Branche & Ciné 2021 : toute la sélection
Chimpanzés
De Mark Linfield, Alastair Fothergill.
États-Unis 2012 – 1h18 – Documentaire animalier – Couleur.
À partir de 7 ans.
À travers Oscar, un petit chimpanzé, nous découvrons l'apprentissage de la vie au cœur de la forêt tropicale africaine et suivrons avec humour, émotion et angoisse ses premiers pas dans ce monde hostile.
Ce documentaire Disney Nature a été tourné au cœur du parc forestier national de Taï (classée au patrimoine mondial de l’UNESCO) situé en Côte d’Ivoire (Afrique).
Le Dernier poumon du monde
De Yamina Benguigui.
France 2019 – 0h55 – Documentaire écologique.
Une bombe environnementale a été découverte fin 2017 en Afrique centrale dans le bassin du Congo, au cœur des deux Congos, dans une forêt primaire, grande comme l’Angleterre. Elle se trouve dans la plus grande tourbière du monde qui séquestre plus de trente milliards de tonnes de carbone, émis en Europe et en Amérique du Nord. Si l’équilibre de cet écosystème est rompu, l’équivalent de trois ans d’émission mondiale de gaz à effet de serre pourrait être relâché dans l’atmosphère et faire exploser les compteurs du réchauffement climatique.
Le film retrace la généalogie de cette découverte et de ses conséquences. Le documentaire part à la rencontre des scientifiques et des acteurs de terrain qui ont pris conscience de la nécessité de protéger le bassin forestier, le deuxième poumon du monde, après l’Amazonie. Nous avons une dette à leur égard, car leur action est essentielle à notre survie.
Plus qu’une alerte, ce film est un manifeste : celui des pionniers de l’écologie en Afrique.
L’ancienne ministre française déléguée à la Francophonie a réalisé un documentaire de 55 mn en vue de la sensibilisation autour de la forêt tropicale, deuxième poumon de la planète après l’Amazonie, traversée par le majestueux fleuve Congo long de 4700 km.
Drôles d'oiseaux
De Wayne Thornley.
Afrique du Sud 2013 – 1h23 - Film d’animation – aventure.
A partir 6 ans.
Au cœur de l’Afrique, au bord des majestueuses chutes Victoria, se dresse l’étonnante Cité des Oiseaux, Zambezia, perchée sur un baobab géant. C’est là que se rend Kai, un jeune faucon qui vit isolé avec son père dans la brousse et rêve de connaitre la ville. Débarquant en pleine effervescence des préparatifs de la Fête du printemps, il rencontre entre autres Jed, un oiseau oisif et farceur ainsi que la belle Zoe.
À eux trois, ils vont découvrir que la cité est sous la menace d’une attaque et qu’ils sont les seuls à pouvoir en sauver les habitants.
DUGA, les charognards
De Abdoulaye Dao, Hervé Éric Legani.
Burkina Faso 2019 – 1h31 – Comédie dramatique.
Boromo, au Burkina Faso : quand Rasmané apprend que son ami Pierre est décédé, il se rend chez lui pour aider sa famille à transporter le corps, en vue de l’enterrement, dans son village natal. C’était sans compter les anciens du village qui refusent catégoriquement que leurs terres accueillent un non-croyant pour son dernier voyage. Pour Rasmané, c’est le point de départ d’une odyssée à travers tout le Burkina Faso car il s’avère tout sauf simple de faire enterrer le cadavre d’un homme qui n’était pas baptisé, qui ne portait pas un prénom musulman et qui, de son vivant, n’appartenait à aucune communauté religieuse de son pays.
Que faire d’un corps que personne ne veut inhumer ? Rasmané, ami du défunt, va tout mettre en œuvre pour s’acquitter de cette mission impossible… Dans ce récit drôle et plein de rebondissements, Rasmané, entouré de personnages hauts en couleur, va devoir composer avec les codes sociaux et religieux.
HATARI !
De Howard Hawks.
Avec John Wayne, Elsa Martinelli, Hardy Krüger.
États-Unis 1962 - 2h37min - Aventure, Drame, Romance.
Tanganyika, 1961. Brandy, une jeune femme d’origine française, a pris la succession de son père, chasseur d’animaux sauvages destinés aux zoos du monde entier. Épaulée par John Mercer qui dirige son équipe, la vie aventureuse de Brandy et des autres suit son cours jusqu’à l’arrivée imprévue d’une jolie photographe italienne…
Le film, un classique du cinéma d'aventures, fut entièrement tourné au Arusha National Park au Tanganyika (la partie continentale de l'actuelle Tanzanie).
I am not a witch (Je ne suis pas une sorcière)
De Rungano Nyoni.
Avec Margaret Mulubwa, Henry B.J. Phiri, Nancy Mulilo.
Zambie 2017 – 1h34 – Drame – couleur.
Shula, 9 ans, est accusée de sorcellerie par les habitants de son village et envoyée dans un camp de sorcières. Entourée de femmes bienveillantes, condamnées comme elle par la superstition des hommes, la fillette se croit frappée d’un sortilège : si elle s’enfuit, elle sera maudite et se transformera en chèvre... Mais la petite Shula préfèrera-t-elle vivre prisonnière comme une sorcière ou libre comme une chèvre ?
I Am Not A Witch témoigne d'une terrible réalité, comme l'explique la réalisatrice : "Les camps de sorcières existent en Zambie et en Afrique en général, mais sous des formes très variées. La croyance en l’existence des sorcières est omniprésente et se manifeste sous de nombreux aspects. Mais mon film est un pur conte. Il n’est en aucun cas calqué sur la réalité. Si j’avais fait un film réaliste, j’aurais dû montrer les mauvais traitements et les sévices que ces femmes subissent."
Cette comédie trace un portrait désenchanté des superstitions que subissent certaines femmes en Zambie, et plus particulièrement les jeunes filles. Le film parfois cruel, mais rempli de poésie et de compassion, pose la question de la liberté : quel prix doit-on être prêt à payer pour être libre ? Que faire des règles de la société si elles sont absurdes ?
Keteke
De Peter Sedufia.
Ghana 2019 – 1h38 - Comédie – couleur.
Dans les années 1980 au Ghana, Boi et Atswei attendent un enfant mais ils ratent le seul train hebdomadaire qui les relie à Akete, la ville où Atswei souhaite accoucher. Commence alors une épopée à travers le Ghana rural, pleine de péripéties et de situations cocasses. Un road-movie où le couple joue un contre-la-montre échevelé, drôle et grinçant.
Keteke signifie train en Akan, langue parlée par près de 9 millions de personnes au Ghana et en Côte d’Ivoire. Pour son film s'appuyant sur les aléas du rail ghanéen, le réalisateur Peter Sedufia replonge dans les années 1980, celles de son enfance. Il tourne en dérision les infrastructures défaillantes de son pays, tout en évoquant un sujet sérieux : l’accouchement en milieu rural, qui se révèle être des plus rocambolesques.
KIRIKOU et la sorcière
De Michel Ocelot.
France 1998 – 1h10 – Film d’animation – couleur.
À partir de 3 ans.
Petit mais vaillant, le minuscule Kirikou vient au monde dans un village d'Afrique de l’Ouest. Avant même de sortir du ventre de sa mère, il sait déjà parler ! A peine né, il pose beaucoup de questions et apprend que son village est sous l’emprise de la sorcière Karaba. Cette superbe mais cruelle femme a asséché leur source, volé leur or, et elle fait chaque fois disparaître mystérieusement les hommes qui tentent de la combattre. Mais Kirikou est bien décidé à comprendre pourquoi la sorcière est aussi méchante. Seul, il partira à la rencontre de son grand-père pour trouver des réponses, de l’autre côté de la montagne interdite…
Pour nous livrer cette histoire pleine de charme et surtout d’originalité, Michel Ocelot a tenu à être fidèle à ce continent qu’il aime tant et à le valoriser. On notera par exemple le respect du réalisme de la faune africaine : des pintades, des rats, une huppe, un phacochère, des vipères, ou encore un putois. La flore luxuriante de l’Afrique est également mise en avant grâce à la grande richesse visuelle que nous offrent ces dessins traditionnels, peints sur papier. Les décors, ouvertement inspirés des peintures du Douanier Rousseau et des tapisseries du Moyen-âge, participent au graphisme enchanteur du film. Pour composer la bande originale, Youssou N’Dour n’a utilisé que des instruments traditionnels africains. Sa musique rythme le récit et nous immerge dans cet environnement si particulier.
Lamb
De Yared Zeleke.
Avec Rediat Amare, Indris Mohamed, Surafel Teka.
Éthiopie 2015 – 1h34 – Drame, conte initiatique – Couleur.
À partir de 10 ans.
Ephraïm, un garçon de neuf ans, vit avec sa brebis Chuni dans les terres volcaniques d’Éthiopie. Lorsque sa mère meurt lors d’une famine, son père l‘envoie, accompagné de sa brebis, chez des parents éloignés dans une région plus verte du pays, loin de leur terre natale dévastée par la sécheresse. Dans ce nouvel environnement, Ephraïm a le mal du pays. Son oncle lui ordonne d’abattre sa brebis pour une fête à venir. Il élabore alors un stratagème pour sauver Chuni et retourner chez lui.
Comme l'explique le metteur en scène, Lamb navigue entre le conte et une intrigue réaliste : "Lamb pourrait être un conte : un garçon de 9 ans lutte pour rentrer chez lui en compagnie de sa seule amie, une jeune brebis, il affronte son oncle qui veut le faire travailler avec lui, dans un décor de montagnes étranges et de forêts interdites. Mais l'histoire est profondément réaliste et se déroule dans la rudesse des fermiers éthiopiens. Et si le récit est filmé du point de vue de l'enfant, les thèmes du film sont complexes et nuancés, sans angélisme. Ephraïm a perdu sa mère, il est séparé de son père et de sa région natale. Sa brebis symbolise cette mère disparue et l'exode."
Film présenté à Un Certain regard au Festival de Cannes 2015, Lamb a été tourné dans les hauts-plateaux au Nord de l’Éthiopie.
Makongo
De Elvis Sabin Ngaibino.
République centrafricaine, Argentine 2019 – 1h18 - Film documentaire.
Avec Makongo, le cinéaste centrafricain Elvis Sabin Ngaibino raconte l'histoire d'Albert et André, deux jeunes Pygmées Aka de Mongoumba qui étaient la risée des étudiants à l'école mais luttent désormais contre l'analphabétisme dans leur communauté. Pour en découdre avec ce phénomène d'exclusion, les deux militants cherchent à mettre en place une école itinérante pour éduquer les enfants.
Faute de financements, les deux héros préfèrent vendre des Makongo, ces chenilles comestibles très prisées des Centrafricains, sur le marché plutôt que de se tourner vers les aides de l'État ou des ONG. En s'enfonçant loin dans la brousse et la forêt pour récupérer ces insectes, Albert et André rendent compte de la culture culinaire et des activités commerciales de Bangui.
Minga et la cuillère cassée
De Claye Edou.
Cameroun 2017 – 80 minutes – film d’animation – couleur.
À partir de 6 ans.
Minga, jeune orpheline vit chez sa marâtre Mami Kaba, une femme acariâtre qui n’hésite pas à lui mener la vie dure et la mettra hors de chez elle pour une cuillère cassée pendant la vaisselle quotidienne. Débute alors pour notre petite héroïne, une véritable aventure ponctuée de mélodies, d’amitiés, de doutes et de plein d’autres surprises !
Tout premier long métrage d'animation camerounais, Minga et la cuillère cassée est l'adaptation d'un livre populaire pour enfants qui raconte l'histoire d'une jeune orpheline, chassé de sa maison familiale par sa belle-mère parce qu'elle a cassé une cuillère... Le point de départ pour Minga d'une série d'aventures qui mêlent sorcière et prince.
La miséricorde de la jungle (The Mercy of the Jungle)
De Joël Karekezi.
Avec Marc Zinga, Stéphane Bak, Ibrahim Ahmed dit Pino.
Rwandais, Belge, Français, 2019 (avril) – 1h31 – Drame, guerre – Couleur.
Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs.
1998, région du Kivu, à la frontière entre le Congo et le Rwanda. Alors que la deuxième guerre du Congo fait rage, le sergent Xavier, héros de guerre rwandais, et le jeune soldat Faustin perdent la trace de leur bataillon. Ils se retrouvent alors isolés et sans ressources pour faire face à la jungle la plus vaste, la plus dense, et la plus hostile du continent. Éprouvés par la faim, la soif et la maladie, ils devront faire face à leurs propres tourments, et à ceux d’un territoire ravagé par la violence. Pris en étau par les combats qui font rage tout autour d’eux, ils n’ont d’autre choix que de s’enfoncer dans un enfer vert.
La Miséricorde de la Jungle est un road-movie à pied, à travers la jungle, qui suit les errances de deux soldats que tout oppose, une jeune recrue congolaise et un héros de guerre rwandais, forcés de s’épauler pour échapper aux factions adverses. Au cœur du Kivu, ils combattent dans une guerre floue en plein territoire ennemi, seuls et sans ressources face à l’inextricable jungle congolaise, aussi dense qu’hostile. Affamés, assoiffés, les deux hommes luttent pour conserver leur lucidité, confrontés à la dureté de la jungle, comme à leurs propres démons.
Prix de l'étalon d'or au 26e Fespaco 2019, ce film est inédit en salles.
Notre Dame du Nil
De Atik Rahimi.
Amanda Mugabekazi, Albina Kirenga, Pascal Greggory.
Rwanda 2020 – 1h33 – Drame – Couleur.
Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs !
Rwanda, 1973. Dans le prestigieux institut catholique Notre-Dame du Nil, perché sur une colline, des jeunes filles rwandaises étudient pour devenir l’élite du pays. En passe d’obtenir leur diplôme, elles partagent le même dortoir, les mêmes rêves, les mêmes problématiques d’adolescentes. Mais aux quatre coins du pays comme au sein de l’école grondent des antagonismes profonds, qui changeront à jamais le destin de ces jeunes filles et de tout le pays.
Atiq Rahimi filme d’abord le quotidien de ces adolescentes puis montre, par petites touches, comment l’horreur se mettra en place… Le film est adapté du roman du même nom de Scholastique Mukasonga, publié en 2012 chez Gallimard et salué par le Prix Renaudot.
L'Odyssée de l'African Queen
De John Huston.
Avec Humphrey Bogart et Katharine Hepburn.
Royaume-Uni 1951 – 1h45 – Aventure, guerre, drame – Couleur.
En septembre 1914, Charlie Allnut (Humphrey Bogart) débarque avec son bateau, l’African Queen, dans un village d’Afrique équatoriale. Il y retrouve le révérend Sawyer et sa sœur, Rose (Katharine Hepburn). La guerre éclate et le village est attaqué par les troupes allemandes. Blessé lors de l’assaut, le révérend décède quelques jours plus tard. Charlie revient chercher Rose pour embarquer sur l’African Queen. Rapidement, Rose concocte un plan visant à détruire un navire allemand basé sur le lac Victoria. Peu enclin à suivre cette idée, Charlie tente de s’y opposer. L’aventure peut alors commencer...
Le film a été tourné en partie en Ouganda et dans l’épaisse jungle de la République Démocratique du Congo (alors Congo belge sur la rivière Ruiki.
The Great Green Wall
De Jared P. Scott.
Avec Inna Modja.
Royaume-Uni 2019 - 92 minutes – documentaire.
The Great Green Wall est le projet ambitieux de faire pousser un mur d’arbres de 8 000 km s’étendant du Sénégal à l’Ethiopie. Cette ceinture doit lutter contre la désertification progressive de la région due aux changements climatiques mais également éviter les conflits croissants et les migrations massives. Une fois terminé, le mur sera la plus grande structure vivante sur Terre - 3 fois la longueur de la Grande Barrière de Corail !
La musicienne malienne Inna Modja nous accompagne dans ce voyage musico-écologique le long de cette grande muraille verte et nous aide à comprendre ce qui n’est plus uniquement un enjeu africain mais mondial !
Tales of Africa
De Djilali Beskri.
Mali, Cameroun, Sénégal, Bénin, Burkina Faso, Congo RDC 2016 – Série d’animations – 1h27 (6 x13 minutes) - Couleur.
Orchestré par Djilali Beskri en 2016, Tales of Africa rassemble six courts-métrages de 13 minutes chacun, réalisés par de jeunes cinéastes et dessinateurs africains. Du Congo RDC au Cameroun en passant par le Bénin, le Burkina Faso, le Mali et le Sénégal, le personnage principal du vieux sage Papa Nzenu promène sa canne et son habit blanc à travers plusieurs villes d’Afrique. Dans la tradition du griot, Papa Nzenu raconte aux passants ses histoires en musique, et diffuse ses valeurs : garder espoir, respecter la parole donnée, valoriser le mérite … Tales of Africa est le premier volet d’une série panafricaine en devenir.
Le chasseur et l’antilope de Narcisse Youmbi (Cameroun, 15min)
Il y a très longtemps, au Cameroun, un chasseur pauvre ne trouvait plus de gibier. Sa rencontre avec une antilope blessée changea alors le cours de sa vie et scella leurs destins.
Les trois vérités de Louisa Beskri et Wakili Adehan (Bénin,14min)
Un soir de tempête, un homme très malade charge son fils d'une mission : rembourser toutes leurs dettes, puis revenir à son chevet. Il lui alors dira trois vérités que lui seul détient. Mais quand le fils rentre à la maison, hélas, il est trop tard...
Malika et la sorcière de Nabaloum Boureima (Burkina Faso, 15 min)
Malika, une fillette de d’une douzaine d’années très futée, s’obstine à accompagner ses aînées à une fête. Envers et contre tous, sa présence va s’avérer très bénéfique pour les grands.
Shamazulu de Jérémie Nsingui (Congo RDC, 12min)
Shamazulu vient de se marier avec l'homme de ses rêves. Malheureusement, elle est complexée : elle a un très gros nez. Le soir de son mariage, un génie apparaît et lui propose de changer son nez, contre une promesse : ne jamais abandonner son mari.
The Last of Us
De Ala Eddine Slim.
Tunisie 2018 – 1h34 – Drame – Couleur.
Ce film sans paroles d’Ala Eddine Slim suit « l’évaporation » d’un homme en forêt. Une forêt sauvage, sans autre humain que le héros, N (Fathi Akkari), dont la couche de fourrures sur les épaules permet d’imaginer le nombre de bêtes mangées, et le temps passé à survivre en milieu hostile.
Dans la forêt, le héros devient un mutant, peut-être un homme mort en devenir, comme le Dead Man (1995), de Jim Jarmusch. La silhouette de N s’épaissit à son tour sous le poids des peaux d’animaux. La nuit, il a pour compagnon la lune, qui le suit à chacun de ses pas et fait entrer avec une naïveté assumée l’usage de la magie au cinéma.
N n’a pas choisi de vivre ici, à l’inverse de l’auteur de Walden ou la Vie dans les bois (1854), récit autobiographique de l’Américain Henry David Thoreau dans sa cabane, et ouvrage fondateur de la pensée écologique. Mais il fait corps avec la nature et ses bruits nocturnes dont certains signalent un danger imminent : les loups. Le cinéaste ne s’appesantit pas sur la métaphore de l’homme qui est un loup pour l’homme. Mais on comprend où il veut en venir. Où est-il encore possible d’habiter ?
Yeelen (La lumière)
De Souleymane Cissé.
Mali 1987 – 1h47 – Drame, fantastique – Couleur.
Prix du jury au Festival de Cannes 1987, Yeleen raconte l’histoire de Nianankoro, un jeune garçon qui doit être initié au savoir de ses ancêtres. Son père, défié dans son autorité, s’y refuse et menace de le tuer. L’enfant, sur le conseil de sa mère, part alors dans le désert et surmonte une série de périls avant d’être accueilli par un oncle qui lui permettra de devenir adulte. Le jeune homme traverse ainsi le Mali et ses régions variées. Au cours du voyage, il rencontre l’amour et acquiert peu à peu les éléments de la connaissance ultime. Mais il lui faut confronter ses nouveaux pouvoirs à ceux de son père.