En forêt de Fontainebleau : contre les déchets, l’union fait la force

En forêt domaniale de Fontainebleau (Seine-et-Marne), la lutte contre les déchets est une action quotidienne sur le terrain. Ces dernières années, les coûts liés à leur gestion atteignent un niveau tel qu’ils excèdent les seules capacités financières de l’ONF.

Aux grands maux, les grands remèdes. Pour faire face à la recrudescence des dépôts et à l’accumulation des déchets en forêt de Fontainebleau, un groupe de travail a réuni, depuis deux ans aux côtés de l’ONF, les principaux acteurs du territoire : Amis de la Forêt de Fontainebleau, SMICTOM de la région de Fontainebleau, SMITOM Lombric, réserve de Biosphère de Fontainebleau Gâtinais et plusieurs associations d’usagers (ASABEPI, COSIROC, Sylvains Randonneurs…). Ce projet a été initié par la communauté d’agglomérations du Pays de Fontainebleau (CAPF). En 2019, ce travail colossal a abouti à la signature d’une charte : "Propreté forêt et lisière".

Le massif de Fontainebleau Forêt d'Exception® se doit de placer la lutte contre les déchets en forêt comme axe d’action majeur. C’est ainsi qu’en décembre 2019 le département de Seine-et-Marne a rejoint cette démarche collective et innovante. Pour son président, Patrick Septiers, ce partenariat "doit permettre de répondre à un problème commun qui nous concerne tous. Il offre de nouvelles perspectives et entend mutualiser les moyens tant techniques que financiers".

Signature du partenariat avec le Département de Seine-et-Marne en 2019. - ©ONF

La charte "Propreté forêt et lisière" se dote de plusieurs outils s’appuyant sur cinq domaines d’action : surveillance, optimisation des collectes, communication, détection et répression. L’ONF bénéficie du soutien du SMICTOM de la région de Fontainebleau, qui se charge de collecter une partie des dépôts sauvages en forêt.

Par exemple, en août dernier, un dépôt de 50 m³ de déchets, déposés en forêt, a pu être retiré et traité en seulement 2 jours grâce à leurs équipes. C’est une avancée significative qui facilite la prise en charge des dépôts, tout en partageant les dépenses.

S'unir face aux dépôts sauvages

Parce qu’il est difficile de prendre les contrevenants sur le fait, et impossible de poster un forestier derrière chaque arbre, renforcer la répression fait également partie des axes majeurs. Pour cela, l’ONF déploie de nouveaux pièges photographiques : il en existe une soixantaine aujourd’hui sur le massif de Fontainebleau. Installé depuis 2015, le dispositif repose sur la bonne coopération entre l’ONF, les procureurs, la DRAAF (Direction Régionale de l'Agriculture et de la Forêt) ainsi que les services de gendarmerie et de police. Au dernier trimestre 2019, 21 procédures ont ainsi été traitées. Les amendes, ajoutées aux remboursements des préjudices subis par l’ONF, pourront s’élever à une peine maximale de 9.000 euros.

L’effort et la mobilisation de tous les partenaires commencent donc à porter leurs fruits : "c'est une bonne nouvelle car nous ne sommes désormais plus seuls à mener la lutte contre les déchets", témoigne Pierre-Edouard Guillain, directeur de l'agence Ile-de-France Est de l'ONF.

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