Réhabilitation de site sur les carrières de Wienerberger
A l’issue de l’exploitation de leurs sites carriers, les entreprises sont tenues de réaliser des projets de réhabilitation visant à redonner place à des espaces forestiers. L'objectif ? Relancer le cycle forestier.
Depuis 1927, le groupe Wienerberger, spécialisé dans la fabrication de briques et de tuiles en terre cuite, exploite une glaisière sur la commune de Kesseldorf qui approvisionne en argile sa tuilerie de Seltz. C’est donc sur cette carrière de Kesseldorf que les opérations de renaturation post-exploitation sont réalisées.
Depuis plus de 3 décennies, le groupe Wienerberger a conduit, avec le concours de l’ONF, une politique de réhabilitation de cette carrière qui a permis la création d’un nouvel éco-complexe forestier associant boisements et mares à haut intérêt écologique et paysager. Partenaire de l’exploitant, l’Office apporte ses compétences en matière d’ingénierie écologique et participe à l’encadrement du chantier de réhabilitation.
Plus qu’une simple remise en état...
Il s’agit d’un véritable réaménagement biologique qui intègre la richesse et les spécificités écologiques de l’ensemble du massif forestier. Bien que d’origine anthropique ces nouveaux habitats constituent un nouveau cadre paysager de grande qualité patrimoniale.
Les travaux de remise en état ont permis le reboisement naturel quasi-intégral des zones exploitées par le passé et la création d’un réseau de mares forestières favorables à de nombreuses espèces dont certaines rares.
Les inventaires faune/flore réalisés entre 2007 et 2009 par des experts indépendants ont mis en évidence la présence de 16 espèces protégées sur les terrains réhabilités.
Intervention de l’ONF : 4 étapes clés
- Déterminer le mode opératoire du remblaiement de façon à insérer les terrains réhabilités dans une dynamique d’évolution naturelle qui s’affranchit d’entretiens couteux.
- Repérer des espèces protégées à travers un diagnostic écologique et un inventaire faune/flore.
- Dresser le schéma d’objectifs de la réhabilitation en faisant le choix de la régénération naturelle.
- La concertation avec l’exploitant en vue de fixer les différentes zones de chantier ainsi que les moyens techniques qui seront affectés au chantier;
- Le déplacement des espèces protégées repérées (en particulier les amphibiens) pour limiter les impacts sur la biodiversité.
L’organisation du chantier est un point important car la phase des travaux est prépondérante pour le succès ou l’échec de l’aménagement.
- Décliner pour chaque phase annuelle de travaux les objectifs du plan général de réhabilitation en termes d’éléments de chantier et en particulier piqueter les côtes de niveau des habitats à reconstituer.
- Adapter au besoin le plan d’exécution pour intégrer des particularités de terrain qui peuvent présenter un intérêt écologique ou paysager certain
- Informer et sensibiliser les chauffeurs des engins afin que les impératifs qu’exigent les chantiers d’ingénierie environnementale ne soient pas ressentis comme d’inutiles contraintes.
- Travaux de génie écologique d’enrichissement du milieu d’un point de vue écologique et paysager.
En images :
l'ONF au cœur de la concertation entre les acteurs
L’ONF s’est révélé être un véritable médiateur faisant le lien entre les différents acteurs du projet. En effet, la conception a été revue en concertation avec les acteurs locaux de l’environnement. L'Office a ainsi produit un schéma d’objectif enrichissant la biodiversité et la diversité des milieux, de manière à satisfaire les parties présentes tout en respectant les exigences réglementaires qui s’imposent à Wienerberger.
En second lieu, il est apparu que les méthodes de travail habituelles au secteur du BTP visant prioritairement au compactage massif des sols étaient inadaptées dans le cadre d’un projet de réhabilitation. L’ONF est donc intervenu pour sensibiliser et former les personnels concernés à des méthodes de travail respectueuses des enjeux écologiques.
La méthode de régénération naturelle
Dans le cadre de ce projet de réhabilitation de site, la méthode de régénération naturelle a été favorisée car elle permet de créer un écosystème plus autonome et pérenne. Ce procédé confère au futur boisement une meilleure résistance face au déséquilibre forêt-gibier.