Un fragment d'histoire de la forêt de Tronçais entre au musée de la Marine à Paris
Après six ans de travaux, le site parisien du Musée national de la Marine a réouvert ses portes fin 2023. Ses espaces muséographiques ont été entièrement rénovés et repensés pour transmettre le goût de la mer, la conscience des enjeux et des défis qui la traversent et retracer son histoire. Or cette dernière est intimement liée à celle de l'ONF. Certains grands travaux de boisement, comme en forêt de Tronçais, ont permis d'alimenter la Marine en bois de qualité pour la construction de ses bateaux.
L’Office national des forêts a accepté de fournir des matériaux issus des forêts gérées durablement. C’est ainsi que le Musée a accueilli au sein de son parcours semi-permanent une borne de la forêt domaniale de Tronçais, dite borne Colbert. Celle-ci a pris place dans l’espace consacré à la construction navale et la gestion des forêts.
La borne Colbert faisait partie de 1072 bornes installées à la fin du XVIIe siècle sur le périmètre externe de la forêt. Le but de ces implantations était d’une part de définir clairement la limite du domaine royal et d’autre part de protéger la forêt des dégradations qu’elle pouvait subir. Sur une carte datant de 1665 (carte des Fleury), la borne Colbert apparaissait en bordure de l’enclave n° 66 qui faisait 5,5 arpents selon les mesures de l’époque. Aujourd'hui elle se trouvait dans l’actuelle parcelle forestière n° 136.
Etroitement lié à l’ordonnance de Colbert de 1669, cette borne revêt une importante dimension historique qui a toute sa place au Musée de la Marine au sein d'un parcours repensé comme une invitation au voyage à travers l’histoire, un carrefour d’échanges scientifiques, un lieu de découverte et de sensibilisation aux enjeux maritimes français et internationaux.