En 2018, la forêt littorale du Pays de Monts a connu un très bel écho auprès de tous les curieux de Nature suite à la découverte d'une première femelle de Lézard ocellé par un forestier de l'ONF... Depuis, un suivi mis en place par le réseau herpétofaune de l’ONF a permis de détecter au moins 5 adultes (3 mâles et 2 femelles) et 4 jeunes sur ce site. Cette espèce n'avait pas été observée en Vendée depuis les années 80.

A découverte exceptionnelle, mesures exceptionnelles : sur le littoral atlantique, le Lézard ocellé est une espèce qui dépend énormément des garennes (terriers) de lapins qu’il utilise comme gîte. Malgré des opérations annuelles de sensibilisation sur l’obligation de tenir les chiens en laisse - notamment durant la période de reproduction et des naissances - des cas de mortalité de lapin et de destruction de garenne lié à des chiens divagants ont malheureusement été constatés sur les milieux dunaires. Un plan d'action complet a alors été établi par l'ONF pour préserver certaines zones clés à l'espèce et favoriser ainsi sa présence et sa prolifération.

Ce sont donc près de 30 000 euros qui ont ainsi été investi dans cette action majeure dédiée à la biodiversité. Pour protéger et conserver cette petite population de Lézard ocellé, la mise en place de clôtures de type "ursus" (fil métallique croisé) a permis d’empêcher la circulation des chiens dans les milieux dunaires afin de protéger les 2 espèces associées à ce milieu (le Lapin de garenne et le Lézard ocellé).

Compte-tenu des fluctuations importantes des populations de lapin de garenne lié principalement aux maladies (myxomatose et fièvre hémorragique du lapin, coccidiose), il est nécessaire de proposer au Lézard ocellé des gites alternatifs permettant de palier à un déficit temporaire de garennes. Cette méthode a déjà prouvé son efficacité dans les dunes domaniales de Nouvelle-Aquitaine.

Après réalisation de ces gîtes artificiels, un suivi sera mis en place pour évaluer leur utilisation par le ce grand lézard. Ces inventaires naturalistes menés par l'ONF visent à comparer le nombre de garennes "actives" avant et après travaux mais aussi à mesurer le taux d'occupation des gîtes artificiels.

Depuis le printemps dernier, ce sont donc environ 1 900 mètres de clôtures qui viennent désormais protéger 8,5 hectares d’habitats du Lézard ocellé offrant à cette population une zone de quiétude qui est un atout majeur pour son maintien. Directement, ou indirectement, c'est surtout tout l'habitat qui va profiter de cette protection qui va empêcher les chiens d'y chasser tout comme lutter contre le piétinement des dunes grises par le public, qui parfois, sortent à tort des sentiers balisés.