Du bois suspendu dans les airs au mont Ventoux

Dans le Vaucluse, l’ONF fait appel au débardage par câble sur les terrains très pentus du mont Ventoux. Cette technique innovante permet de récolter les grumes dans des conditions difficiles et le respect du milieu forestier. Explications.

Le débardage par câble est une technique innovante d'exploitation forestière, permettant de transporter les bois, telles des cabines téléphériques via un câble aérien, directement du lieu de coupe à une zone de dépôt (généralement les bas-côté d’une route). L’Office national des forêts déploie en ce moment cette méthode alternative aux procédés traditionnels de sylviculture près du Mont Ventoux.

Ce chantier se situe en forêt domaniale du Toulourenc, sur la commune de Saint-Léger-du-Ventoux (Vaucluse). Le relief accidenté est marqué par de très fortes pentes. A proximité, la présence du captage pour l’alimentation en eau du Mont Serein représente aussi une contrainte technique forte. L'exploitation forestière classique est impossible sur ce terrain. Des estimations réalisées par les équipes de l'ONF, sur les volumes de bois à extraire et leur valorisation, révèlent que le câble aérien présente ici un intérêt technique et financier. Seulement 15 entreprises en France disposent d'un câble-mat. Ce chantier exemplaire et innovant est réalisé par la société Campero-Dettwiller.

Ce chantier câble est une révélation ! J'y vois là une solution pour renouveler nos forêts, enjeu fort de la politique forestière régionale. En effet, les deux axes privilégiés par la Région sont le développement de la filière bois pour créer des emplois, et l'adaptation des forêts aux changements climatiques".

Jean Bacci, conseiller régional de la Région Sud Provence-Alpes-Côte d'Azur et Vice-président de la commission Agriculture, Viticulture, Ruralité et Forêt.

Câbliste est un travail d'équilibriste qui nécessite de multiples compétences. Nous avons besoin d'une main d'oeuvre qualifiée et donc de bonnes formations.

Sébastien Campero, entrepreneur en charge du chantier.

Agés de 120 ans, ces pins noirs d’Autriche ont été plantés au début du 20ème siècle par les forestiers dans le cadre de la Restauration des terrains en montagne (RTM). L’objectif : stabiliser les sols, lutter contre l’érosion et éviter, grâce à la présence des arbres, les risques de glissements de terrain, d’avalanches, de coulées de boues et d’inondations.

Aujourd’hui arrivés à maturité, ils doivent être récoltés pour laisser la place aux jeunes pousses et à la régénération des peuplements forestiers. 2500 à 3000 m² de bois sont concernés par cette opération. « Ces coupes sont un compromis entre la nécessité d’apporter de la lumière au sol pour favoriser la germination des graines et celle de garantir la stabilité du peuplement, et donc de permettre à la forêt de jouer pleinement son rôle de protection face aux risques naturels », indique David Gavalda, technicien forestier à l'ONF. Une nécessité également pour maintenir la vitalité de cette forêt et éviter les risques de dépérissement et d’attaques parasitaires.

Ces coupes sont essentielles pour permettre d'assurer le renouvellement de la forêt. Avec cette technique de débardage par câble, nous ne créons pas de nouveaux chemins forestiers et nous ne dérangeons pas la faune.

David Gavalda, technicien forestier à l'ONF.

Le chantier en chiffres

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©ONF