Réserve nationale de la chasse et de la faune sauvage – ©Bastien Deleplanque / ONF

La réserve nationale de chasse et de faune sauvage des Bauges

L'Office national des forêts (ONF) est co-gestionnaire de la réserve de chasse et de faune sauvage (RNCFS) des Bauges, avec l’Office français de la biodiversité (OFB) et le Parc naturel régional du massif des Bauges. Lisez cet article pour en savoir plus.

La RNCFS des Bauges est située dans la partie Est du massif des Bauges et comprend la plupart de ses plus hauts sommets dont le point culminant de l’Arcalod (2217 m). D’une superficie de 5 200 hectares, elle s’étend sur 12 communes des départements de Haute-Savoie (26 %) et de Savoie (74 %).

Créée en 1913 à l'initiative de l'administration des Eaux et Forêts sur des terrains domaniaux (appartenant au domaine public) pour freiner l'effondrement des populations de chamois, la réserve de chasse domaniale devient réserve nationale de chasse en 1955 puis réserve nationale de chasse et de faune sauvage en 1995.
"Cœur de nature" du Parc naturel régional du massif des Bauges, la réserve est concernée par cinq zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) de type 1 et une ZNIEFF de type 2.

Cette aire protégée est intégralement incluse en site Natura 2000 et abrite les réserves biologiques domaniales du Haut Chéran (540 ha) et de la Combe d’Ire (116 ha).

Guide de chasse - ©Bastien Deleplanque / ONF
5 200 hectares de réserve
5 zones d’intérêt écologique

Plus d’un siècle d’histoire

1913
Réserve domaniale des Eaux et Forêts :
droit de chasse suspendu pour sauvegarder la faune de montagne sur les terrains domaniaux.
1939
Premier décret instituant la réserve domaniale cynégétique des Bauges :
Surface de la réserve : 3 800 ha.
1955
Arrêté du ministère de l’Agriculture créant la réserve nationale de chasse des Bauges :
Surface de la réserve : 4 070 ha. Tout acte de chasse y est strictement interdit en tout temps.
Objectif : développement des espèces autochtones.
1954 à 1959
Les années d'introductions d'espèces :
17 mouflons, 30 marmottes, 11 cerfs élaphes.
1969
Exportation d’animaux :
le Conseil supérieur de la chasse décide de promouvoir la RNB afin qu’elle devienne un site de prélèvement des chamois en vue de les réintroduire dans de nombreux autres sites de montagne.
1982
Création du GIC des Bauges :
le groupement d’intérêt cynégétique associe les ACCA (association communale de chasse agréée) des communes de situations dans les dispositifs de mise en œuvre des prélèvements scientifiques au sein de la réserve.
1985
Début des captures à des fins scientifiques (marquage).
1996
Création de l’école de chasse des Bauges :
à travers cette école de chasse, l’ONF développe ses actions du plan de prélèvement scientifique avec des actions de chasse de haute qualité et servant de base à une formation spécialisée des chasseurs de la faune de montagne.

Habitats et espèces de la réserve

La réserve nationale de chasse et de faune sauvage des Bauges est occupée par des forêts feuillues et résineuses qui mêlent majoritairement hêtres et sapins. Ces espaces boisés sont gérés par l’Office national des forêts (ONF). Le site possède également sept zones humides.

Au niveau de la flore, 768 espèces ont été observées dont 57 bénéficient d’un statut de protection. Trois espèces font l’objet d’une attention particulière :

  • le Chardon bleu des Alpes (Eryngium alpinum),
  • le Sabot de Venus (Cypripedium calceolus),
  • le Potentille du Dauphiné (Potentilla delphinensis).

La réserve accueille également une grande diversité d’espèces animales. Ainsi 26 espèces de mammifères ont été dénombrées, dont le Lynx boréal, le Loup gris ou le Chamois.

9 espèces d’oiseaux d’intérêt communautaire nichent dans la RNCFS (Gélinotte des bois, Tétras lyre, Perdrix bartavelle, Aigle royal, Faucon pèlerin, Chouette de Tengmalm, Chevêchette d'Europe, Pic noir et Crave à bec rouge).

Aussi, le site abrite 17 espèces de chiroptères dont deux en grave danger d’extinction selon la liste rouge Rhône-Alpes (Murin de Bechstein, Grand Rhinolophe), trois espèces en danger (Murin de Brandt, Barbastelle, Sérotine de Nilsson) et deux espèces vulnérables (Murin à oreilles échancrées, Grand Murin).

Un laboratoire à ciel ouvert

Chamois avec collier GPS - ©Bastien Deleplanque / ONF

Le Chamois est étudié scientifiquement depuis 40 ans dans une vaste portion protégée du massif. Il est l’emblème de la RNCFS des Bauges.

Le massif a pu servir de vivier pour repeupler des zones même lointaines où sa survie était menacée. La plupart des chamois des Alpes sont des chamois qui, à l’origine, viennent des Bauges.

Des spécialistes de la faune des organismes gestionnaires, le Centre national de la recherche scientifique (CNRS), l’Institut national de recherche sur l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE) et les universités de Chambéry, Grenoble et Lyon, font des observations de son mode de vie, de son comportement, de son habitat, de sa reproduction, etc.

Dans la réserve, plus de 1 000 chamois ont été équipés de collier dont une partie GPS. Ils sont pistés, ce qui donne en temps réel des renseignements sur leurs comportements.

Pour cette espèce, la moitié des connaissances scientifiques mondiales sont issues des travaux menés sur ce territoire de recherche.

Accompagnement chasse – ©Bastien Deleplanque / ONF

L’école de chasse

Depuis 1996, la RNCFS des Bauges accueille et forme des chasseurs du monde entier, des jeunes chasseurs de toute la France et depuis 2013 les guides de chasse de l’ONF grâce à la création de son école de chasse.

Chaque année le plan de prélèvement est fixé par le préfet sur avis du comité directeur. Il est établi en fonction des besoins des chercheurs dans le maintien des populations animales étudiées. Compte tenu des populations en place, en 2022, le plan de prélèvement est fixé à 100 chamois, 60 mouflons, 12 cerfs et 6 chevreuils.

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