L'ONF rencontre le public et les élus en forêt d'Arques
Le 9 octobre dernier, Maryline Fournier, maire d'Arques-la-Bataille en Seine-Maritime, Dominique Paul, son adjointe, Pascale Guilbert, conseillère municipale représentant la mairie de Martin-Eglise, et quelques amoureux de la forêt ont répondu présents à l'appel de l'ONF, pour participer à une opération de sensibilisation sur les déchets.
Après avoir fait place nette, en ramassant et triant les déchets sur le site du "Champ de tir", les poubelles ont été démontées et remplacées par un petit message, bien connu maintenant par les promeneurs dans de nombreuses forêts domaniales : "Pour une forêt propre, emportez vos déchets".
"Ma forêt zéro déchet"
Bien que paradoxale, la présence de poubelles sur les sites naturels amplifie le phénomène de déchets diffus. De plus, elles ne permettent pas un tri sélectif ni le recyclage. Souvent, les poubelles sont fouillées la nuit et leurs contenus éparpillés par la faune sauvage qui risque de se blesser.
©Sonia Bourgouin / ONFLes élus locaux, forestiers et amoureux de la forêt ont trié les déchets, à l'écoute des explications de Audrey Camel et Aurélie Hamers, du service Environnement et déchets de l'agglomération Dieppe Maritime, venues prêter main forte.
©Sonia Bourgouin / ONF©Sonia Bourgouin / ONF
©Sonia Bourgouin / ONF
Avec Nicolas Folliot, chargé d'études à l'ONF, Pascale Guilbert installe le panneau chouette "Pour une forêt propre, emportez vos déchets".
Adopter une attitude responsable en prenant l’habitude de remporter ses déchets chez soi est gage d'efficacité. Cette pratique fait ses preuves en forêts domaniales sur les 15 dernières années.
Responsabiliser les usagers, en amont, est une solution mise en place par l'ONF qui donne de bons résultats. Pour autant elle ne répond qu'en partie au problème de déchets issus des activités de loisirs. Elle n'empêche malheureusement pas de voir encore les dépôts sauvages volontaires s’installer. Et ce malgré la présence sur place de l’ONF.
Les déchets, une terrible problématique
La forêt d’Arques n’échappe pas à l'augmentation des dépôts sauvages de détritus en forêt. Ils sont déposés par des particuliers ou par des professionnels, par négligence ou par incivilité.
Des petits tas mais aussi des volumes plus importants de détritus sont abandonnés tout au long de l’année. Au printemps, les déchets verts et de bricolage ; après Noël, les sapins… Des matelas, des emballages, des déchets de chantier parfois dangereux… qui polluent le sol, le paysage, et que la nature ne peut pas décomposer.
Cette réalité est un fléau environnemental et a un coût. En forêt d’Arques, le ramassage des déchets diffus représente 13 500 € annuel, sans compter le traitement des dépôts sauvages qui nécessite une intervention spécifique.
Conscientes de ce problème et soucieuses de la qualité de leur territoire, certaines collectivités s’engagent à intervenir au coup par coup. Encore récemment, l’ONF a fait enlever 8m3 de déchets grâce à l’aide de la commune de Saint-Nicolas d’Aliermont, efforts qui ne couvrent pas l'amplitude du fléau.
L’ONF, gestionnaire des forêts domaniales, éprouve de plus en plus de difficultés pour assurer ce service. Les dépôts sauvages ne sont pas générés par la gestion de la forêt et l’ONF n’est pas mandaté pour cette mission. Un travail de longue haleine.
La gestion forestière expliquée au public et élus
Ce 9 octobre fut également l'occasion d'expliquer la gestion forestière menée par l'ONF en forêt d'Arques. Laurent Lévêque, responsable de l'unité territoriale Eawy-Littoral Cauchois et Jonathan Poullet, technicien forestier sur Arques, ont fait le point sur ce qu'est :
- un aménagement forestier,
- le martelage,
- les missions de l'ONF,
- ou encore les services que rendent la forêt : le bois, la biodiversité, l'accueil, la protection contre les risques naturels...
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Laurent Lévêque présente l’aménagement de la forêt d'Arques. Ce document est rédigé par l’ONF et validé par arrêté ministériel. Il constitue la feuille de route du forestier pour 20 ans. On y trouve les actions à conduire en matière de production de bois, de préservation de la biodiversité et d’accueil du public. Ce document public court de 2012 à 2031 en forêt d'Arques.
©Sonia Bourgouin / ONFAux côtés des coupes de bois, pour assurer la génération suivante, le document d’aménagement établit le "groupe de régénération" (en violet et turquoise) : des surfaces de la forêt que l’ONF va renouveler. C’est la gestion durable menée dans les forêts publiques par l’ONF.
©François Dugast / ONF
Le groupe de régénération correspond aux parcelles aux arbres âgés. En fin de vie, la parcelle est préparée pour fructifier et donner les graines qui, une fois au sol, germeront pour une future génération d’arbres. La forêt d’Arques est plutôt vieillissante : environ 244 hectares seront renouvelés d’ici 2031.
A cette occasion, 30% seront convertis en chêne, plus résilient face au changement climatique.
Le reste de la forêt correspond au groupe d’amélioration (en vert et rose sur la carte) : des arbres sont petit à petit récoltés pour permettre aux autres de grandir et grossir. Le forestier accompagne ainsi la forêt jusqu’à son renouvellement.
©François Dugast / ONFJonathan Poullet explique la technique de martelage. Le martelage consiste à désigner les arbres qui vont être coupés par le bûcheron ou l'abatteuse. Le choix se fait au profit des plus beaux arbres qui resteront jusqu'au prochain passage en coupe ou jusqu'au renouvellement. Chaque arbre est désigné puis mesuré pour en calculer le volume de bois. Bois qui sera ensuite vendu.
©Sonia Bourgouin/ONFEn forêt d’Arques, comme partout en Normandie, la grande majorité des bois sont vendus localement, ou dans les régions voisines. Les hêtres, représentant 72% des arbres d'Arques, sont destinés en majorité à la scierie Lefebvre situé à 20 km.
©Jonathan Poullet/ONF