office national de la chasse et de la faune sauvage, contribue à la surveillance, la préservation, la gestion et la restauration de la biodiversité terrestre, aquatique et marine, ainsi que la gestion équilibrée et durable de l’eau. Il exerce des missions de police de l’environnement et de police de la chasse. L’OFB encadre également le programme Ecocontribution pour soutenir financièrement les actions menées par les fédérations des chasseurs en faveur de la protection et de la reconquête de la biodiversité.
La Fédération départementale des chasseurs du Loiret a plusieurs missions : fédérer les adhérents, élaborer le schéma départemental de gestion cynégétique, mettre en œuvre les plans de chasse, indemniser les dégâts de grand gibier, contribuer à la prévention du braconnage, lutter contre les atteintes à l’environnement, valoriser le patrimoine local, informer et former.