Les forêts ne sont pas épargnées par la crise des scolytes (insectes ravageurs) et la sécheresse. En Auvergne-Rhône-Alpes, ce sont près de 184.000 m³ qui ont été détruits par les tempêtes, la sécheresse et les scolytes. Un volume plus de deux fois supérieur à celui de l'année 2018. Face à cette situation préoccupante, forestiers privés et forestiers publics ont donc décidé de s'associer pour relever ensemble le défi de la reconstitution des massifs. La signature d’un partenariat entre l’ONF les Chambres d’Agriculture Auvergne-Rhône-Alpes a acté cette coopération le 26 novembre 2019 à la Tour-de-Salvagny (Rhône).

Cette convention prévoit de nombreuses opérations qui se traduisent notamment par :

• Un partage d’information entre les acteurs de la forêt privée et ceux de la forêt publique ;
• Une mise en œuvre facilitée des projets publics-privés grâce à une mobilisation transversale des équipes ;
• Une mise en place de dessertes structurantes dans les massifs forestiers afin d’accroitre la mobilisation des bois ;
• Une mobilisation commune pour restaurer l’équilibre forêt/gibier ;
• Une utilisation des nouvelles technologies (drones) pour faciliter la surveillance des forêts.
• Une mise en avant de la filière forêt bois en vue d'une meilleure intégration dans les projets européens (FEDER).

La confirmation d'une dynamique

En 2015, un premier partenariat de ce type avait déjà vu le jour entre forêts privées et forêts publiques. Il s'agissait alors du projet Symbiose, constitué en réponse à l'appel à projet "Dynamic bois" lancé par l’Ademe (Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Énergie) en faveur du bois énergie. Signé par l'ONF, les communes forestières, les chambres d'agriculture et Coforet (Coopération forestière), ce projet a eu de nombreuses retombées positives, avec une mutualisation des bonnes pratiques et des chantiers ou encore des réflexions communes sur la gestion forestière.

En 2017, le projet Metis a pris la suite de Symbiose dans le cadre d'un appel à projet du ministère de l’Agriculture. Fondé sur une approche propective et de partage de données, un document commun public/privé de prévisions d’interventions de travaux et de coupes planifiées sur plusieurs années a été mis au point. Cette anticipation a permis d’aborder la gestion forestière sous un angle plus large et d’envisager des projets de desserte sur l’ensemble des forêts.