Des travaux en faveur de la protection des mares de la forêt domaniale de Marly
En 2012, l’Office national des forêts (ONF) a renouvelé le plan de gestion de la forêt domaniale de Marly, dans les Yvelines, qui préconise les actions à mener afin d’assurer la restauration et le maintien des mares présentes.
Les mares sont, dans leur majorité, des milieux artificiels, créées et entretenues par les forestiers. En effet, en l’absence d’actions, elles subissent d’abord un phénomène d’envasement plus ou moins rapide, causé par l’accumulation de feuilles mortes en décomposition.
Puis, elles se referment petit à petit à cause de l’envahissement des plantes hélophytes qui colonisent le milieu. Cette matière organique constitue un terreau favorable à leur croissance. La présence de ces plantes provoque aussi l’atterrissement des mares.
Dans cette dynamique, et parce que la préservation de la biodiversité est une des missions prioritaires des forestiers de l'ONF, les équipes de terrain programment régulièrement dans ces milieux à fort intérêt écologique, des travaux afin de les entretenir et de les préserver.
En 2021, le projet a pu être mené grâce à la mise en place du Plan de relance 2020-2022 annoncé par le gouvernement le 3 septembre 2020. Celui comporte un volet relatif à la préservation de la biodiversité. C’est dans ce cadre que la Direction Régionale et Interdépartementale de l’Environnement, de l’Aménagement et des Transports (DRIEAT) d’Île-de-France a soutenu le projet de gestion et restauration des zones humides, dans leur composante biodiversité à hauteur de 80%. Les 20% restants apportés par l’ONF serviront principalement au suivi écologique de la biodiversité inféodé aux mares.
Ce soutien financier a permis de réaliser les travaux d’ouverture de mares de la forêt domaniale de Marly, où sept mares ont été restaurées, notamment la Mare aux Chats et la Mare de la Grande Jument.
Qu'est ce qu'une plante hélophyte ?
Les plantes hélophytes sont des plantes semi-aquatiques dont les racines et les tiges se développent dans la vase et dans les milieux aquatiques, tandis que leur appareil végétatif est totalement aérien. Ces plantes sont typiques des milieux de mares où elles se développent principalement sur les berges.
Les mares de la forêt de Marly ont ainsi bénéficié dans un premier temps, de travaux de coupe de quelques arbres qui empêchaient la mise en lumière indispensable au développement de leur écosystème. Puis, du débroussaillage de jeunes ligneux (bouleaux, saules, essences arbustives) et de la ronce sur les berges afin de créer des espaces de transition entre la terre et l’eau nécessaires au développement de certaines espèces liées à ce milieu.
Dans un second temps, un curage est prévu. Cette action, visant à lutter contre l’atterrissement des mares présente de nombreux avantages. Tout d’abord, elle permet de récréer des zones d’eau libre, nécessaire à l’installation et à la reproduction d’espèces aquatiques et semi-aquatiques. Elle sert aussi à retirer la matière organique et à éliminer et contenir les typhas, dont la prolifération entraîne le comblement des mares.
Cette action est accompagnée, au besoin, de l’aménagement des berges en pente douce permettant l’installation de plantes semi-aquatiques et aquatiques accueillant une faune rare inféodée à ces milieux.
Grâce à ces actions, certaines espèces singulières pourront alors s’installer lors des étapes cruciales de leur cycle de vie. C’est le cas notamment des amphibiens (triton, grenouilles...) et libellules qui utilisent les mares pour pondre, les mammifères (chevreuil, sanglier) qui viennent boire et se déparasiter ou encore les plantes rares qui trouvent au sein des mares, les conditions favorables à leur croissance.