Coupes à Saint-Cucufa : la forêt de la Malmaison malade de l’encre du châtaignier
La maladie de l'encre est due à un pathogène (micro-organisme) microscopique, le Phytophthora cinnamomi, qui attaque le système racinaire des arbres, entraînant un dépérissement rapide des châtaigniers sur de nombreuses parcelles de la forêt. Il se propage d’arbre en arbre et provoque la nécrose des racines dont il se nourrit. Avec un système racinaire défaillant, les châtaigniers sont mal alimentés en eau, ce qui entraîne leur déclin puis, rapidement, leur mort.
À l’état latent, ce pathogène s’est propagé très rapidement ces dernières années au sein des châtaigniers en raison de printemps humides qui ont engorgé les terrains favorisant sa multiplication et son déplacement dans le sol. Puis les périodes de sécheresse qui ont suivi n’ont pas permis aux arbres affaiblis de réagir.
L’évolution rapide du dépérissement
Face à cette problématique accélérée par le réchauffement climatique, l'ONF mène des actions pour assurer le renouvellement de la forêt. En l’absence de traitement de cette maladie, les châtaigniers doivent être coupés. Gestionnaire de la forêt, l'ONF met en œuvre des coupes sanitaires qui peuvent conduire à des coupes rases afin d’assurer la sécurité des usagers de la forêt et préparer les plantations.
Les coupes seront suivies de plantations d’essences diverses, adaptées au sol et au climat et tolérantes au pathogène. Avant la plantation, une opération de broyage de la végétation existante permettra de préparer le sol à la plantation. Les jeunes plants seront protégés de la dent des grands herbivores par des protections individuelles.
En 2018, le massif de La Malmaison, ou de Saint-Cucufa avait connu une première campagne de coupes en lien avec ce phénomène. Le dépérissement gagnant de plus en plus de terrain, l'ONF a lancé en 2020 une nouvelle campagne de coupes sanitaires dans les peuplements atteints, programmées durant l'hiver 2020-2021.
La maladie de l’encre du châtaignier
Ce pathogène appelé Phytophtora attaque le système racinaire des châtaigniers. La maladie a fait des dégâts considérables dans la châtaigneraie française entre la fin du XIXe siècle et la première moitié du XXe siècle. Puis elle est restée "silencieuse" pour réapparaître dans les années 1990-2000 dans les régions de climat atlantique.
On constate un développement de cette maladie en Île-de-France, notamment dû aux hivers doux et aux printemps pluvieux en lien avec le réchauffement climatique, favorables à la prolifération de ce pathogène qui se propage plus facilement dans l’eau.
Cette maladie concerne toute la châtaigneraie du nord-ouest de la France. Les arbres touchés se reconnaissent par des feuilles jaunâtres et petites, un dessèchement des rameaux, des fructifications de petite taille puis un dépérissement général. Il n’y a pas actuellement de traitement pour lutter contre cette maladie.