L'ONF et le Comité de défense des sites et rochers d’escalade de Fontainebleau renouvellent leur partenariat
Bonne nouvelle pour les grimpeurs ! L’Office national des forêts et le Comité de défense des sites et rochers d'escalade de Fontainebleau (Cosiroc) prolongent leur partenariat relatif à la pratique de l’escalade de bloc sur le massif de Fontainebleau (Seine-et-Marne). Cette convention a une durée de 3 ans renouvelable.
Avec 22.000 hectares, le massif de Fontainebleau qui couvre l’ensemble des forêts de Fontainebleau, des Trois-Pignons et de la Commanderie, accueille plusieurs millions de visites annuelles. Leurs chaos rocheux les placent parmi les sites naturels les plus prisés des grimpeurs du monde entier. Chaque année, environ 1 à 2 millions de personnes s’adonnent à l’escalade de blocs. Cet engouement s’intensifie parallèlement au développement des murs d’escalade artificiels en salle en Île-de-France. Or, ces forêts prestigieuses requièrent une gestion minutieuse conciliant activités de loisirs, préservation de la biodiversité et production de bois.
Face à la demande toujours plus croissante de loisirs et de sports de nature, l’enjeu est de taille sur les sites d’escalade : accueillir les pratiquants avec le maximum de sécurité, les orienter, les informer des bonnes pratiques, leur offrir des parcours entretenus, tout en veillant au respect des autres usages et à la protection du milieu naturel. Partageant ce constat, l’ONF et le Comité de défense des sites et rochers d'escalade s’engagent pour une pratique responsable de l’escalade sur le massif de Fontainebleau.
Pour une pratique durable de l’escalade
La convention vise à renforcer la qualité et l’efficacité du travail commun déjà mené sur le terrain par l’ONF et le Cosiroc. Elle rappelle les principes généraux applicables à la pratique de l’escalade de blocs dans le massif forestier, en lien avec les réglementations actuelles : code forestier, forêt de protection, aménagement forestier, Natura 2000...
Dans la continuité de ses actions passées, le Cosiroc réalisera en lien avec l’ONF plusieurs actions concrètes parmi lesquelles :
- baliser et entretenir les zones d’escalade officiellement autorisées ;
- évaluer les propositions de création des nouveaux sites et/ou circuits d’escalade et les approuver en tenant compte de la fragilité des milieux naturels et de la gestion forestière ;
- participer aux actions de lutte contre l’érosion des sols visant à éviter la dégradation des sites recevant du public ;
- sensibiliser sur les pratiques respectueuses de l’environnement.
Organe de concertation et de décision, la nouvelle commission d’Escalade Bellifontaine (CEB) se réunira au minimum 2 fois par an. Composée des associations membres du Cosiroc, d’agents de l’ONF, de représentants des communes concernées et de bénévoles intéressés, cette nouvelle gouvernance locale se chargera de valider les projets, de suivre et d'évaluer les réalisations engagées.
Ce partenariat précise également le partage des responsabilités entre les deux acteurs. Il rappelle également que dans certains cas, l’ONF peut être amené à interdire l’accès aux sites d’escalade lorsque la sécurité du public n’est pas assurée (blocs destabilisés, arbres dangereux, érosion forte, zone incendiée...), ou par mesure de protection de la biodiversité et lors d’actions sylvicoles.
Fontainebleau, berceau de l’escalade depuis 100 ans
En 1908, les premiers grimpeurs, surnommés les Bleausards, investissent les blocs rocheux, diablement "coriaces" de la forêt de Fontainebleau. Rapidement, la naissance du groupe des rochassiers conduit à la création des premiers circuits d’escalade.
L’incroyable engouement du lieu pour les grimpeurs s’étend peu à peu. Pour Catherine Destivelle, alpiniste de renommée mondiale et ambassadrice de Fontainebleau, Forêt d’Exception® : "De nombreux grimpeurs de Fontainebleau, à partir des années 1920, ont ouvert des voies d’escalade dans le monde entier. Le nom de Fontainebleau a vite été connu. C’est un peu le berceau de l’alpinisme". Certains viennent y peaufiner leur gestuelle avant de défier les sommets alpins. Formés sur les rochers de Fontainebleau, Pierre Allain, inventeur du chausson à varappe, Pierre Chevalier, créateur de la corde en nylon, ou encore Robert Paragot marqueront à jamais l’histoire de l’alpinisme.
Aujourd’hui encore, de drôles de silhouettes, matelas sur le dos, parcourent la forêt de Fontainebleau en quête de rocher à gravir. Au total, 56 sites gréseux balisés comprenant 180 circuits (autorisés) s’étendent sur plus de 300 hectares dans le massif de Fontainebleau.