Pourquoi s’intéresser à la flore et son évolution ?

La flore est traditionnellement utilisée par les forestiers pour caractériser et cartographier les milieux. Elle renseigne sur la fertilité, l'humidité des sols et sur les conditions climatiques locales (le microclimat).

Les espèces herbacées constituent une composante majeure de la diversité forestière. Elle est bien supérieure en nombre d'espèces à celle des arbres.

C'est également un bio-indicateur des changements environnementaux (changement climatique, pollutions atmosphériques, ...).

Dans le cas du réchauffement climatique, les scientifiques observent déjà une redistribution des espèces végétales qui vont rechercher des conditions plus fraiches en remontant en altitude et en migrant vers les pôles (en latitude).

Sur le réseau RENECOFOR, nous remarquons que les plantes inventoriées tous les 5 ans, entre 1995 et 2015 sont de plus en plus thermophiles. Elles indiquent un réchauffement d'environ +0,1 °C/10 ans de leur milieu. Mais cette augmentation bio-indiquée par la flore reste inférieure à celle mesurée dans les stations météorologiques qui caractérisent le macroclimat (+0,23 °C/10 ans) (Voir figure ci dessous). Différentes hypothèses peuvent expliquer ce décalage, soit les espèces n'arrivent pas à suivre la vitesse trop rapide du réchauffement climatique, soit le microclimat auquel les plantes herbacées sont exposées est tamponné par les peuplements forestiers dans lesquels elles sont installées. La gestion forestière a un impact sur l'évolution du couvert des arbres, nous observons que les peuplements les plus anciens avec une canopée plus dense réduisent plus les variations de températures sous forêts. Mais en cas de perte de cet effet tampon suite à un dépérissement rapide des arbres, la flore de sous bois risque de se retrouver elle aussi soumise à des conditions climatiques très défavorables.  De nouvelles études sont actuellement en cours pour étudier l'influence du microclimat forestier sur le développement des espèces herbacées dans le contexte du changement climatique.

Comparaison des tendances de températures bio-indiquées par les plantes par rapport aux tendances mesurées par les stations météorologiques - ©Benoit Richard / CNRS

Zoom sur quelques plantes forestières

Les zones de montagne et continentale, plus diversifiées que les zones atlantique

La richesse floristique dans les forêts est très variable selon les régions. On observe une plus forte diversité floristique dans les zones de montagne et continentale, que dans la zone atlantique. La zone méditerranéenne n'est pas couverte par le réseau RENECOFOR.

Il est difficile de mettre en évidence des évolutions temporelles de la flore, car près d'une espèce sur cinq n'est pas observée ou non identifiée lors des relevés. Cela provient, soit du fait que la plante n'a pas été vue par l'observateur, soit par la difficulté d'identifier les plantes en forêt car elles fleurissent peu, faute de lumière, ce qui rend parfois impossible la détermination.

Nombre total d’espèces végétales observées dans les peuplements du réseau RENECOFOR en 1995, 2000 et 2005

Nombre total d’espèces végétales observées dans les peuplements du réseau RENECOFOR en 1995, 2000 et 2005
©Sébastien Cecchini / ONF

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