La Fédération nationale des sociétés d'amis des forêts tient son colloque annuel à Fontainebleau

Une centaine de personnes ont répondu à l’invitation. Elus, forestiers, associatifs (dont 11 associations des amis des forêts représentées) et naturalistes ont échangé sur ce sujet qui figure parmi les préoccupations sociétales. Louis-Jean de Nicolaÿ, sénateur et président de la FNSAF, et Bertrand Dehelly, Président des AFF, ont souligné en ouvrant cet événement : « Le climat change, c’est une certitude et le massif forestier de Fontainebleau n'est pas épargné. C'est pourquoi nous avons souhaité traiter ce sujet et comprendre comment les forestiers se préparent au dérèglement climatique."

A quoi ressembleront les forêts d'ici la fin du siècle ? Comment vont-elles se renouveler ? Quels arbres péricliteront ? Quels sont ceux qui vont s’étendre ? Difficile de répondre à toutes ces questions, tant les prévisions restent incertaines.

Quatre intervenants ont pourtant tenté de le faire lors de ce colloque qui se tenait dans l’amphithéâtre de l’école INSEAD. Vincent Boulanger, chargé de recherche et développement à l’ONF, et Fabien Spicher, ingénieur en écologie et en écophysiologie à l’université d’Amiens, ont présenté l’évolution du climat, ses particularités et les conséquences sur les forêts : dépérissements précoces, crises sanitaires, risque incendie,  nouvelles maladies, perte de biodiversité. 

A ce stade, une chose est sûre : la rapidité du réchauffement ne laissera pas le temps à certaines essences de s’adapter.

Cela appelle donc à renouveler les peuplements forestiers en prenant en compte différentes approches qui ne se limitent pas qu’aux seuls choix d’essences à planter ou à régénérer naturellement. D’autres champs d’action comme la protection des sols, de l’eau, la préservation des espèces ou l’équilibre faune-flore rendront les forêts plus résistantes.  

Afin que les forêts continuent à jouer leurs rôles écologiques, sociaux et économiques, l’action doit être collective. Face à cette situation, Benjamin Beaussant, directeur de la DRIAAF d’Île-de-France, a rappelé les orientations, le rôle et l’ambition de l’Etat dans le renouvellement des forêts. « Depuis 2020, l’Etat s’est engagé dans cette voie en apportant des dispositifs financiers supplémentaires avec le Plan de Relance et France 2030 ». Des moyens nouveaux qui aident les opérateurs comme l’ONF à reconstituer et à préparer les forêts face aux défis du changement climatique.

Pour finir cette matinée, Virginie Veau, directrice de l’agence Île-de-France Est, est revenue sur le contexte local. Pins sylvestres aux épines rougies, chênes pédonculés et hêtres aux cimes rabougries, le massif de Fontainebleau subit de plein fouet les affres des sécheresses répétées : des dépérissements précoces aux efforts de plantations qui accompagnent les régénérations naturelles, en passant par la prise en compte de la biodiversité. Les participants ont pu appréhender les actions mises en place par l’ONF et comprendre les défis à venir.

En fin de journée, une tournée en forêt a permis d’illustrer concrètement les principes énoncés le matin. Les nombreuses questions posées par les participants sont venues conclure cette journée d’étude placée sous le signe du dialogue.