Quelle est l'influence de l'été sur l'arbre ?
Paré de nouvelles pousses et de toutes ses feuilles, l’arbre met à profit la saison estivale. Qu'y fait-il ? Il accumule des réserves afin de mieux résister à l’hiver. L’été, il prépare déjà l’année suivante ! Durant trois mois, de juin à août, la forêt connaît une période de croissance effrénée. Certains arbres, comme les jeunes trembles, croissent à la vitesse du maïs, à raison de deux centimètres par jour.
Les arbres se livrent une chaude compétition ! Ceux qui le peuvent s’élancent en hauteur. D’autres se répandent en massifs, occupant la plus grande surface possible. Dès qu’un espace se libère à la suite d’une coupe, d’un incendie ou d’un manque de culture, les espèces s’y précipitent à graines perdues et tentent de s’approprier les lieux. Si une espèce montre un signe de faiblesse, une autre prend aussitôt sa place.
Les feuilles se déploient rapidement au printemps. Elles captent l’énergie de l’arbre, la transforment. Les feuilles sont actives tout l’été en fabriquant du sucre. Elles captent l’énergie du soleil et la transforment en énergie chimique.
Cette énergie chimique va servir à transformer en sucres les minéraux et l’eau que les racines ont captés. Ces sucres sont ensuite transportés dans l’arbre tout entier, le tronc, les racines, les branches et les fruits pour fabriquer des tissus ou des réserves.
Les feuilles, poumons de l'arbre
Les feuilles sont aussi les poumons de l’arbre. L’air pénètre dans l’arbre par de petites ouvertures sous la feuille, nommées "stomates". Que se passe-t-il durant l'été à leur niveau ? Il faut le savoir : une période de sécheresse provoque la fermeture des stomates afin de limiter la transpiration. Ce qui veut dire qu'il n’y a plus d’entrée de CO2 et plus de photosynthèse : la croissance s’arrête ! Pour entretenir ses cellules, l’arbre doit puiser dans ses réserves alors qu’il devrait en constituer pour l’hiver.
Quand les stomates sont fermés, l’arbre est en survie. Si la sécheresse persiste, il continue à se déshydrater à un rythme plus lent, mais continu. Les feuilles peuvent griller au soleil. Quand la sécheresse est sévère, il apparaît des phénomènes d’embolie gazeuse. Les feuilles ne reçoivent plus de sève et se dessèchent. Elles tombent, flétries, mais restent souvent vertes.
La canicule provoque une dégradation de la chlorophylle, d’où l’apparition de jaunissements et rougissements sur le feuillage. L’arbre survit tant qu’il reste des bourgeons vivants et que son système racinaire n’est pas desséché. La perte des feuilles entraîne toutefois un déficit d’accumulation des réserves.
Les cellules de bois
Au printemps, on appelle "bois initial" le bois qui est produit. Alors qu’arrive l’été, il y a un ralentissement de croissance car il y a moins d’eau dans le sol. Les cellules de bois qui sont alors produites sont plus petites et moins nombreuses. Le bois produit à ce moment-là s’appelle "bois final".
À la fin de l’été, l’arbre ne produit plus de cellules de bois. Il préfère mettre son énergie à se faire des réserves et à produire des bourgeons. Le bois final et le bois initial sont de couleurs différentes. Grâce à ces deux coloris, on distingue les anneaux de croissance. Chaque année, l’arbre produit un anneau de bois, ou un "cerne" : on peut donc connaître l’âge d’un arbre en comptant ces anneaux !
Le saviez-vous ? 3 informations insolites...
- On dénombre entre cinq et neuf hectares de feuilles pour un hectare de forêt feuillue tempérée.
- La surface d’une feuille est de l’ordre de quinze à vingt cm2 pour le tilleul, le charme ou le hêtre. Elle est de trente cm2 pour les chênes et peut atteindre soixante-dix cm2 pour le châtaignier.
- Pour un hectare de forêt, il faut compter entre trente à quarante-cinq millions de feuilles.