Réserve biologique dirigée des Mares de Verzy

La réserve biologique dirigée (RBD) des Mares de Verzy protège un ensemble de mares et zones humides intraforestières typiques de la région naturelle de la Montagne de Reims.

La réserve est incluse dans une ZNIEFF de type I "Bois de la Charmoise, des Batis et forêt communale à Verzenay, Verzy et Prunay". L’ensemble du massif et les étangs associés sont concernés par une ZNIEFF de type 2.

Le massif forestier de la Montagne de Reims constitue le territoire central du Parc naturel régional du même nom.

Les mares de la RBD ont des origines incertaines et diverses, mais en tout cas artificielles : extraction ancienne de pierre meulière ou de limon, abreuvement du bétail, entreposage et destruction de munitions de la guerre de 1914-18...  Il en résulte des mares tantôt petites, profondes, permanentes, très regroupées, tantôt isolées, vastes, peu profondes ou présentant une lame d'eau temporaire. Cette diversité morphologique dans un environnement boisé permet l’expression d’une biodiversité inattendue.

La réserve était constituée initialement d'une parcelle de la forêt domaniale formant un unique site de 8 ha, qui avait été affectée historiquement par la destruction de munitions. La parcelle, constellée de cratères inondés parfois assez profonds, regroupe une quarantaine de mares sur 1,4 ha.

Le reste de la surface de cette parcelle étant occupé par une plantation d'épicéas à l'intérêt biologique limité, il a été décidé en 2005 de réduire cette partie de la réserve à la zone des mares, tout en y adjoignant d'autres mares réparties sur l'ensemble de la forêt domaniale. La réserve est maintenant constituée de sept sites, pour un total de 9,77 ha. Elle regroupe 69 mares, de tailles, formes et richesse chimique très variées, et présentant en conséquence une diversité biologique remarquable.

La montagne de Reims se présente comme un plateau élevé, constitué d'une succession de niveaux de craie, de sables, d'argiles et de calcaires, étagés du Crétacé à l'Oligocène. Sur le dessus du plateau, où se trouve la RBD des Mares de Verzy, les couches affleurantes sont constituées de limons sur argiles à meulières. Ces argiles sont très imperméables et ont permis la formation des mares. Les sables et limons génèrent une acidité marquée, avec des sols lessivés et plus ou moins hydromorphes.

Le cœur de la réserve est constitué de mares aux eaux oligotrophes (CB : 22.11 x 22.31 – N2000 : 3110) en bordure desquelles s’expriment des franges de végétation aquatique flottante (22.4 – 3150).

L'environnement forestier des mares est constitué par la hêtraie-chênaie acidiphile atlantique (41.12 – 9120), qui domine largement sur le plateau. Au sein de boisements de Pin sylvestre d'origine artificielles, des ouvertures sont occupées par une flore de lande à Callune (31.2 – 4030).

Dans les mares, parmi la végétation amphibie, se développe le Rubanier nain, protégé en Champagne-Ardenne et inscrit sur liste rouge régionale. Quelques placages de sphaignes accueillent le Rossolis à feuilles rondes, protégé au niveau national. À l'écart des zones humides, sous le couvert des pins, se trouve la Pyrole intermédiaire (PR).

Les mares de la réserve sont très favorables aux amphibiens (tous protégés) avec la Grenouille verte, la Grenouille rousse, la Grenouille agile, le Triton ponctué, le Triton palmé, le Triton alpestre, la Salamandre tachetée, le Triton crêté (DH2, DH4), le Sonneur à ventre jaune (DH2, DH4).

L’avifaune ne comporte pas de raretés mais est diversifiée, avec des espèces comme la Buse variable, le Pic vert, la Mésange huppée, le Bouvreuil pivoine, le Troglodyte mignon, le Grimpereau des Jardins, le Pouillot véloce.

Sangliers et chevreuils fréquentent le site ainsi que quelques petits carnivores : Martre, Renard, Blaireau et Chat sauvage (PN).

Depuis la création de la RBD, les interventions ont été limitées à des travaux légers de mise en lumière des mares les plus enclavées dans la forêt et à une éclaircie des résineux pour maintenir la flore de landes.

Il est prévu une étude approfondie de la microtopographie, des sols et des mode d'alimentation en eau des différentes mares, qui devra permettre d'affiner éventuellement les besoins de gestion : débroussaillage, désenvasement ou au contraire comblement de fossés...