Le Laurier du Caucase est une plante utilisée généralement pour créer des haies végétales pour délimiter des habitations, des commerces… Utilisé pour son aspect persistant et couvrant, c’est pour ces mêmes raisons que cette plante est un invasif en forêt. Une fois apparue en forêt, cette espèce s’installe très rapidement et se développe à grande vitesse.

Plusieurs facteurs favorisent son implantation :

• Les dépôts de déchets verts en forêt. Animés de bonnes intentions, certains usagers pensent que jeter les déchets verts (composés de matière organique) issus de l’entretien d’espaces verts, des jardins permettra d’enrichir les sols grâce à leur décomposition. Or, ces dépôts peuvent au contraire asphyxier les sols, déséquilibrer la composition de l’humus forestier, et favoriser la prolifération de plantes invasives. Le Laurier du Caucase ayant une capacité à faire des racines, chaque branchage issu d’une taille et déposé en forêt est une potentielle bouture.
• Les fleurs du Laurier du Caucase produisent des graines dont se nourrissent les oiseaux. Par leurs excréments les oiseaux disséminent ces graines et favorisent l’implantation du Laurier. C'est pourquoi il est conseillé de couper les haies de Laurier du Caucase avant la période de floraison.

Plusieurs massifs domaniaux sont impactés : Fausses-Reposes, Meudon… ainsi que plusieurs forêts communales. C’est le cas du Bois des Roches à Saint-Michel-sur-Orge. Sur tous ces massifs, des chantiers d’arrachages du Laurier du Caucase sont organisés. Qu’ils soient participatif avec des associations, des habitants ou à l’aide d’engins forestiers.

Arracher le laurier en forêt est primordial car c’est une espèce qui nuit à la biodiversité et empêche d’autres essences d’apparaître. Sa présence a divers impacts sur la forêt. Il empêche les autres plantes et petits arbres de se développer et donc à la forêt de se régénérer. La présence d’autres essences forestières telles que le chêne, le hêtre est limitée et cela nuit au renouvellement forestier.

Depuis un mois et demi, un chantier est en cours sur le Bois des Roches, forêt communale de l’Essonne. Le Laurier du Caucase a entièrement modifié le paysage forestier car il est présent sur la majorité du sol. L’impact du Laurier du Caucase y est important et dure depuis plusieurs années.

A l’initiative de l’Agglomération Cœur d’Essonne et de la ville de Saint-Michel-sur-Orge ; en partenariat avec Île-de-France Nature, le Conseil Départemental de l’Essonne et l’État, le chantier a démarré en février pour une durée de deux mois et va permettre l’arrachage de cette plante envahissante. 

Sur les deux parties du bois, ont lieu les travaux, simultanément, selon deux techniques différentes. L’une consiste à arracher le laurier dans son entièreté à l’aide de câble et l’autre à couper le laurier proche du pied pour après venir l’arracher à l’aide d’une pelle mécanique.

Une fois le laurier arraché, il est broyé sur place pour créer une couche fine sur le sol forestier afin de ne pas l’étouffer. Les feuilles sont habituellement épaisses et ont du mal à se transformer en humus. Le broyage aussi est important car il permet d'éviter que les lauriers se réimplantent car leur mode de reproduction est extrêmement rapide.

Ces travaux pour lutter contre le Laurier du Caucase font partie d’une opération plus globale de réhabilitation de la forêt du Bois des Roches.