Le 19 novembre 2019, la première réunion du consortium ForManRisk s'est tenue à Saragosse, en Espagne. Son but : développer des outils de gestion forestière modernes et partagés. Comment ? Par la mise en place notamment d'un réseau de forêts pilotes et de chantiers "démonstrateurs" dans le sud de l'Europe.
Les vingt partenaires du projet, chapeautés par l'ONF, ont ainsi identifié un réseau international de forêts pilotes, afin d'y expérimenter des techniques de gestion face aux changements climatiques. A terme, cet axe fort du projet permettra d'expérimenter de nouvelles techniques de régénération et d'acquérir une meilleure gestion du risque, tout en sensibilisant les acteurs locaux.
Ce projet s'inscrit dans le cadre du programme Interreg Sudoe financé par l'Union Européenne. Il durera 37 mois du 1er octobre 2019 au 30 septembre 2022, selon le site officiel. Ce programme vise à renforcer la cohésion territoriale en Europe en réduisant les disparités économiques et sociales existant entre les différentes régions.
Les écosystèmes forestiers du sud de l’Europe doivent aborder la régénération des forêts dans un contexte de feux et d'épisodes répétés de sécheresse. Il est nécessaire de réfléchir à la mise en place de stratégies de gestion partagées pour améliorer la résistance, mais aussi la résilience des écosystèmes forestiers. C’est de cette nécessité qu’est né le projet de mise en réseau d’un échantillon représentatif de massifs forestiers à forts enjeux dans le sud de l’Europe.
Les objectifs du projet ForManRisk :
- Croiser recherches fondamentales et gestions opérationnelles, afin d'établir des solutions adaptées aux territoires et directement utilisables par la profession ;
- Travailler, à l’échelle SUDOE (Sud-Ouest Européen), sur un échantillon représentatif de massifs forestiers sensibles aux impacts du changement climatique ;
- Mutualiser les compétences et savoir-faire, afin de créer des modèles de gestion forestière optimaux ;
- Développer des outils en ligne pour gérer le risque incendie par la planification des actes de gestion préventifs, tout en améliorant la coordination et l’efficacité des opérations ;
- Communiquer : sensibiliser et impliquer les acteurs institutionnels et la population civile sur les risques naturels.
Voici la liste des bénéficiaires du projet selon le site officiel :
- Institut Méditerranéen du Liège ;
- l'Institut National de la Recherche Agronomique UMR1202, BIOGECO ;
- Gistree, Sistemas de Informação Geográfica, Floresta e Ambiente, Lda. ;
- Sociedad Aragonesa de Gestión Agroambiental Gobierno de Aragón Sarga Gobierno de Aragón ;
- Consorci Centre de Ciència i Tecnologia Forestal de Catalunya ;
- Universidade de Trás-os-montes e Alto Douro ;
- Centro de Investigação e de Tecnologias Agroambientais e Biológicas (CITAB)
- Asociación Forestal de Galicia ;
- Diputación de Ávila Área de asuntos europeos, energía, promoción y turismo.
Le saviez-vous ?
L'ONF est l'un des rares acteurs dont le projet est axé sur l’impact du changement climatique sur la forêt en région Nouvelle-Aquitaine. Son expertise et son savoir-faire dans ce domaine ont su en faire un acteur d’expérience et de chef de file aux côtés des partenaires espagnols et portugais.
L'INRAE, mobilisée sur les questions de sécheresse
Pour l'étude du phénomène de sécheresse, l'INRAE, partenaire du projet, a pour mission de réaliser des analyses de cavitation avec l'appareil développé par l'INRA de Bordeaux : le « Cavitron ».
En effet, d'après les études de Delzon et Cochard (2014), on peut remarquer un dysfonctionnement physiologique majeur chez les arbres lors d'un stress hydrique intense : la cavitation. Cet évènement conduit à l'embolie des vaisseaux conducteurs de sève ascendante en raison d'une bulle d'air qui vient rompre la colonne d'eau et rend ainsi l'appareil vasculaire impropre au transport de la sève. La cavitation se produit lors d'épisodes de sécheresse sévère et conduit à la mort des arbres lorsqu'elle atteint des taux importants.
C'est dans ce cadre-là que des premiers prélèvements de branches de Pin maritime ont été effectués par les partenaires espagnols et portugais en mai dernier. L'INRAE analyse en ce moment dans ses laboratoires la résistance à l'embolie de ces branches. Les échantillons conservés en chambre froide sont préparés tour à tour pour être centrifugés dans le Cavitron.
Une fois les analyses terminées, ce sont les forêts pilotes françaises situées en Nouvelle-Aquitaine qui seront étudiées.
Pour plus de renseignements :
Fabrice SIN
Adjoint au directeur d'agence et chef du service forêt
Office National des Forêts - Agence Landes Nord Aquitaine
9 rue Raymond Manaud
Tél. 07 61 41 49 89