A la faveur de la pluie, les bécassines sourdes s’invitent au sein de la réserve biologique intégrale de Chizé

Les pluviométries exceptionnelles de cet hiver ont transformé les milieux ouverts au sein de la Réserve biologique intégrale (RBI) de Chizé en zone de passage pour les bécassines sourdes. Cette espèce fréquente généralement la végétation épaisse des marais. Une première opération de baguage a permis de dénombrer environ 50 individus.

Deux opérations de comptage et baguage ont eu lieu en mars dans la prairie de Paitout. Elles entrent dans le programme national de baguage des bécassines piloté par l’Office Français pour la Biodiversité (OFB)  et encadré par le Museum national d’Histoire naturelle (plus spécifiquement par le Centre de recherche de biologie des populations d’oiseaux (CRBPO). Ces données de Capture marquage recapture (CMR) ainsi recueillies sont analysées par l’OFB afin d’estimer les paramètres démographiques des populations de bécassines et leurs stratégies de migration.

Lors de la première session 25 Bécassines sourdes et une Bécassine des marais ont été capturées et baguées sur une cinquantaine d’oiseaux estimés. Quinze jours plus tard, lors de la seconde session, 13 bécassines sourdes ont été capturées pour baguage, dont deux déjà baguées précédemment. De nombreux oiseaux étaient probablement déjà partis en migration à la fin mars.

Si les prochains hivers se montrent aussi pluvieux, et que la plaine de Paitout redevient favorable à l’hivernage des bécassines, de nouvelles opérations de CMR seront reprogrammées.

A gauche une Bécassine sourde, à droite une Bécassine des marais - ©Vincent ROCHETEAU / ONF

Appartenant à la famille des Scolopacidés, les bécassines sont des oiseaux migrateurs de l'hémisphère nord. La Bécassine sourde, qui face au danger se plaque au sol – d’où son nom, en est la plus petite espèce. Sa taille représente 2/3 de celle d’une Bécassine des marais : longueur 17 à 20 cm, envergure 30 - 36 cm, poids 50 - 80 g. Habituellement, en dehors de leur période de reproduction, elles fréquentent les zones humides douces ou saumâtres, des marais, des prairies humides, des champs inondés et des zones herbeuses près des mares et des lacs, bien loin de la plaine de Paitout. Elles se différencient des bécassines des marais par leur plus petite taille et leur bec plus court et plus épais. Mais c’est surtout leur manière de rechercher leur nourriture qui les rendent aisément identifiables : elles sondent la boue de manière mécanique avec leur bec, à la recherche de vers.