Forêt de Sénart : l’ONF protège les mares favorables à la biodiversité
Contrairement aux idées reçues, la majorité des mares n’est pas d’origine naturelle. A la longue, la matière organique constituée des feuilles mortes en décomposition tombées dans l’eau, les envahissent, forment des radeaux puis finissent par les combler. Sans entretien, ces milieux régressent, menaçant de faire disparaître les espèces végétales et animales qui y dépendent pour vivre. En Île-de-France, c'est ainsi que le déclin des zones humides explique en grande partie la disparition des libellules.
Soutenu par le Département de l’Essonne, l’ONF s’attache à conserver ces milieux écologiquement intéressants qui sont des éléments remarquables des paysages forestiers et des lieux de vie appréciés par une grande diversité d’espèces, végétales et animales. En témoignent les actions engagées cet automne dans la forêt de Sénart, où quatre mares ont été totalement restaurées : mare aux Faons, mare du Cormier, mare parcelle 80, mare tourbeuse à Jean-François.
Pour les maintenir en eau libre, il a fallu retirer la végétation envahissante, couper les jeunes bouleaux et saules qui cachaient la lumière indispensable à la vie de ces écosystèmes. A certains endroits, la vase en s’accumulant a rebouché totalement les plans d’eau. Un curage plus important était nécessaire. La vie aquatique va à nouveau prospérer dans ces espaces maintenus volontairement en eau libre.
Des réservoirs de biodiversité riches mais exposés
Espaces de transition entre la terre et l’eau, les mares créent les conditions propices au développement d’une grande diversité de formes de vie. Recouvertes en permanence ou par intermittence d’une couche d’eau stagnante, elles abritent une biodiversité singulière (libellules, amphibiens) puis accueillent temporairement de nombreuses autres espèces (oiseaux et poissons migrateurs) à certaines étapes cruciales de leur vie.
Les oiseaux s’y arrêtent lors de leurs migrations. Les libellules et les amphibiens (tritons, salamandres, grenouilles) les utilisent pour pondre. Sans oublier les mammifères (chauves-souris, sangliers) qui viennent s’alimenter, boire et se déparasiter, ou encore les plantes rares qui trouvent les conditions favorables à leur croissance. Dans ses missions de gestion forestière courante, l’ONF conserve ces réservoirs de biodiversité fragiles en engageant des travaux d’entretien réguliers.
Le saviez-vous ?
Sur les 3 200 hectares de la forêt de Sénart, on recense environ 850 mares. 70 d’entre elles représentent un intérêt écologique, historique, archéologique ou paysager. Elles font l’objet d’un suivi et d’une gestion conservatoire particulière.