Forêt domaniale de Bouconne : la nature aux portes de Toulouse
A quelques kilomètres de la capitale occitane se trouve une vaste étendue de verdure : la forêt domaniale de Bouconne. Cette belle chênaie riche en biodiversité offre à ses riverains un cadre de vie privilégié et de nombreux services. Venez parcourir ses nombreux sentiers.
Forêt domaniale de Bouconne : la nature aux portes de Toulouse
Une bouffée d’air frais à seulement 18 kilomètres de la ville de Toulouse : c’est la promesse de la forêt domaniale de Bouconne. Avec la forêt départementale de Buzet au nord-est de la ville, elle est le seul massif forestier dans un rayon de 30 kilomètres de cette grande agglomération en pleine expansion. Située sur dix communes, Bouconne s’étend principalement sur le département de la Haute-Garonne et dépasse légèrement sur le département du Gers. Avec des paysages de chênaie de plaine au nord, et des zones plus vallonnées avec des résineux au sud, la forêt de Bouconne offre de jolis décors contrastés.
Pour les habitants de la quatrième ville la plus peuplée de France, elle est un véritable poumon vert et lieu de ressourcement. Grâce à sa large offre de loisirs en extérieur, elle joue pleinement son rôle de forêt périurbaine. Ce n’est pas pour rien qu’elle attire plus d’un million de visiteurs par an, d’après une étude de fréquentation réalisée en 2010.
Depuis 2020, le département de la Haute-Garonne a classé la forêt domaniale de Bouconne en Espace naturel sensible (ENS). Ce statut vise à mettre en place des mesures de protection des écosystèmes et de la biodiversité, mais aussi à instaurer un plan de gestion spécifique pour une période de 5 ans. Grâce à ce plan, des financements seront alloués à des mesures d’accueil du public, comme la création de parkings ou de sentiers. Ce statut s’ajoute à celui de "forêt de protection", qui protège le périmètre de la forêt de toute forme d’urbanisation depuis 2009.
Dans cette forêt, l’accueil du public et la préservation des paysages sont primordiaux. Les riverains viennent courir, marcher, faire du VTT, des courses d’orientation… À l’automne, on croise de nombreux cueilleurs de champignons. C’est une vraie chance d’avoir à côté de chez soi un lieu aussi apaisant et reposant, avec une grande diversité de faune et de flore.
Jean-Pierre Grandet,
technicien forestier territorial ONF en forêt domaniale de Bouconne.
Des centaines de kilomètres de sentiers
Dans cette forêt, il y a un lieu connu de tous les habitués : le lac de Bordette. Cette grande étendue d’eau, au bord de laquelle on vient marcher ou pique-niquer, est un point central de la forêt. Historiquement, le lac de Bordette était une réserve d’eau utilisée en cas d’incendie. Aujourd’hui, ce lac d’agrément a plutôt un intérêt touristique et écologique. Il n’est pas rare d’y croiser un héron cendré ou quelques canards colverts ! A proximité de ce lac, l’Office national des forêts a aménagé deux sentiers destinés à deux publics distincts :
le parcours de santé : pour les plus athlétiques, ce sentier long de 1 750 km vous propose une vingtaine d’agrès sportifs réalisés par les ateliers bois de l’ONF. De quoi ponctuer votre course de quelques abdominaux ou tractions en pleine nature !
le sentier pédagogique : cette boucle de 800 mètres invite les plus jeunes à découvrir les secrets de la forêt grâce à dix stations pédagogiques installées sur le parcours. Une promenade parfaite pour devenir incollable sur les essences d’arbres, les empreintes d’animaux, le rôle des mares ou des champignons. Au départ de ce sentier, une aire d’accueil a été aménagée avec des équipements spécialement conçus pour les enfants. C’est ici que Jean-Pierre Grandet forestier de l'ONF, débute les sorties scolaires qu’il organise avec les écoles du secteur.
cinq sentiers pédestres : le sentier de la Tour (10 km), le sentier de Saint-Louis (6,5 km), le sentier d’Azoulet (4,5 km), le sentier du Charme (5 km), le sentier du Glaude (5,5km) ;
Découvrez l'interview de Jean-Pierre Grandet, technicien forestier territorial ONF, pour Sud Radio
Mille et un chênes
Sur le massif forestier de Bouconne, le chêne règne en maître. Si le chêne sessile et le chêne pubescent occupent la grande majorité des surfaces (respectivement 1 386 hectares et 356,52 hectares), cette essence présente une très grande variété ! Chêne pédonculé, chêne rouge d’Amérique, chêne des marais, chêne vert… sont autant d’arbres que l’on retrouve à Bouconne. On peut même croiser quelques chênes-lièges - ceux avec l'écorce desquels on fait les bouchons.
Jean-Pierre Grandet vous emmène dans son coin préféré de la forêt
Un îlot de vieillissement d’environ 6 hectares abrite des chênes âgés de plus de 200 ans. Un vrai plus pour la biodiversité ! D’autres essences sont présentes : frêne oxyphylle, merisier, charme, alisier torminal, tremble, bouleau, robinier, pin sylvestre, pin maritime, pin laricio de corse, châtaignier…
Comme dans toutes les forêts périurbaines, les coupes sont parfois critiquées ou mal comprises. Ce qui choque, c’est de voir le bois entreposé sur le bord des routes. Quand nous avons l’occasion de discuter avec des citoyens, nous expliquons que notre mission n’est pas de détruire ni de saccager la forêt, mais d’assurer son renouvellement. Il est important de préciser qu’il n’y a pas de surexploitation, car nous ne prélevons pas plus que l’accroissement de la forêt.
Jean-Pierre Grandet,
technicien forestier territorial ONF en forêt domaniale de Bouconne.
Côté faune, de nombreuses espèces trouvent à Bouconne une mosaïque de milieux : boisés, ouverts, humides… Quelques rapaces y ont fait leur nid, à l’instar de l’Aigle Botté et du Circaète Jean-le-Blanc.
Un partenariat noué avec l’association Nature en Occitanie (NEO) permet la réalisation de relevés relatifs aux zones humides. Au total, 30 mares ont été recensées à Bouconne. Parmi elles, cinq ont été aménagées avec des clôtures et des panneaux explicatifs. L’occasion de faire une pause au bord de l’une d’elles, pour tenter d’apercevoir quelques-unes des espèces qui y vivent. Grenouille verte, dytique bordé, canard colvert, punaise aquatique, gerris lacustre, libellule anax empereur, rainette méridionale, triton marbré, couleuvres… Ouvrez l’œil !
Trois monuments que vous croiserez en forêt de Bouconne
La stèle François Verdier
Jean Pierre Grandet, forestier de Bouconne, devant le Monument commémoratif dédié à François Verdier, ainsi qu'à "sa compagne de lutte et de souffrance, Jeanne Verdier-Laforgue, déportée". La stèle surgit au cœur de la forêt à l'endroit où François Verdier, chef de la résistance régionale, fut assassiné par la Gestapo le 27 Janvier 1944.
Cette petite tour de brique rouge n’est autre que l’ancêtre du téléphone portable ! Autrefois, elle permettait de communiquer d’une ville à l’autre par des signaux télégraphes. Si cette technique inventée par Claude Chappe au lendemain de la Révolution n’a été utilisée que de 1834 à 1853, le vestige perdure.
Gestion des problèmes sanitaires : des dépérissements ponctuels et disséminés sont observés à Bouconne en répercussion des épisodes de sécheresse des dernières années. Certains individus montrent des signes de faiblesse : moins de feuilles, moins de glands, mais pas de mortalité.