Le massif forestier de Fontainebleau constitue un site naturel au caractère environnemental exceptionnel. Des pelouses aux landes en passant par les vieux bois ou encore les mares et les tourbières, se côtoient des milieux très variés. Ces conditions écologiques particulières font de ce massif l’un des plus hauts lieux de biodiversité en Europe. Plusieurs statuts réglementaires et environnementaux lui reconnaissent cette richesse tout en le protégeant. C’est le cas avec le réseau européen Natura 2000 dont fait partie, depuis 2004, le massif de Fontainebleau.

Représenté par un ensemble d’espaces naturels, le réseau Natura 2000 s’attache à protéger les habitats comme les espèces animales et végétales rares ou menacées à l’échelle européenne. Il vise aussi une meilleure prise en compte de la biodiversité dans les activités humaines. Son fonctionnement repose sur un document d’objectifs, couramment appelé "Docob". Un comité de pilotage, présidé par le maire de Fontainebleau, Frédéric Valletoux, et réunissant les principaux acteurs locaux (élus, associations, fédérations, scientifiques, forestiers, etc.) valide cette feuille de route qui fixe les grands objectifs tout en précisant les actions favorables à la biodiversité à engager sur le territoire.

Par exemple, les landes et pelouses sèches sur le massif de Fontainebleau s'embroussaillent lorsqu’elles ne sont pas entretenues, alors qu'elles hébergent des oiseaux menacés en Île-de-France, comme la Fauvette Pitchou. Ce petit passereau se reproduit uniquement en milieu non boisé ; sa reproduction est compromise si le milieu se ferme. D’après une étude réalisée en 2019 par les équipes de l’ONF et de l’ANVL, il reste aujourd’hui moins de trente couples avérés sur le massif de Fontainebleau, seul en Île-de-France où l’espèce subsiste toujours. La conservation des landes constitue donc une priorité forte car la survie de cet oiseau en danger en dépend.

Le maintien des zones humides représente aussi un enjeu fort puisqu'elles régressent dans la région. Constituées de mares, marais et tourbières, elles jouent un rôle essentiel dans la préservation et la régulation de la ressource en eau (crue, sécheresse), puis abritent une biodiversité spécifique (amphibiens, libellules…).

Pour la période 2020-2024, l’animation conjointe proposée par l’ANVL et l’ONF entend répondre à cinq missions majeures :

• agir en faveur des habitats et des espèces spécifiques : travaux, chantiers nature, éco pâturage...
• Améliorer les connaissances : études, inventaires et suivis naturalistes ;
• informer et sensibiliser les acteurs locaux (propriétaires, exploitants agricoles et forestiers, communes, associations, usagers…) ;
• évaluer les éventuelles incidences des projets et des événements sur les milieux naturels ;
• gérer l’animation administrative et financière du réseau.

Le caractère emblématique du massif confère aux gestionnaires du site Natura 2000, à ses partenaires (élus, associations) ainsi qu’à l’ensemble des usagers, une responsabilité forte dans la prise en compte des espèces et habitats Natura 2000, mais également de la biodiversité ordinaire.