Ouvertes, libres d'accès, gratuites... De prime abord, certains promeneurs pourraient penser que les forêts appartiennent à tout le monde. Pourtant, elles ont toutes à un propriétaire. Il peut s'agir d'un particulier, d'une collectivité locale, ou de l'État.
La forêt privée
Les trois-quarts de la forêt française métropolitaine (12,6 millions d'hectares) sont des propriétés privées, selon l'inventaire forestier 2017 de l'IGN. Cela signifie que des particuliers gèrent eux-mêmes leur forêt, mais cela constitue rarement leur activité principale. De plus, elle est fortement morcelée.
La forêt publique
La forêt publique, gérée par l'ONF, représente un quart des forêts métropolitaines. Elle se répartit entre les forêts domaniales (1,5 million d'hectares), qui appartiennent à l’État, et les autres forêts publiques (2,7 millions d'hectares), essentiellement des forêts communales, qui appartiennent aux collectivités locales. Les forestiers de l'ONF veillent au quotidien à l'entretien, au développement et au renouvellement de ces espaces. Leur gestion permet de concilier trois objectifs indissociables : répondre aux besoins des hommes grâce à la production et à la récolte de bois, préserver l'environnement et accueillir le public. En France, près de 700 millions de visites sont enregistrées chaque année en forêt. Des espaces plébiscités qui constituent le 2e espace naturel préféré des Français, juste derrière la campagne.
Les forêts des cinq départements et régions d’Outre-mer (Guyane, Guadeloupe, Martinique, Mayotte et La Réunion) couvrent 8,7 millions d'hectares. La forêt tropicale guyanaise représente à elle seule 7,5 millions d'hectares, soit 85% du département.
Dans l'ouest de la France, la part de forêts privée est nettement plus élevée que la moyenne nationale et dépasse 90% pour les régions Nouvelle-Aquitaine, Pays de la Loire et Bretagne. La région Grand-Est est la seule région où la forêt privée est minoritaire (44%).
Comment s’est fait historiquement le découpage public/privé de la forêt ?
Le morcellement des forêts privées (3,5 millions de propriétaires) résulte du partage des héritages permis par le code civil napoléonien.
En métropole, les forêts domaniales ont généralement des origines anciennes : forêts royales, de chasses et de rentes, du clergé, ou anciens domaines de chasse ou seigneuriaux, souvent héritées de biens saisis à l'époque de la Révolution. Il existe quelques exceptions dans l'Est et le Nord du pays. Certaines forêts ont été reconstituées après la Première Guerre mondiale sur d'anciens champs, forts et villages.