Le plan France Relance : c’est quoi pour l’ONF en Guadeloupe ?
1. Actions en faveur des tortues marines sur Marie Galante : recrutement de la chargée de mission
Les littoraux de Marie-Galante figurent parmi les sites de pontes les plus importants de la Caraïbe pour les tortues marines. De ce fait, ces espaces côtiers représentent une valeur patrimoniale forte, mais sont aussi tributaires des pressions anthropiques.
Erosion, surfréquentation touristique, dépôts de déchets sauvages, propagation des espèces envahissantes sont autant de menaces qui pèsent sur l’habitat terrestre des tortues marines. Afin de maintenir et de restaurer le cordon forestier de ces plages, l’ONF Guadeloupe déploie des actions de restauration écologique, de lutte contre les espèces envahissantes végétales comme animales ainsi que des opérations de sensibilisation entre autres.
Engagée à l’ONF depuis le 1er septembre 2021, Aurélie Brute sera en poste sur place à Marie-Galante à partir d’octobre pour assurer localement la mise en œuvre du projet. Titulaire d’un master en écologie tropicale spécialisé dans les écosystèmes marins, Aurélie connait bien par ailleurs le territoire marie-galantais. Elle pourra ainsi accompagner élus et acteurs locaux qui pourront œuvrer conjointement à la réussite de ce projet.
Le plan France Relance de l'Etat
Le volet forestier du plan France Relance a été lancé le 22 décembre 2020. Les acteurs de la filière forêt-bois et l’État ont scellé, par la signature d'une charte, leur engagement pour lutter contre le dépérissement forestier et la préservation de ces écosystèmes menacés par le changement climatique.
2. Restauration écologique des espaces naturels dégradés de Guadeloupe : demande de dérogation espèces protégées
Ce projet va permettre à l’ONF de travailler à l’échelle de la Guadeloupe et pas seulement sur le domaine géré, ce qui est très innovant. C’est aussi une grande responsabilité : nous devons mettre à disposition des sites pilotes exemplaires, et des guides techniques pour tous les acteurs du territoire afin de déployer les techniques de restauration écologique sur l’ensemble du territoire.
D’autre part, l’ONF a souhaité, avec ce projet, être exemplaire également en plantant des espèces patrimoniales comme le gaiac, le bois oursin, le bois gligli, etc. Ce sont des espèces menacées et protégées. Pour cela, l’ONF doit formaliser et argumenter une demande de dérogation d’espèce protégée par espèce auprès de la DEAL. Cette demande d’autorisation est en cours de rédaction, elle est obligatoire avant de pouvoir récolter et collecter des graines, de les transporter et de produire des plants. L’ONF accompagnera le ou les pépiniériste(s) avec qui sera passé le contrat de culture.
L’instruction de ce type de demande prend 4 mois, d’où l’importance de l’anticiper. En effet, les experts des comités scientifiques de protection de la nature au plan local et national vont analyser par espèce nos demandes et être très attentifs sur la méthodologie et l’itinéraire technique proposé.
3. Actions de restauration écologique de la réserve biologique du Nord Grande Terre : déjà en action !
Même en plein de cœur de la Réserve Biologique du Nord Grande-Terre, il faut commencer par traiter les problèmes ! Sur ces espaces qui bénéficient d’une forte protection réglementaire vu les milieux naturels exceptionnels qu’ils abritent : occupations illégales, dépôts de déchets et déboisements sont au rendez-vous ! C’est l’occasion d’aller à la rencontre des autres acteurs / partenaires (Département, SAFER) pour essayer de traiter collectivement les problèmes rencontrés de façon concertée en intégrant les agriculteurs ou occupants des parcelles. Deux sites sont concernés particulièrement sur Poyen et Anse à la Barque.
Dans ces deux cas, des productions agricoles (melon, canne à sucre) empiètent sur les parcelles forestières. Autre atteinte à la forêt, les déchets sont aussi présents à de nombreux endroits dans la réserve. Avec l’aide du RSMA, deux opérations de nettoyage ont permis l’enlèvement de 3 bennes de 30m3 de ferrailles, encombrants, pneus, verre sur le site de Massioux sur la commune d’Anse Bertrand.
Et enfin, les forestiers ont organisé et accompagné une mission de cartographie des habitats réalisée par un botaniste de BIOTOPE. Il a aussi été question de rechercher des espèces patrimoniales pour savoir où elles se situent, identifier leur stade phénologique pour connaître les périodes de récolte de graines. Ainsi les semenciers seront identifiés pour collecter des graines. Cette étude sera rendue en novembre.