A Fontainebleau, les fouilles archéologiques de la butte Saint-Louis se poursuivent
Du 20 au 31 juillet, puis du 19 au 30 octobre 2020, quinze archéologues et étudiants en archéologie s’affaireront à fouiller le sol de la butte Saint-Louis en forêt de Fontainebleau. Les zones d’inhumations avaient déjà été identifiées l’année dernière. L'objectif est de continuer les recherches sur la chapelle pour en reconstituer l'histoire.
Même si beaucoup d’écrits existent sur les ermitages, leurs vestiges s’étudient peu en France. Raison pour laquelle ce chantier s’inscrit dans un vaste programme triennal démarré en 2019. Jusqu’en 2021, les coups de pelles, pioches et truelles rythmeront ce lieu à la même période. Chaque centimètre carré étudié dévoilera son lot de découverte sur l’architecture du bâtiment, sa vie sociale comme sa datation. Les éléments trouvés seront relevés, photographiés puis numérotés. Les archéologues les étudieront ensuite afin d’établir l’histoire du lieu.
A la fin du programme, les résultats feront l’objet d’un rapport public. L’ONF adaptera alors des mesures protégeant ce patrimoine archéologique, tout en engageant une réflexion avec ses partenaires pour le valoriser.
La légende de la butte Saint-Louis
Au premier regard, le lieu ne révèle pas ses secrets. Perchée à 119 mètres de hauteur, au coeur de la forêt de Fontainebleau, la butte Saint-Louis cache les ruines d’un ermitage médiéval. La légende dit que le roi Saint-Louis, à la suite d’une attaque de brigands, serait monté sur ce point culminant pour appeler les secours. Sauvé, il aurait construit cet édifice remerciant Dieu de son aide. Huit siècles plus tard, la légende perdure. La butte a pris le nom de l’illustre roi de France mais le mystère reste entier.
Un site occupé bien avant Saint-Louis
Les investigations réalisées en 2019 révèlent trois états de la chapelle. Les premiers résultats indiquent une occupation complexe du lieu. "Des datations au radiocarbone effectuées sur des charbons présents dans les murs de l’ancienne nef révèlent qu’ils datent de la fin du IXe, voire début du XIe siècle", décrit Sophie David, chargée du projet et archéologue de l’ONF. Une trouvaille qui apporte de nouvelles précisions sur l'histoire de la chapelle. La fondation de cet édifice remonterait plutôt à l’an mille, soit bien avant Saint-Louis.
A cela s’ajoute l’existence de 3 secteurs d’inhumations : devant l’entrée de la chapelle, dedans et à l’extérieur le long du choeur. "Nous avons retrouvé des sépultures très anciennes remontant entre le XIIe et le XVIIe siècle", précise Sophie David. Au total, les ossements d’au moins 12 individus ont été identifiés. Six sépultures restent encore à étudier plus précisément. Les recherches prévues cet été se concentreront sur les zones d’inhumations.
Des fouilles interdites au public
Pour des raisons de sécurité, l’accès au site est interdit au public. Pendant toute la durée des fouilles archéologiques, le sentier de promenade bleu n°12 se trouve temporairement dévié. Afin d’éviter le passage du public à l’intérieur de la zone concernée, une clôture a été mise en place.