La récolte des faines, une histoire en plusieurs chapitres

L’automne est la saison des martelages, des plantations, des champignons ou de la récolte des graines. En forêt de Crécy-en-Ponthieu, dans la Somme, les pépiniéristes Crêté sont venus récolter les faines, fruits du hêtre.

Chapitre un : faire valider la récolte

Gros plan sur un sac rempli de graines de hêtres, fermés par un cordon avec une étiquette indiquant le numéro de traçabilité
Etiquette avec le numéro de traçabilité - ©Yohann Charlionet / ONF

La récolte ne se fait pas au hasard. En effet, un comité composé d’experts est venu choisir les peuplements d’arbres susceptibles de produire une récolte abondante et qualitative.

Une fois les peuplements validés, une demande auprès de la DRAAF (Direction régionale de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt) est effectuée ; un numéro est attribué à la récolte assurant sa traçabilité.

La DRAAF, organisme représentant l’Etat, est chargé de contrôler que les graines récoltées soient aptes à donner le meilleur arbre possible pour une région donnée.

Chapitre deux : broyer pour mieux récolter

Quelques semaines avant la récolte, il est nécessaire de broyer la végétation présente sous chacun des semenciers désignés pour faciliter la pose de filets destinés à récolter les faines tombées de l’arbre.

Chapitre trois : ramassage des filets

©Yohann Charlionet / ONF

Après avoir posé les filets, les pépiniéristes les récupèrent pour trier les faines tombées des hêtres. Chaque filet est tamisé à l'aide d'une machine qui trie le mélange rassemblé. Le tri consiste à enlever les branches, les feuilles et les cupules inutiles avant de stocker les graines.

Lors du tri, les tamis sont légèrement inclinés permettant ainsi de trier les éléments en fonction de leur diamètre, grâce au principe de gravité. 97 % des fruits sont collectés en utilisant ce va-et-vient constant. 

Puis les fruits du hêtre sont stockés dans un local dédié. Là, les faines récoltées matin et soir, sont mélangées afin d’éviter l’échauffement du fruit et a fortiori sa perte.

Chapitre 4 : La Sécherie de la Joux, des graines pour demain

Un transporteur récupère les sacs de faines récoltées pour les acheminer vers la Sécherie de la Joux, située dans le Jura.  Les graines y seront séchées, traitées et conservées en chambres froides.

A la demande des pépinières ONF ou de pépiniéristes indépendants, les graines seront déstockées puis semées en pépinière. Elles y donneront de jeunes arbres prêts à être replantés en forêt.

Cette récolte automnale est un indispensable de la gestion forestière. Elle est l'assurance d'une forêt diversifiée et renouvelée, là où la régénération naturelle n’est pas possible…