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Prévention des risques naturels : une mission d’intérêt général confiée à l’ONF

Feux de forêts, éboulements rocheux, avalanches, crues torrentielles, érosion des dunes. Autant de phénomènes pouvant mettre en péril les vies humaines, endommager les infrastructures et fragiliser les espaces naturels. Pour prévenir ces nombreux risques naturels, les équipes de l’ONF sont mobilisées au quotidien.

L’ONF, un acteur historique aux côtés de l'Etat dans la prévention et la gestion des risques naturels

En 2024, le ministère en charge de l'écologie estimait que « deux tiers des 36 000 communes françaises sont exposées à au moins un risque naturel » de type crues, inondations, avalanches, éboulements …

Dans la gestion de ces risques naturels, les forêts jouent un rôle essentiel notamment en montagne et sur les littoraux où elles constituent à la fois un vecteur, un enjeu et une protection. Par exemple, dans le domaine des incendies de forêts, le bois, comme combustible est un vecteur de risque mais c’est aussi un enjeu de valeur qu’il convient de protéger.

Mais certaines forêts ont une fonction « de protection » car elles sont reconnues pour leur capacité à limiter le risque de survenue d’un aléa ou à réduire son intensité. C’est le cas des forêts RTM dont le rôle est de prévenir l’érosion en montagne depuis la fin du XIXe siècle.

L’ONF, dont la première mission est de gérer les forêts publiques, a également un rôle prégnant dans la prévention des risques naturels, via des missions d’intérêt général que l’Etat lui confie. En 2024, les ministères en charge de la forêt et de l’écologie, tutelles de l’ONF, financent ces missions à hauteur de 46 millions d’euros.

Aujourd’hui, alors que la plupart de ces phénomènes naturels s’accentuent avec le réchauffement climatique, la présence et le travail des équipes de l’ONF, expertes en la matière, se révèlent plus que jamais, indispensables.

Un risque naturel est défini comme le croisement d'un aléa climatique (phénomène qui échappe au contrôle humain type inondation ou glissement de terrain) avec des enjeux vulnérables (vies humaines, bâtiments, infrastructures, activités).

Dans le cadre de cette action d’intérêt public, l’ONF remplit trois grandes missions principales :

·        La restauration des terrains et la prévention des risques naturels en montagne

·        La prévention et la défense des forêts contre les incendies

·        La gestion des dunes domaniales et la prévention des risques littoraux

©RTM / ONF

La restauration des terrains de montagne (RTM)

En montagne, les risques naturels sont nombreux : avalanches, chutes de blocs, érosion, glissements de terrain, crues torrentielles, risques glaciaires et périglaciaires... Ces risques, dont la fréquence augmente en raison du changement climatique, menacent la sécurité des populations locales et les activités humaines, en plus d'être souvent destructeurs pour la nature.

L’ONF, qui gère déjà cette problématique depuis sa création, (et l’Administration des Eaux et Forêts avant lui) encadre et renforce cette action en créant en 1972, un service spécialisé dans la restauration des terrains de montagne (RTM).

Ce service se compose d’une centaine d’experts répartis sur 11 départements alpins et pyrénéens, où les phénomènes naturels sont les plus actifs. Fortement mobilisés, ces professionnels remplissent une grande diversité de missions qui combinent génie écologique et génie civil. Ils gèrent quelques 250 000 hectares de forêt domaniale RTM dites « forêts à fonction de protection », construisent et entretiennent plus de 23 000 ouvrages de protection (dispositifs de correction torrentielle, paravalanches…), collaborent avec les services de l’Etat et les instituts de recherche, partagent leur méthodologie et leur expertise à l’international, observent et recensent les phénomènes naturels afin d’améliorer la connaissance des risques.

Pour en savoir plus sur l’ensemble de ces missions de protection des terrains de montagne : Restauration des terrains de montagne : une mission historique de l’ONF

Récemment, pour prendre en compte les effets du changement climatique en haute montagne (retrait des glaciers, fonte de permafrost, apparition de lacs glaciaires…), les services RTM de l’ONF ont également été chargés de mener des actions concrètes pour améliorer les connaissances sur les risques glaciaires et périglaciaires et concourir ainsi à la  la sécurité des populations et des biens.

L’Etat soutient financièrement l’ONF dans la réalisation de ces missions d’intérêt public à hauteur de 15 millions d’euros.

Plus de détails ici : Changement climatique : l'ONF engagé dans la prévention des risques glaciaires et périglaciaires

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La défense des forêts contre les incendies

Quelques chiffres 

9 feux sur 10 sont d’origine anthropique (mégots, barbecue etc.). Chaque année, entre 9000 et 10000 feux embrasent les forêts françaises (pour un peu plus de 13000ha). Un chiffre largement dépassé en 2022, où près de 60 700 hectares de forêts disparaissaient dans les flammes. 2023 fut une année plus clémente, avec plus de 12 300 hectares touchés, mais néanmoins, les risques s’accroissent en raison des canicules et sécheresses successives.

Selon les experts du GIEC, quasiment toute la France sera exposée vers la fin du siècle à ces évènements climatiques d’ampleur et répétés. Ces phénomènes vont irrémédiablement fragiliser les forêts et favoriser fortement une plus grande combustibilité des végétaux. Face à ce constat, l'ONF, qui assure déjà la Défense des forêts contre les incendies (DFCI) dans l’arc méditerranéen depuis les années 90, a vu cette mission s’élargir à tout l’ensemble du territoire, avec un doublement des effectifs dédiés pendant la période estivale.

Les missions principales de ces équipes de l’ONF consistent à prévenir (en contrôlant notamment les obligations légales de débroussaillement), surveiller, éteindre les feux naissants et sensibiliser le public.

En complément, des travaux d’équipement « DFCI » sont réalisés en dehors de la saison estivale comme l’installation de pistes ou l’entretien des massifs. Les équipes de l’ONF sont également partie prenante dans la recherche des causes et circonstances des incendies aux côté des sapeurs-pompiers et des forces de sécurité intérieure.

Pour en savoir plus sur l’ensemble de ces missions et suivre les équipes DFCI de l’ONF sur le terrain : Une journée avec les forestiers de la DFCI du Var 

Dans ces missions de Défense des forêts contre les incendies, l’ONF apporte aussi un soutien à Météo France pour la prévision du risque en mesurant la teneur en eau des végétaux ; ce qui permet de connaître le degré de sécheresse.

La protection des littoraux

En France, sur le littoral, l’ONF participe également à la protection des personnes, des biens et de l’environnement. Il gère en effet 380 kilomètres de linéaire côtier recouvrant 90.000 hectares. Historiquement, l’ONF est chargé de la gestion de la dynamique éolienne et de la stabilisation des dunes domaniales depuis sa création en 1966.

Les techniques de protection mises en œuvre depuis le début XIXe siècle ont été affinées grâce à l’observation des processus naturels et au travail de 160 forestiers mobilisés sur le terrain qui entretiennent et surveillent ces écosystèmes fragiles.  

Accompagner l’évolution des milieux naturels et gérer la dynamique éolienne, planter des végétaux, installer des brise-vents... aujourd’hui, la « gestion souple » et ses techniques de génie écologique ont fait leurs preuves et sont plus que jamais d’actualité dans le cadre du réchauffement climatique qui pose notamment des problèmes d’érosion marine et de submersion.

Sur place, de nombreux inventaires naturalistes sont également réalisés par des forestiers de l’ONF afin de surveiller l’état de la biodiversité