La Réunion : un chantier vertigineux de lutte contre l'érosion dans la ravine des Merles
Le territoire de La Réunion est souvent soumis à des mouvements de terrains, du fait de sa géologie, sa morphologie et ses conditions climatiques exceptionnelles. Ces phénomènes impactent régulièrement les reliefs de l'île.
Le passage du cyclone Diwa en 2006 a par exemple fortement impacté la ravine des Merles et provoqué une érosion régressive. Ceci représentait une menace importante pour l'assise de cette route, fortement empruntée par les locaux et touristes.
Afin de garantir la sécurité de tous, des travaux de lutte contre l'érosion ont été mis en oeuvre par le pôle Risques Naturels du SDAT (Service Développement et Aménagement du Territoire) et l'unité territoriale Nord-Est de l'ONF Réunion. Ces derniers consistant en la mise en place de seuils en gabions et de banquettes en fascines de goyaviers plantées ont été financés par la Région Réunion, à hauteur de 234 000 €.
En images, le chantier terminé...
Concernant l'approvisionnement des matériaux particulièrement complexe et coûteux, ce chantier a été l'occasion de tester l'emploi d'une goulotte à gravats pour desservir les pierres de remplissage (environ 220 m³) à l'emplacement des futurs ouvrages. Ce choix a été dirigé dans une volonté de potection des espèces endémiques, tel que le Pétrel du Piton des Neiges, qui auraient été dérangées par un hélicoptère.
Pour plus de précisions
Le chantier, conduit par Alice Maillot, chargée de mission du pôle Risques Naturels à l'ONF, a commencé par la construction d'un mur en soutènement renforcé d'une semelle de béton afin de protéger l'assise de la route. Quatres seuils en Gabions ont ensuite été édifiés plus bas dans la ravine afin de redresser la pente de 30-40%. Enfin, des fascines en goyavier tressé ont été installés le long de la ravine, afin d'y replanter de la végétation.
Ce chantier à 1 900 mètres aura demandé courage et agilité de la part des travailleurs de Grand-Ilet. Ils ont mené leur mission suspendus à l'aide d'une ligne de vie. Ceci après avoir longé une pente de 90% à 120%, suivant une main courante.
Cette opération a permis une nouvelle fois de mettre en valeur le savoir-faire des équipes d'ouvriers forestiers de Grand Ilet, du pôle Risques Naturels et de l'Unité de Production Nord Est de l'ONF Réunion à l'épreuve des difficultés d'un tel chantier de montagne : approvisionnement des matériaux, travail en terrain difficile d'accès, montage manuel de seuils en gabion, végétalisation de versant raide.