La “claie instrumentée“, un nouvel outil pour évaluer les actions du manteau neigeux et les risques d'avalanches

Les hivers 2017-2018 et dans une moindre mesure 2020-2021 ont connu des épisodes météorologiques marquants. Ils se sont été caractérisés par d'intenses précipitations de neige froide suivies par un redoux, parfois pluvieux, entraînant une forte humidification du manteau neigeux.

Cette dernière peut générer des pressions fortes sur les ouvrages car la neige est plus lourde, et peut entraîner le départ de coulées de neige "humide" au sein du dispositif.

Dans ce contexte et dans le cadre de ses missions pour le ministère de l’Agriculture et de l’alimentation (financeur de l’opération), l’ONF-RTM (Restauration des terrains en montagne), en association avec INRAe et NGE FONDATIONS, a conçu un dispositif permettant des mesures in situ : une claie instrumentée.

Ce nouvel outil de protection stabilise le manteau neigeux. Il est doté d’instruments de contrôle évaluant les risques d’avalanches. Cet ouvrage de protection permet de mieux mesurer les pressions endurées l’hiver et de renforcer la conception des équipements.

Concrètement, il s’agit d’un écran, constitué soit de filets soit de traverses, mis en place dans les zones de départ des avalanches pour limiter les déplacements lents du manteau neigeux à l’origine des ruptures qui déclenchent les avalanches.

Une première version de l’ouvrage a été déployée en 2019 dans les Pyrénées. Cette année, fort de la première expérience, le prototype a été amélioré et une nouvelle claie a été installée le 16 novembre 2021 en forêt domaniale RTM des Grandes Rousses (commune de l’Alpe d’Huez, Isère).

Cet outil aura une utilité opérationnelle sur ce site et de manière plus générale pour les gestionnaires de ce type de dispositif. En effet, les ouvrages sur le terrain subissent les effets de la neige, qui sont calculés sur la base de valeurs théoriques.

Lorsque des dégâts récurrents se produisent, des questions se posent sur le choix de ces valeurs. La claie instrumentée permettra de mesurer les pressions qu'endurent réellement en hiver les ouvrages. On pourra mieux comprendre les dégâts observés et améliorer la conception des dispositifs. Les mesures réalisées alimenteront également les travaux scientifiques.