Réserve biologique de la Confluence Ill-Rhin : continuité et évolution d'un espace protégé
De 1994 à 2018 : 14 ans d'évolution
En 1994, une réserve biologique a été créée en forêt communale de La Wantzenau, au nord de Strasbourg, entre les deux grandes rivières alsaciennes : le Rhin et l'Ill. Une première fois agrandie en 2004, la réserve vient de l'être de nouveau. Ce projet, et son plan de gestion, a reçu l'avis favorable à l'unanimité du Conseil national de la protection de la nature.
A la forêt communale de La Wantzenau, qui reste majoritaire (70 ha), s'est ajoutée la totalité (33 ha) de la petite forêt domaniale de Honau, qui lui est contigüe le long du Rhin. L'ensemble est dorénavant dénommé Réserve biologique de la Confluence Ill-Rhin, en référence à cette situation géomorphologique et écologique unique. La réserve est en effet soumise à la double influence du Rhin, fleuve alpin aux hautes eaux estivales, bien que considérablement modifié par les travaux d'endiguement puis de canalisation étalés du début du XIXe siècle aux années 1970, et de l'Ill, rivière vosgienne aux crues hivernales ou printanières.
La réserve de la Confluence Ill-Rhin est constituée de 43 ha de réserve biologique intégrale (RBI) et de 60 ha de réserve biologique dirigée (RBD). Dans cette dernière, les interventions sont strictement limitées au dégagement des rares chênes (héritage de l'ancien traitement en taillis-sous-futaie, soumis à une forte concurrence d'autres essences), à l'entretien des saules têtards, de roselières, ainsi que de petits cours d'eau intraforestiers, les giessen, qui avaient bénéficié de remarquables travaux de restauration au début des années 2000 dans le cadre du projet Life "Rhin vivant".
Un conservatoire des forêts du bord du Rhin
Milieu remarquable, malgré la forte action de l'homme par le passé comme dans l'ensemble des forêts rhénanes, la réserve biologique de la Confluence Ill-Rhin a aussi connu la quasi-élimination des ormes par la graphiose. Elle se trouve maintenant confrontée aux effets redoutables de la chalarose du Frêne. S'y ajoute l'impact très préoccupant de la surpopulation de sangliers, problème actuellement général en Alsace.
Quelles que soient les futures évolutions - l'Erable sycomore semble la nouvelle essence indigène d'avenir - la réserve devrait rester constamment précieuse comme observatoire de la dynamique forestière spontanée. C'est aussi un conservatoire d'une biodiversité remarquable, allant de la riche entomofaune des bois morts (première observation en France du coléoptère Cucujus cinnaberinus) jusqu'à une avifaune très variée, sans oublier à la base la très grande variété d'essences de la forêt alluviale.
Quelles que soient les futures évolutions - l'Erable sycomore semble la nouvelle essence indigène d'avenir - la réserve devrait rester constamment précieuse comme observatoire de la dynamique forestière spontanée. C'est aussi un conservatoire d'une biodiversité remarquable, allant de la riche entomofaune des bois morts (première observation en France du coléoptère Cucujus cinnaberinus) jusqu'à une avifaune très variée, sans oublier à la base la très grande variété d'essences de la forêt alluviale.