Adaptation au changement climatique : renaturation du littoral de Port-Louis Nord
La forêt domaniale du littoral (FDL) de Port-Louis Nord, en Guadeloupe, subit une augmentation de la pression sur le cordon forestier littoral, due à la multiplication des usages, entraînant de l'érosion et l'accroissement du recul du trait de côte.
Le maintien à long terme de la route en tuff devient impossible. La végétation ne demande qu'à revenir s'installer sur les espaces compactés et tassés comme cela était le cas en 2010 lors de l'aménagement des aires de circulation et de stationnement sur cet espace naturel.
Lutter contre l'érosion du littoral
Ce projet, d'une durée de deux ans, s'inscrit dans la continuité des actions de gestion menées en forêt du littoral, en lien avec un autre écosystème remarquable que sont les Marais de Port-Louis (relevant du Conservatoire du Littoral).
Il vise à renforcer le cordon forestier littoral pour lutter contre l’érosion, et à fluidifier les échanges entre la mer et le marais afin de maintenir des écosystèmes en bon état.
Il s'organise autour de plusieurs actions :
- impliquer les acteurs et citoyens dans la démarche ;
- faire évoluer les modes de "consommation" du littoral pour rendre plus durables les pratiques (en tenant compte de la capacité de charge du site) ;
- faire émerger des solutions de mobilité douce ;
- mettre en place des enclos de régénération et planter des arbres ;
- améliorer le passage à gué et la circulation d'eau entre le marais et la mer ;
- assurer le suivi et l'évaluation des effets des réalisations.
Cette stratégie s'articule autour de 3 volets : social (20%), scientifique (21%) et travaux de renaturation (59%). Le volet social est indispensable à la réussite du projet. Des réunions de concertation et de consultation seront menées avec les partenaires et acteurs locaux afin que les citoyens s'approprient ce projet.
En 2021, le projet avance !
Animation et concertation
Depuis janvier 2021, le volet social du projet est mis en œuvre :
- Deux comités de piltoge ont été organisés depuis le début de l'année avec la commune de Port-Louis, le 15 janvier et le 8 juillet.
- Le 21 mars, une journée citoyenne de balade commentée dans la zone du projet a été organisée pour la Journée Internationale des forêts. Cet évènement a réuni 50 personnes en petits groupes de 6 personnes (en respect des mesures sanitaires), autour de 2 circuits commentés par 7 personnels de l'ONF sur les thématiques de la forêt sèche, de la mangrove, des tortues marines et de la faune du marais.
- Animation de trois ateliers thématiques : connaissances naturalistes et fonctionnement hydologique de la zone/ Communication, concertation et pédagogie / Travaux de renaturation, solutions fondées sur la nature et développement écotouristique. Une trentaine de personnes ont pu interragir sur ces questions pendant une matinée, permettant des réajustements sur le projet et la mise en relation des différents acteurs.
- Participation de l'ONF à l'atelier d'éboration du Schéma d'intention paysagère du Marais porté par le Conservatoire du littoral.
Avancement des études naturalistes
4 des 6 études naturalistes prévues ont également commencé. Elles doivent permettre d'étudier l'impact du projet sur les habitats, la faune et la flore terrestres et aquatiques :
- avifaune : 10 points d'écoute et d'observation sur la zone, avec 12 sorties sur l'année, toutes espèces confondues et un focus particulier sur les migrateurs forestiers, notamment la Paruline hivernante ;
- herpétofaune : il s'agit d'étudier l'impact du retrait de l'espèce exotique envahissante Sansevieria hyacinthoides sur la faune de litière, notamment le gecko Sphaerodactylus fantasticus ;
- entomofaune : réalisation d'inventaires notamment au piège lumineux afin de contribuer à dresser l'état initial de la richesse en insectes du marais pour compléter les manques du plan de gestion ;
- interface aquatique : il s'agit d'établir l'état des lieux de la richesse de l'ichtyofaune (poissons) et de la carcinofaune (crustacés) dans les zones saumâtres et dulçaquicoles du marais (avec la méthode de l'ADN environnemental et des méthodes de pêches traditionnelles) ;
- milieu marin : améliorer les connaissances sur les habitats du récif frangeant et les communautés benthiques qui y sont associées et déceler d'éventuels impacts du projet sur ces zones ;
- flore terrestre : il s'agit d'évaluer l'impact de Sansevieria hyacinthoides sur la régénération de la flore indigène et de mieux comprendre sa dynamique d'invasion. Des inventaires vont également permettre de mieux connaître la richesse spécifique et les cortèges floristiques présents.
Une enquête de fréquentation pour compléter le dispositif
Une enquête de fréquentation du site qui doit permettre de mesurer l'impact des changements d'usages par rapport aux travaux réalisés est en ligne. Elle permet également de mieux comprendre la perception du site par les usagers. Ce questionnaire vient compléter le travail d'enquête réalisé sur le terrain.
Nous comptons sur les visiteurs de ce lieu exceptionnel pour nous aider en renseignant ce questionnaire en ligne qui ne vous prendra que quelques minutes !
Et les prochaines étapes ?
- Lancement d'une étude hydrologique pour mieux comprendre le fonctionnement du Marais et l'interface terre/ mer avec des partenaires comme l'Office de l'eau, le Conservatoire du littoral et le BRGM.
- Validation du phasage des travaux lors du comité de pilotage de janvier 2022.
Les animations de la Journée internationale des forêts
Les financeurs
Le budget de 264 000 € est financé par le ministère de la Transition écologique et le Fonds ONF Agir pour la Forêt.