Tous les plants de l’Agence Ile-de-France Ouest ont été mis en terre pour la campagne 2022-2023
Pourquoi plante-t-on ?
Le cœur du métier du forestier n’est pas la plantation. La régénération naturelle est toujours privilégiée et valorisée. Malheureusement, avec le réchauffement climatique en cours, les forêts ont de plus en plus de mal à se reconstruire. Certains peuplements dépérissent suite aux sécheresses consécutives et deviennent vulnérables aux attaques de nombreux pathogènes… La plantation est un outil qui nous permet de participer activement à la reconstruction des forêts.
En fonction du contexte, il est possible de replanter une parcelle en plein ou alors de la regarnir ou de l’enrichir. La plantation en plein signifie que toute la parcelle fait l’objet d’une reconstitution à la suite d’une coupe/crise sanitaire. Les regarnies et les enrichissements se traduisent par la plantation de placeaux à travers une parcelle lorsque la régénération naturelle n’est pas suffisante ou trop monospécifique. L’intérêt est d’insérer de nouvelles essences ou d’aider une essence déjà présente à se développer.
Pour garantir la survie des plants durant les premières années, il faut les protéger de la dent de gibier, pour qui une plantation fraîche est un festin. Des clôtures peuvent être installées ou bien la protection se fait plant par plant.
Le schéma de plantation
Lorsqu’une plantation a lieu, les forestiers plantent de manière diversifiée. Sur une même parcelle, 3 à 4 essences vont être implantées afin de diversifier les peuplements et reconstruire la forêt. Ces essences plantées seront aussi accompagnées par la régénération naturelle des espèces pionnières comme le bouleau.
Cette volonté de planter en mélange permet de rendre les forêts plus résilientes, notamment aux changements climatiques. Le projet d’une forêt mosaïque voit le jour avec la volonté de garantir des forêts pérennes. En effet, chaque essence aura une réaction différente face à la sécheresse qui s'accentue et au climat qui se réchauffe. Si jamais une essence montre des signes de dépérissement, d’autres essences seront présentes pour maintenir le couvert forestier. La foresterie est intergénérationnelle, notre travail aujourd’hui portera ses fruits pour les générations à venir.
Le choix des essences
Sur la campagne de plantation, le chêne sessile est l’essence phare avec une proportion de 45%. Le chêne pubescent, habitué également aux sécheresses se trouve en seconde position avec 10%. Les 45% restants sont composés d’une diversité d’essences : 24 pour être précis. Parmi lesquels des charmes, des cèdres, des pins noir, et de nombreux fruitiers. A l’aide d’études pédologiques (sols) et d’outil comme ClimEssence, les forestiers établissent les essences qui seront les plus à même de grandir sur les sols des forêts de l’ouest francilien.
Les essences plantées sont sélectionnées sur leur capacité à être résistantes et résilientes au changement climatique tel que nous sommes en mesure de l’imaginer aujourd’hui. Ainsi le Chêne sessile, déjà présent, qui résiste bien ou l’Erable de Montpellier, nouvellement implanté, qui comme son nom l’indique vient du sud de la France. Le forestier utilise en priorité les moyens et les outils qui sont à sa portée pour concevoir le renouvellement forestier.