Houx, gui, fragon... Les bonnes pratiques pour cueillir ces végétaux utiles à la biodiversité forestière
En cette saison, trois plantes emblématiques sont régulièrement ramassées en forêt : le houx, le gui et le fragon. Ces plantes sauvages fleurent bon les fêtes de fin d'année. Le houx, par exemple, garni de ces fameuses baies rouge vif dont raffolent certains oiseaux dont les merles, sert à confectionner des couronnes, bouquets et autres décorations. Son feuillage persistant teinté d’un vert brillant semble être également très apprécié.
Cueillir fait partie des plaisirs simples en forêt, souvent partagés en famille. Un moment agréable offrant à chacun la possibilité de se promener dans la nature. Malheureusement, les forêts connaissent aujourd’hui des ramassages intensifs de ces végétaux. Avant Noël, les collectes illégales destinées à la commercialisation sont fréquentes.
Contribuant à la l’identité paysagère des forêts, ces plantes sauvages favorisent la diversité biologique des forêts. Pour préserver cette valeur écologique, l’ONF appelle à une cueillette raisonnée, respectueuse de l’environnement.
Le houx, l’ami des oiseaux et de la biodiversité
Petit arbre de 2 à 10 mètres de haut, le houx pousse lentement et peut vivre jusqu'à 300 ans ! Son écorce est lisse, noirâtre, finement crevassée. Ses feuilles luisantes sont coriaces et épineuses pour mieux se protéger et abriter les animaux qui se cachent des prédateurs. De mai à juin fleurissent des petites fleurs blanches qui donnent lieu plus tard à des fruits rouges bien connus, les drupes (qui ont un noyau au cœur duquel se cachent les graines, au contraire des baies qui ont des pépins).
Attention, ses baies rouges sont toxiques pour l'homme alors que les oiseaux en raffolent !
L'ONF met en garde les auteurs de cueillettes abusives
Le Code forestier interdit tout prélèvement en forêt sans accord du propriétaire. Que les forêts soient privées ou publiques, leurs fruits et produits appartiennent aux propriétaires.
Dans les forêts publiques, l’ONF tolère un ramassage à "caractère familial". Celui-ci ne doit pas dépasser l’équivalent d’une poignée par personne. Les agents de l’ONF veilleront, cet hiver, à faire respecter cette recommandation. A l'image du massif de Fontainebleau, où ces prochains jours, ils effectueront des contrôles avec l’Office français de la biodiversité (OFB).
Les prélèvements trop volumineux peuvent faire l’objet d’une amende, voire de sanctions pénales.
Dans plusieurs départements, l’Ilex Aquifolium (houx commun) et le Ruscus Aculeatus (petit-houx) représentent des espèces végétales protégées. L’interdiction de cueillette peut donc faire l’objet d’arrêtés préfectoraux spécifiques.
La vente de houx sauvage est proscrite sur les marchés. Le commerçant doit prouver que le houx mis en vente provient bien d’une culture et pas de la forêt, comme ci-dessous.
Le saviez-vous ? Couper son sapin de Noël, une mauvaise idée.
- La recherche d'un beau sapin de Noël pourrait donner l'idée à certains d'aller le chercher directement en forêt. Jouer aux apprentis bûcherons en rapportant son sapin de Noël après une balade forestière n'est pas une bonne idée. Couper un arbre en forêt sans autorisation s'apparente tout simplement à du vol. L’interdiction s’applique aussi pour le prélèvement des branches ou des morceaux de bois mort gisant sur le sol.
- C'est une infraction. Un particulier surpris en train de couper un conifère se verra confisquer son matériel avec en prime une amende pouvant aller jusqu’à 1 500 euros, voire plus selon les situations (articles R163-1 et L 163-7 du code forestier). Le jeu n’en vaut donc pas la chandelle !
- Toutes ces mesures permettent la protection du patrimoine forestier dont il convient de préserver la richesse écologique.
Où acheter son sapin de Noël ?
- Pour son sapin de Noël, mieux vaut aller se fournir chez les vendeurs agréés (jardineries, fleuristes, grandes surfaces par exemple), qui commercialisent des sapins issus de cultures spécifiques.
- La très grande majorité d'entre eux provient de productions agricoles respectant un cahier des charges précis et non des forêts. La production française se situe principalement dans le Morvan, la Corrèze, le Limousin, le Jura et les Ardennes.
- Les espèces les plus vendues sont le Sapin Nordmann dont les aiguilles tiennent plus longtemps, et le traditionnel Épicéa, aux aiguilles plus fragiles mais au parfum plus prononcé. Nordmann ou Épicéa, les Français en ont acheté près de 6 millions en 2021 (source France AgriMer)