Réserve biologique intégrale de Cîteaux
La réserve biologique intégrale de Cîteaux se trouve à une quinzaine de kilomètres au nord-est de Beaune.
Elle est concernée par la ZNIEFF de type 1 "Haute forêt de Cîteaux" qui s’insère dans une vaste ZNIEFF de type 2 englobant tout le massif de Cîteaux et d’Izeure. L’ensemble constitue également la ZPS "Forêt de Cîteaux et environs".
Histoire
La célèbre forêt domaniale de Cîteaux est issue d'anciennes forêts royales ou ecclésiastiques, Cîteaux ayant été le berceau de l'ordre des Cisterciens.
La réserve biologique est constituée de deux sites distants de moins d'un kilomètre. Avant qu'ils soient réunis en une seule RBI, il avait été créé en 1989 une réserve intégrale (RBI), dans le but de laisser évoluer sans intervention humaine un vieux peuplement caractéristique du taillis-sous-futaie de la plaine de Saône, et une réserve dirigée (RBD) initialement classée en "régénération différée en vue d’études à caractère biologique". Les deux sites présentant des peuplements aussi âgés et le même grand intérêt faunistique, la RBD a été convertie en RBI.
Géologie - Pédologie
La forêt de Cîteaux se trouve dans la plaine de la Saône, vaste région naturelle qui forme un large fossé d’effondrement entre les côtes calcaires du département de la Côte-d’Or et celles du Jura.
Les sols sont développés sur des limons épais. Ils sont faiblement acides, plus ou moins lessivés et hydromorphes.
Milieux naturels
L’habitat dominant est la hêtraie-chênaie à Aspérule odorante et Mélique uniflore (CB : 41.13 - N2000 : 9130). Sur sols plus humides et plus riches, elle est complétée par une zone de chênaie pédonculée neutrophile à Primevère élevée (41.23 - 9160).
Ces habitats forestiers se présentent sous la forme de peuplements de taillis-sous-futaie vieilli, d'un âge moyen de 150 à 200 ans. Les peuplements de la RBI diffèrent de ceux du reste de la forêt par la densité exceptionnellement forte de gros bois et très gros bois de chênes, la forte densité du Houx en sous-étage et l’abondance de bois mort au sol et sur pied. De petites trouées se sont formées après la chute d’arbres morts.
Flore
La flore vasculaire de la réserve ne comprend pas d’espèces rares ou protégées, elle est simplement typique des habitats forestiers présents : Aspérule odorante, Euphorbe des Bois, Ficaire, Houx, Luzule poilue, Sceau de Salomon multiflore...
Faune
La faune de la réserve, en revanche, est particulièrement riche en espèces remarquables liées à la grande maturité des peuplements.
Plusieurs espèces d’oiseaux bénéficient de l’âge avancé des parcelles. C’est le cas, en particulier, pour pas moins de six espèces de pics : Pic épeiche, Pic épeichette, Pic vert, Pic cendré, Pic mar et Pic noir. Toutes ces espèces sont protégées et les trois dernières sont inscrites à l’annexe 1 de la directive Oiseaux. La Chouette hulotte est également bien représentée dans le secteur.
Un inventaire des coléoptères saproxyliques a permis de recenser 17 espèces bioindicatrices de la valeur biologique et de la naturalité des forêts françaises. Certaines sont très rares à l’échelle nationale.
Tout aussi remarquable, une quinzaine d’espèces de chiroptères ont été identifiées. Citons en particulier la Barbastelle et le Grand Murin (DH2), la Noctule commune, la Sérotine commune, et deux espèces nouvellement identifiées pour la Bourgogne : le Murin d’Alcathoe et la Pipistrelle pygmée.
Un amphibien emblématique se reproduit dans les petites dépressions humides de la réserve : le Sonneur à ventre jaune (DH2).
Gestion
Aucune exploitation ou autre intervention n'est permise dans les peuplements de la RBI, hormis des coupes de sécurisation des bords de chemins. Les bois coupés sont alors laissés dans la réserve.
La RBI de Cîteaux a fait l’objet de nombreuses études, parmi lesquelles : inventaire dendrométrique, suivi ornithologique par les scientifiques de l’Université de Bourgogne, inventaire de la flore, des champignons lignicoles, des coléoptères saproxyliques, des oiseaux et des chiroptères, cartographie des humus.