Forêt de Sénart : des associations prêtent main-forte à l’ONF pour entretenir la tourbière du Cormier
Dans la forêt de Sénart, nichée à proximité de zones urbanisées, la tourbière du Cormier constitue un milieu écologiquement riche. « On y tient tout particulièrement » explique Alexis Pottier, technicien forestier à l’ONF. « La tourbe est constituée en majeure partie de décomposition végétale incomplète et saturée en eau. Sa fonction d’éponge joue un rôle important dans l’écosystème forestier. Et lorsque ces milieux sont entretenus, c'est un puits de carbone efficace».
Ce joyau naturel abrite aussi une biodiversité singulière, animale et végétale. A l’image des sphaignes qui tapissent le sol spongieux d’un vert vif, ou encore de la linaigrette qui a quasiment disparu en Essonne.
La conservation des tourbières constitue un enjeu fort. Et pour cause, ces zones fragiles offrent les conditions idéales pour les arbustes. Des jeunes trembles et bouleaux se développent au détriment des mousses, sans qui la tourbe ne pourrait se former.
Malheureusement, cette dynamique n’est pas sans conséquences : « Ils envahissent et étouffent la tourbière de façon naturelle. A terme, ils risquent de l’assécher puis, en l’absence d’eau, de la faire totalement disparaître ». Pour assurer la préservation des tourbières, l’ONF mène différentes actions comme l'organisation de chantiers nature.
Au chevet d'une tourbière menacée...
Mercredi 25 octobre, plusieurs membres d'associations de la charte forestière de Sénart ont participé à un chantier nature destiné à redonner vie à la tourbière du Cormier. Sous un soleil automnal, munis de gants, armés de sécateurs et scies, ils se sont attelés à enlever tous les arbustes.
Certains les coupaient tandis que d’autres se chargeaient d'évacuer les branchages en dehors de la zone tourbeuse « Si les arbres sur pied représentent une menace pour la tourbière, les branches à leur tour occasionneraient des effets indésirables. En les laissant sur le sol, elles se décomposeraient. Leur rôle d’engrais favoriserait alors la prolifération d’espèces végétales non souhaitées. »
Sur place, les résultats du chantier se distinguent déjà au premier coup d’œil.
Toutes ces actions ne sont pas fortuites. Au contraire, elles s’inscrivent dans un vaste programme de restauration de zones humides dans la forêt de Sénart, lancé en 2019 par l’ONF.