Stabilisation du talus de la route de Tignes par génie végétal
Les travaux se sont déroulés en deux tranches : une à l’automne 2021 et une au printemps et à l’automne 2022. Le chantier a été réalisé sous la coordination du conseil départemental en partenariat avec les entreprises la Citem, Bruno TP, l’ONF et un sous-traitant italien de l’ONF Alpivert.
La technique utilisée est une solution fondée sur la nature avec du bois (une partie vient de la forêt domaniale de l’Arbonne à Bourg-Saint-Maurice), de la terre et des plantations d’arbres. L’objectif ? Faire en sorte que la végétation joue à terme un rôle d’ancrage, pour passer d’un talus très raide et instable (défavorable au développement de la végétation) à un talus végétalisé durablement.
Cette technique a déjà prouvé son efficacité durant les hivers 2021-2022 et 2022-2023. En effet, aucune coulée de neige ou de terre n'a été observée sur la route départementale durant deux saisons. L’ouvrage a également joué son rôle de drainage des eaux de surfaces et souterraines.
Les fagots de bois pour drainer
Un drain de 110 mètres a été réalisé pour récolter l’eau arrivée en amont de l’ouvrage et ainsi éviter les poches d’eaux sur le talus. Il est constitué de plusieurs fagots de bois de quatre mètres de long et d'environ un mètre de diamètre.
Une tranchée de 1,5 m a été creusée pour accueillir les fagots de bois posés par un hélicoptère.
Les fagots ont ensuite été recouverts d’un géotextile puis de terre.
La technique de drain en fagots de bois est éprouvée : certains drains de ce type fonctionnent depuis 70 ans sur plusieurs domaines skiables de Tarentaise.
C’était un chantier formateur et une petite aventure avec mes collègues parce qu’on a créé sur mesure l’ouvrage adapté à ce talus. Il a donc fallu modéliser et penser à beaucoup de choses en amont pour que ce projet aboutisse. Notre équipe a travaillé un mois avec celle d’Alpivert pour construire cet ouvrage qui est fait pour durer. C’était un véritable pari humain et technique.
La plantation en détail
La plantation était composée d’arbustes et de rampants dans des caissons en bois. Elle s'est faite en banquettes au nombre d’un plant par caisson soit 480 plants.
Les essences plantées sont le raisin d’ours, le saule nain, le pin Mughus et le genévrier rampant de montagne.
La technique utilisée pour réaliser l’ouvrage
En haut de talus :
Bois anti-reptation et rondins de mélèze fixés par des élingues ancrées à 3 m dans le terrain.
En milieu de talus :
Grata Viva : casiers en mélèze crayonnés sur le terrain. Celui-ci permet le maintien de la terre végétale, de la toile coco et l’implantation de graine par hydroseedage (technique d’ensemencement pour des terrains accidentés ou inaccessibles aux engins).
En pied de talus :
Mur bois : mur de soutenance.