Coupes de régénération : renouveler progressivement la forêt

Coupes d'amélioration, débardage, martelage, multifonctionnalité... Le langage des forestiers est souvent technique et difficile à comprendre. Pour vous aider, les équipes de l'Office national des forêts (ONF) vous proposent un abécédaire des forêts. Avec lui, ces espaces naturels n'auront plus de secrets pour vous. Un petit lexique à mettre entre toutes les mains !
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La définition des forestiers...

Les coupes dites de "régénération" visent à apporter progressivement de la lumière aux jeunes pousses et permettent à la forêt de se renouveler. Couper des arbres mûrs apporte de la lumière au sol, ce qui favorise l'installation et la croissance des petits semis naturels qu’ils auront donné avant d’être récoltés. La relève est ainsi assurée !

Lorsqu’ils arrivent à maturité (à partir de 150 ans pour un chêne et 55 ans pour un épicéa par exemple), les arbres de gros diamètre sont récoltés lors de coupes progressives de régénération et seront sciés avant d’être utilisés dans notre quotidien pour la construction, la menuiserie, l’ébénisterie...

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Si le paysage change aux yeux des promeneurs lors d'une coupe de régénération, la vie de la forêt, au sein même de cet espace, continue pleinement de battre son plein. Dans quelques années, de nouvelles générations de promeneurs admireront ici de beaux et grands arbres lesquels font, depuis plusieurs siècles grâce aux principes de gestion forestière posés par Colbert, la beauté des forêts publiques françaises.

Dans une forêt, seules quelques parcelles font l’objet chaque année de coupes progressives de régénération. Une régénération réussie, c’est-à-dire avec de beaux semis au sol à une densité satisfaisante, peut prendre une dizaine d’années, voire plus selon les essences et les contextes. Il convient d’ôter progressivement les arbres matures ce qui permet aussi de doser l’ombrage. Les forestiers décident de la cadence des récoltes progressives des semenciers en fonction de la densité et de la croissance des semis présents au sol.

Régine Touffait, secrétaire générale à la direction Forêts et risques naturels de l'Office national des forêts (ONF).

Ces coupes de régénération sont encadrées par un plan de gestion. Cette feuille de route du forestier, autrement appelée, aménagement, établie sur une vingtaine d’années environ, ne remplace pas pour autant les nombreux diagnostics réguliers qu’il doit effectuer sur le terrain pour garantir le renouvellement des forêts.

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Le saviez-vous ?

La coupe de régénération n’est pas synonyme de disparition du milieu naturel, bien au contraire. A ce stade, la dynamique naturelle reprend ses droits et on assiste à un véritable foisonnement écologique et mosaïque de milieux ! En termes de biodiversité, elle crée des lisières et des milieux très ouverts qui sont favorables à différentes végétations et à différentes espèces d’insectes, de rapaces et d’oiseaux nichant au sol (Engoulevent d’Europe, Busard centré, Circaète Jean-le-blanc par exemple). Peu le savent également, mais 90% de la diversité de la flore en forêts se retrouve dans les zones ouvertes ! Par ailleurs, tous les gros bois ne sont pas récoltés. Les forestiers sanctuarisent des zones où il n’y aura jamais de coupes de régénérations. On parle alors d’îlots de senescence.

Coupe de régénération : synonymes

Pour les pros : coupe d’ensemencement, coupe secondaire, coupe définitive.

Pour le grand public : dernières récoltes de bois sur une parcelle qui laissent place aux jeunes arbres.

Et en anglais ?

La coupe de régénération peut se traduire par regeneration cut. 

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