L'écorce, une protection vitale
L'écorce, c'est la peau de protection de l'arbre. Ce manteau, épais de quelques millimètres à plusieurs centimètres selon les espèces, est vital. Il a pour rôle de protéger la sève qui circule juste derrière et le bois tendre, qui est la partie vivante de l'arbre. C'est pourquoi une simple entaille dans cette précieuse écorce peut endommager l'arbre!
Que dit-elle de l'arbre ?
Son âge : si l'écorce est fine et bien lisse, l'arbre est tout jeune. En revanche, si elle est épaisse et craquelée, il s'agit d'un "ancien" !
Son essence : l'écorce, c'est comme l'empreinte digitale : chaque essence à la sienne !
Son environnement : si le tronc est couvert de mousse et de lichen (symbiose d'un champignon et d'une algue), l'arbre se trouve dans une zone humide ou à l'abri des courants d'air.
Sa santé : si l'arbre a une boursouflure ovale, appelée « œil », c'est la cicatrice d'une blessure ou d'une branche qui a été cassée. Si l'écorce se détache, la sève ne circule plus.
Qui sont ses ennemis ?
Les insectes : certains raffolent du bois ! Ils se faufilent sous l'écorce et creusent des galeries pour aller pondre leurs œufs qui donnent des larves. Si l'invasion est trop forte, l'arbre peut y succomber.
Les champignons : ils décomposent le bois.
Les cerfs affamés : quand l'hiver est dur, ils croquent dans l'écorce des arbres.
Les pics : ces oiseaux cherchent des larves sous l'écorce ou simplement de la sève.
Le grand froid : si l'arbre gèle, le bois intérieur se fend, l'écorce va rester marquée d'une grande fente sur toute sa longueur.
"Parfois épaisse de plus de dix centimètres sur le Séquoi gigantea, l'écorce de l'arbre n'est pourtant pas toujours une barrière suffisante pour absorber les agressions extérieures. Certaines espèces (hêtre, tilleul, érable ou tulipier) présentent dans leur premier stade de développement une écorce très fine, sensible aux blessures physiques et aux variations de température. Lors de la plantation, les pépiniéristes placent les jeunes plants selon la même orientation qu'ils occupaient en pépinière ; à défaut, l'écorce nouvellement orientée et exposée au soleil risque de souffrir de brûlures importantes entraînant parfois une destruction irréversible de ses cellules en profondeur, et à terme le dépérissement du jeune baliveau¹.
Pour leur donner toutes les chances de résister à ces agressions climatiques, on protège les jeunes plantations ornementales avec des gaines en canisse accolées au tronc pendant les premières années d'implantation afin de donner à l'arbre le temps de s'adapter au climat local. »
¹ : Jeune arbre jugé par le sylviculteur assez droit et vigoureux pour devenir un bel arbre d'avenir.