Forêt de Fontainebleau : l’ONF réalise la restauration d’une lande dans la réserve biologique de la Haute-Borne
Restauration des landes
Durant le mois de janvier, les ouvriers de l’Office national des forêts s’affairent à couper de jeunes pins sur la lande sèche 781, située dans la réserve biologique dirigée (RBD) de la Haute Borne dans la forêt de Fontainebleau. Au-delà de leurs qualités paysagères et historiques, les landes représentent un véritable réservoir de biodiversité, qui demandent une attention particulière et une protection affirmée.
La lande colonisée par des pins sylvestres
Bien que reconnues comme habitat d’intérêt européen (Natura 2000), les landes se raréfient en Île-de-France. Sans entretien, les pins sylvestres colonisent de manière importante ces milieux et induisent une diminution significative de ses plantes caractéristiques comme les bruyères et callunes avec des conséquences directes sur la biodiversité. En effet ces milieux offrent gîte et couvert à une faune et une flore particulière. C’est-à-dire qui ne peuvent pas vivre ou se reproduire dans d’autres endroits.
Figurent parmi elles des oiseaux comme l’Engoulevent d’Europe, la Fauvette pitchou, le Pouillot fitis ou encore l’Alouette lulu. Ces trois derniers sont considérés « en danger » sur la liste rouge régionale des oiseaux nicheurs en Île-de-France. L'intérêt naturaliste de la lande se mesure aussi par la forte abondance de plantes rares comme l’Hélianthème en ombelle, l’Orobanche des genêts mais aussi d’autres espèces assez particulières au massif de Fontainebleau : le Genêt ailé et la Laîche des bruyères.
Le saviez-vous ?
En 2019, un inventaire d’ampleur a été mené afin d’évaluer les effectifs des populations nicheuses et les préférences écologiques de deux oiseaux spécifiques des milieux ouverts (landes et pelouses) du site Natura 2000 du massif de Fontainebleau : la Fauvette pitchou (Sylvia undata, landes strictement) et l’Alouette lulu (Lulula arborea, pelouses et landes). Quinze ornithologues de l’ONF et de l’ANVL se sont relayés pour prospecter les 765 ha de milieux ouverts. Près de 150 jours de terrain furent nécessaires pour accomplir cette mission.
Ces suivis ont permis de déterminer les effectifs nicheurs à Fontainebleau : 23 à 29 couples pour la Fauvette pitchou (soit 95% de la population régionale) et 23 à 30 couples pour l’Alouette lulu (soit 75% de la population régionale). Cette étude constitue une base solide pour orienter la gestion de l’ONF dans les espaces favorables à ces espèces menacées en Île-de-France.
Ralentir la dynamique naturelle de boisement
Conserver le bon état écologique des landes est une priorité pour l’ONF. Cela implique des travaux réguliers de la part des forestiers. De l’éco-pâturage estival, à l'arrachage manuel et au débroussaillage lorsque la végétation est encore basse, en passant par des coupes sélectives dès que les arbres sont trop hauts, les interventions varient selon les situations. Lorsque les arbustes prennent de la hauteur, comme c’est le cas dans la Réserve biologique dirigée de la Haute Borne, seul le recours à des interventions mécanisées permet d’assurer leur entretien. Pas question de bouleverser les équilibres, tout se fait en harmonie avec la saisonnalité. Ces travaux de restauration doivent prendre fin au début du printemps dans le but de limiter les impacts sur les espèces animales et végétales.
La protection de la biodiversité : une mission d'intérêt général conduite par l'ONF
Depuis 2020, dans les forêts domaniales, à l’image de Fontainebleau, les travaux de restauration écologiques réalisés dans réserves biologiques reçoivent un soutien du ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires. Celui-ci confie à l’ONF une mission d’intérêt général mobilisant des financements spécifiques dédiés à la préservation de la biodiversité : études, suivis naturalistes, travaux écologiques. En savoir plus.
La présence invasive des pins dans les réserves biologiques dirigées (RBD) du massif de Fontainebleau induit une menace sur la faune et la flore inféodées à ce milieu. La préservation de milieux ouverts (landes, pelouses) dépend d’actions de gestion (débroussaillage, coupe, pâturage…) qui permettent de conserver cet habitat. Des suivis réguliers portant sur l'évolution de la biodiversité dans les RBD sont mis en place par l’ONF et ses partenaires : l’association des naturalistes de la vallée du Loing et du massif de Fontainebleau (ANVL) et le conservatoire botanique national.