Les forêts, essentielles pour la neutralité carbone
Le Haut Conseil pour le Climat a publié en avril 2020 un rapport intitulé "Climat, Santé : mieux guérir, mieux prévenir". Ce dernier indique que, lors du confinement, les émissions de gaz à effet de serre en France ont été réduites de 30% et "la réduction des émissions du transport sur route compte pour 60 % de la réduction totale". Mais même si ces chiffres sont impressionnants, le rapport souligne que "cette baisse constatée reste marginale dans la trajectoire vers la neutralité carbone. […] La probabilité d’un effet rebond est majeure."
Les experts insistent : la nécessité de réduire progressivement et durablement nos émissions de gaz à effet de serre reste plus que jamais d’actualité et pour cela, la préservation des espaces naturels, et en particulier des forêts, doit être placée au cœur des enjeux.
Le Haut Conseil pour le Climat
Le Haut Conseil pour le Climat (HCC) est un organisme indépendant. Créé par un décret du 14 mai 2019, il est chargé d'émettre des recommandations sur la mise en œuvre des politiques publiques pour réduire les émissions de gaz à effet de serre de la France. Il veille à la cohérence des mesures avec les engagements internationaux, en particulier avec l’accord de Paris et l’atteinte de la neutralité carbone en 2050.
Des forêts pour stocker le carbone
Les forêts, et notamment les sols forestiers, constituent le deuxième plus grand puits de carbone de la planète après les océans. Jusqu'à sa maturité, un peuplement forestier capture du CO2, participant ainsi à la réduction de la présence de gaz à effet de serre dans l'atmosphère. Mais ce n'est pas là le seul atout de la forêt. Une fois récoltés, les arbres continuent de jouer leur rôle de "stockage de carbone sur le long terme, et peuvent être substitués à des matériaux plus énergivores, réduisant ainsi les émissions de gaz à effet de serre dans d'autres secteurs", selon le rapport du GIEC 2019. Le rapport du GIEC rappelle également que la gestion durable permet de préserver ou d'améliorer la séquestration de carbone en forêt.
La forêt, atout majeur dans la Stratégie nationale bas carbone
Selon le site du ministère de la Transition écologique et solidaire, "la stratégie nationale bas-carbone (SNBC) révisée dessine le chemin de la transition écologique et solidaire vers une neutralité carbone en 2050, conformément aux objectifs fixés dans l’accord de Paris. Ce principe de neutralité carbone impose de ne pas émettre plus de gaz à effet de serre que notre territoire peut en absorber via notamment les forêts ou les sols".
Dans cette stratégie, la forêt occupe une place importante. Le Programme national Forêt Bois (PNFB) qui fait partie de la SNBC, met les forêts au coeur de la lutte contre le réchauffement climatique. Ce programme se traduit par différentes actions : éclaircies dans les futaies, régénération naturelle, maintient d'îlots de vieux arbres pour préserver la biodiversité, restauration par plantation des forêts dégradées...
L'utilisation du bois construction et du bois énergie est aussi recommandée pour permettre de réduire les émissions de gaz à effet de serre à l'horizon 2050. La production et la récolte de bois passent par "des mesures pour renforcer la mise en place d'une gestion forestière dynamique" insistent les experts du PNFB. Dans ces mesures on retrouve : l'amélioration de "la desserte forestière et l'équipement des massifs", la stimulation de "l'usage du bois et des produits bio-sourcés dans l'ensemble des secteurs d'activité et, notamment dans la construction, en levant tous les obstacles réglementaires limitant leur utilisation actuelle".
Ces puits de carbone sont des milieux vulnérables dont la capacité de tampon est elle-même amoindrie par le réchauffement climatique et ses effets. Le Haut Conseil pour le Climat propose donc de consacrer plus de moyens à la consolidation de ces puits.
Le Haut Conseil pour le Climat ajoute d’ailleurs que "l’action climatique internationale doit aussi se mobiliser sur des gains rapides à obtenir, qui facilitent le respect des engagements de l’accord de Paris". Parmi ces gains rapides, les experts conseillent de "consolider l’effort international engagé en faveur des forêts notamment aux engagements pris par la France dans la déclaration de New York sur les forêts" et aussi d’"accélérer la mobilisation européenne pour mettre en œuvre les barrières contre la déforestation importée et préserver les puits de carbone mondiaux."
En France, les écosystèmes terrestres (forêts, terres cultivées, milieux humides et aquatiques, espaces verts) et côtiers absorbent de manière transitoire environ un cinquième des émissions annuelles
La préservation des forêts et l’utilisation raisonnée de la ressource en bois sont un des leviers majeurs de la transition écologique et d’une société bas carbone. Partout dans le monde, les forêts sont menacées par l’accélération inédite du changement climatique, qui entraîne, y compris en France, de nombreux dépérissements d’arbres. Mobilisés, les acteurs de la filière forêt-bois mènent de nombreuses actions et expérimentations pour garantir la pérennité et l’avenir de cette ressource renouvelable.
Le fonds de dotation ONF
Pour faire face à l’urgence climatique et à l’érosion de la biodiversité, il devient nécessaire de rechercher des solutions nouvelles fondées sur la nature et de mobiliser toutes les énergies, en associant la société tout entière. C’est pourquoi l’ONF a créé le fonds de dotation "ONF-Agir pour la Forêt", qui prolonge sa démarche de mécénat déployée depuis 30 ans auprès des entreprises. Ce fonds lui permet d’aller plus vite dans l’exercice de ses missions d’intérêt général, en favorisant et en simplifiant la mobilisation de tous ceux qui souhaitent s’engager pour protéger nos forêts publiques.
Avec ce fonds ONF-Agir pour la forêt, les particuliers peuvent donner pour les forêts publiques et les dons des petites entreprises sont facilités, avec la possibilité de sectoriser les actions. Il offre aussi une communication et une visibilité plus ciblées.