Forêt de Fontainebleau : la chasse aux espèces exotiques envahissantes relancée
L'association ASABEPI avec l’Office national des forêts (ONF) souhaitent réduire la présence de certaines espèces exotiques envahissantes en forêt de Fontainebleau (Seine-et-Marne). Ils visent aussi à sensibiliser le public à la préservation de la biodiversité qui se trouve impactée par la croissance de ces espèces invasives. C'est pourquoi, ils invitent les volontaires à participer à une grande opération d’élimination du Merisier tardif (Prunus serotina) en forêt de Fontainebleau, dimanche 10 octobre 2021 à partir de 9h15 sur le secteur de Thomery. D’autres actions seront programmées en novembre et décembre. Ces chantiers nature sont ouverts à tous !
Des espèces invasives qui apprécient les forêts
Depuis une quarantaine d'années, des espèces végétales exotiques "invasives" colonisent les forêts françaises. Vendues autrefois dans des jardineries puis échappées volontairement ou non de nos jardins, elles trouvent en forêt les conditions idéales à leur développement. Mais en se propageant, elles prennent la place des espèces végétales autochtones, et les menacent parfois d’une disparition lente. C’est le cas notamment de la Phytolaque (Phytolacca americana) ou du Merisier tardif (Prunus serotina) plus méconnu mais toute aussi destructeur envers la biodiversité.
Depuis 1992, l’Union internationale de conservation de la nature (UICN), organisme créé à Fontainebleau en 1948, l’a placé sur sa liste rouge des espèces invasives. Cette instance précise aussi que les invasions biologiques représentent la deuxième cause d’appauvrissement de la biodiversité dans le monde.
Le Prunus serotina : une histoire ancienne
Le Prunus serotina provient d’une zone s’étendant des grands lacs américains au golfe du Mexique. Introduit en Europe en 1629, il servait de plante ornementale dans les parcs. Certains auraient voulu l’exploiter comme un bois précieux, sans succès. Des historiens affirment que le Prunus a été fortement cultivé plus particulièrement au XIXe siècle. Napoléon III l’aurait même introduit dans certaines forêts, car il permettait de nourrir certains gibiers, comme le faisan, dont il était un fervent chasseur. Il était aussi à la mode, dans les jardins dits "anglais".
Sa présence dans les jardins de particuliers à Fontainebleau et les communes du territoire, explique en grande partie sa prolifération grandissante dans les parcelles situées en lisière de forêt.
Lutter contre sa prolifération en forêt
Sur le massif de Fontainebleau, c’est un sujet préoccupant pour Matthieu Augery, responsable du service forêt à l’Agence Ile-de-France-Est de l’ONF. "Nous allons prochainement pratiquer un recensement exact du Prunus serotina dans les parcelles, afin de mesurer son stade d’envahissement. Pour celles qui sont largement envahies, aucune méthode miracle n’existe aujourd’hui. Le principe consiste à éliminer le Prunus avant qu’il ne devienne un semencier. C’est à dire avant ses 4-5 ans. Nous allons former les forestiers de Fontainebleau, afin qu’ils y soient sensibilisés." Mais Matthieu Augery souligne aussi "A Fontainebleau, la situation n’est pas encore catastrophique. En forêt de Compiègne (14 357 hectares), l’envahissement couvre l’ensemble du massif. A St-Germain en Laye (3 500 hectares), il touche la moitié du massif".
Le recours au traitement chimique étant proscrit car il impacterait d’autres espèce végétales et animales, seuls l'arrachage, l'écorçage et le sciage représentent aujourd’hui la meilleure solution. Sur le terrain, les nombreux volontaires associatifs s’activent toute l’année. Parmi eux, les membres de l’association ASABEPI redoublent d’efforts depuis plus de 10 ans. Un partenariat essentiel pour l’ONF.
Comment participer au chantier du 10 octobre ? les renseignements ici
Rendez-vous en forêt de Fontainebleau :
- Dimanche 10 octobre de 9h45 à 13 h
- Parking conseillé : gare de Thomery située à 400 mètres de la parcelle en chantier
- Suivre le parcours fléché : le point de rendez-vous sera fléché depuis le parking de la gare SNCF de Thomery.
- Prévoir un équipement adapté à la forêt : vêtement chaud, bottes, gants...
Pour en savoir plus sur les chantiers volontaires : phyto@netcourrier.com