#Toutsavoirsurlesforêts : Comment expliquer la diversité des essences d'arbres ?
Découvrez #Toutsavoirsurlesforêts, la web série de l’ONF qui teste vos connaissances des forêts. A votre avis, la forêt française métropolitaine compte combien d'espèces d'arbres ? Avant de tout vous dévoiler, nous sommes allés vous poser la question !
Avec 190 essences d'arbres, la forêt française compte près de 3/4 des essences présentes en Europe. Une diversité qui s'explique par la variété des milieux et offre une précieuse richesse aux sylviculteurs. A chaque essence, son bois et ses particularités qui les destinent à des usages précis.
A chaque région ses essences dominantes
Les forestiers distinguent différents types de « stations forestières ». Chacune correspond à une aire géographique de surface variable, présentant des conditions écologiques sensiblement homogènes qui dépendent du type de sol, du climat et de la topographie. Autant de facteurs qui influencent la végétation. Le type de station forestière déterminera le potentiel de production de bois d'un terrain et la meilleure manière de gérer les espèces d'arbres présentes ou celles qui seront introduites.
La présence d'une espèce dans une région dépend à la fois de l'histoire biologique de l'espèce, de ses préférences écologiques par rapport aux conditions écologiques de la région, et de l'influence de l'homme et des pratiques agricoles et sylvicoles antérieures. Il n'y a pas de hiérarchie entre ces facteurs : ils agissent en interaction au cours de l'histoire. Leur contribution peut varier d'une espèce à l'autre.
Des forêts plus ou moins diversifiées
Près de la moitié de la forêt française est constituée de peuplements monospécifiques (soit 7,5 millions d'hectares), c'est-à-dire qu'une seule essence est dominante dans le peuplement. Mais l'Inventaire forestier national montre aussi que certaines espèces cohabitent souvent. Ainsi, 33% des forêts métropolitaines sont composées de deux essences dominantes, 12% de trois essences et 4% de quatre essences ou plus.Les forêts du nord-est de la France et du Massif central sont les plus diversifiées. À l'opposé, le massif landais est un grand massif de peuplements monospécifiques de pin maritime.
Feuillus ou résineux, un facteur de diversité
Les essences se divisent en deux grandes catégories : les conifères (résineux à feuillage persistant) et les feuillus, qui perdent leurs feuilles en hiver. Les conifères couvrent un tiers des forêts de France métropolitaine, les feuillus occupants les deux tiers restants. Pourtant, plus de la moitié du volume de bois commercialisé est issue de conifères car ils sont plus rapidement exploitables.
En règle générale, il y a plus de diversité d'essences d'arbres dans une forêt de feuillus que dans une forêt de résineux. Cette ségrégation résulte surtout de l'action de l'Homme dans le mode de création des forêts : de nombreuses forêts de résineux sont créées par plantation et par construction monospécifique. Alors que les forêts feuillues sont plus souvent renouvelées par régénération naturelle.
Le chêne : un quart du volume de bois français
Du côté des feuillus, la vedette de la moitié nord de la France métropolitaine est sans conteste le chêne, ou plutôt les chênes et en particulier deux espèces : le chêne pédonculé et le chêne sessile (ou chêne rouvre). A eux deux, ils représentent un quart du volume de bois français ! Le bois de chêne est dur et de densité élevée. D'ailleurs, le bois des feuillus est généralement plus lourd que celui des résineux.
Apprécié des sculpteurs, le bois de chêne est avant tout un bois très employé par les charpentiers, les menuisiers et les ébénistes. Il résiste également bien à l'eau d'où son utilisation en construction navale. Il produit ainsi notamment des parquets, des charpentes, des meubles massifs ou des placages, ou encore des traverses de chemin de fer. On en fait également des tonneaux car il peut être fendu pour donner des douelles étanches. Les tonneaux en chêne sont très recherchés pour la vinification, en raison de la présence de tanins qui contribuent au goût du vin.
Une gestion qui s’adapte à la variété des essences forestières
La gestion forestière doit être adaptée aux essences présentes dans les peuplements. La vitesse de croissance et la longévité des arbres varient selon les essences, lesquelles ont des besoins différents en lumière et résistent plus ou moins à la concurrence au sein des peuplements
Le premier choix de gestion consiste à définir le diamètre auquel on voudra exploiter les plus gros bois pour régénérer le peuplement. En forêt publique, cet âge peut varier, selon les essences, de 60 à 180 ans.Le second choix de gestion est celui du « traitement », lequel est caractérisé par le mode de renouvellement du peuplement : renouvellement par rejets de souche pour le taillis, lequel produit du bois énergie ou d'industrie ; renouvellement par semis ou par plantation pour la futaie, laquelle permet de produire du bois d'œuvre.