La réserve biologique intégrale de Chizé : la coopération pour tradition

L’histoire de la réserve est jalonnée de partenariat pour mieux la connaître, plusieurs projets scientifiques sont venus compléter les études sur la dynamique des populations de chevreuils et de sangliers résidant au sein de l’îlot clôturé. Ces premiers suivis montrent l’intérêt de mieux comprendre l’écosystème forestier dans son ensemble. On dénombre désormais plus d’une dizaine de programmes de recherche.

Des nouvelles études pour mieux comprendre la relation entre l’offre alimentaire, la faune, les insectes face au changement climatique

Les nombreux suivis ont permis, au cours du temps, la collaboration entre des laboratoires du Centre national de la recherche scientifique, tels que le Centre d’études biologiques de Chizé (CEBC), le laboratoire de La Rochelle Université, et le Laboratoire de biométrie et biologie évolutive de l’Université Claude Bernard Lyon 1, et d’autres établissement publics, tels que l’Office français pour la biodiversité, l’Office national des forêts, et VetAgroSup. Ces collaborations ont mené fin 2022 à la signature d’une convention de coopération ayant pour objectif de faciliter la continuité des suivis existants et la mise en place de nouveaux suivis permettant l’étude des relations alimentaires et des dynamiques des communautés animales et végétales en forêt. Cela permettra d’évaluer les effets des changements globaux sur la dynamique de l’écosystème forestier, un enjeu fort pour la France dont un tiers de la superficie est couverte de forêts dont la valeur écologique, patrimoniale et économique est élevée.

Les programmes de recherche en cours étudient la dynamique d’évolution des peuplements âgés, la diversité des oiseaux chanteurs et des insectes, la reproduction des rapaces, la dynamique de population des reptiles et des tourterelles, ou encore la répartition géographique de petits mammifères comme les mulots et campagnols.

Depuis la signature de la convention de nouveaux suivis  sont venus compléter le dispositif, avec la mise en place :

  • d’un suivi nocturne du Loir gris, petit rongeur habitant les forêts de feuillus et facilement identifiable par son cri nocturne caractéristique;
  • l’échantillonnage des communautés d’insectes du sol, espèces indispensables au bon fonctionnement de l’écosystème forestier par leur rôle dans le recyclage du bois mort et le renouvellement du sol
  • la poursuite de l’étude du fonctionnement de l’écosystème forestier, notamment par la quantification, à l’aide de paniers suspendus, de la floraison et de la fructification des chênes et des hêtres. Ce programme permet de compléter une étude démarrée en 2015.
  • et  l’étude des communautés de petits mammifères, espèces clefs des réseaux trophiques forestiers, autrement dit l'étude de la chaîne alimentaire forestière.
Dispositifs de paniers suspendus pour étudier la fructification - ©Alexandre AIROLA/ONF